[oso] Mes critiques en 2012

[Criminale]

Ah oui c'est vrai que j'oublie toujours de noter les DTV sur le topic.

[osorojo]

Ça t'dit de tâter de ma pioche ?

COLD PREY 2
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Mats Stenberg (2011) | 4/10

Encore plus paresseux que le premier qui avait déjà du mal à envoyer les watts, c'est avec ennui qu'on termine ce Cold Prey 2. Le réalisateur tente bien de sauver les meubles avec la fin, mais ça reste quand même un peu mou du genou, il n'y a guère que la transformation de l'héroïne en chasseuse énervée qui sonne un tant soit peu juste. Le reste fait réchauffé et témoigne d'un manque évident d'idées pour mettre en scène les morts qu'on attend tous en matant ce genre de films.

On doit même se fader des storylines secondaires des plus barbantes, entre la vieille abandonnée, le gamin qui s'est cassé le bras, l'infirmière qui se fait draguer par le gentil policier et la toubib ambitieuse qui a des soucis de couple, Mats Stenberg en oublierait presque qu'il est censé filmer un slasher. A priori, il commence à s'en rappeler à une demie heure de la fin, où il se met enfin à délivrer le quota de macchabées. Heureusement, niveau réalisation, c'est carré, souvent dynamique et assez soigné niveau photographie, mais bon, ça suffit pas à sauver l'ensemble du naufrage, à tel point que la seule image qui me reste en tête après avoir vu le film c'est ce gros plan en contre plongée du shotgun qui m'a délivré de ma létargie.

[Jimmy Two Times]

Sur la photo, on dirait Scalp qui vient de finir de regarder Expendables 2

[osorojo]

Huhu

[Scalp]

J'avais une tête bien plus dépité que ça.

[Kakemono]

De mémoire j'avais bien aimé même si le 1er reste supérieur. Par contre le 3 a été un vrai calvaire.

à tel point que la seule image qui me reste en tête après avoir vu le film c'est ce gros plan en contre plongée du shotgun qui m'a délivré de ma létargie.

C'est vrai que ca pète bien sur le coup.

[Dunandan]

CONFESSION D'UN COMMISSAIRE DE POLICE
AU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
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Damiano Damiani (1970) | 9/10

Par son côté intransigeant et fortement dénonciateur, Confession d'un commissaire de police au procureur de la république s'inscrit avec aplomb dans cette tendance à la critique sociale et politique qui s'installait en salle dès les années 1967-1968 en Italie. Avec son film, Damiani se place en bonne position dans ce mouvement dénonciateur en proposant un polar ultra réaliste où les enjeux semblent si palpables qu'on ne peut qu'être pris de passion pour l'histoire qui nous est racontée.

Confession ... est passionnant de bout en bout, et c'est avant tout grace au réel talent du réalisateur en matière d'écriture. Chaque personnage est à sa place, très fouillé d'un point de vue psychologique et surtout utile à l'avancement du script. Ce dernier est très précis, d'une limpidité cristalline qui séduira le plus grand nombre. Pour faire vivre cette histoire trépidante, les comédiens sont finement choisis; Nero est parfait dans son rôle de chevalier incorruptible au service de la justice tandis que Martin Balsam impressionne en commissaire acculé dont les solutions commencent à manquer. Toutes ces qualités associées à des dialogues très subtiles font du film une véritable oeuvre coup de poing.

Pour ne rien gâcher, Damiani soigne autant son cadre que ses punchline. Il propulse avec beaucoup d'aisance sa caméra au coeur de l'action et s'il opte pour une mise en scène quelque peu retenue, c'est pour donner plus de percussion à son message. Le contraste qu'il imprime à son film entre longues scènes dialoguées nécessaires à l'intrigue et séquences de violence abrupte donne beaucoup de force aux images dès qu'elles gagnent en dynamisme.
Les quelques mises à mort dont est paré confession.. sont implacables et nous scotchent littéralement au siège. Impossible de rester impassible devant cette maîtrise toute en sobriété dont fait preuve le cinéaste. Le bougre sait également s'entourer, en témoigne tout le travail sur les ambiances sonores qui appuie avec délicatesse les séquences clé ainsi que le chouette boulot qui a été fait en matière de montage. On peut d'ailleurs entendre Antonio Siciliano témoigner de sa collaboration avec Damiani. Selon ses dires, le réalisateur avait prévu deux fins, chacune en faveur des deux camps qui se livrent bataille, mais il choisira celle proposée par son monteur, plus ouverte qui colle bien, à mon sens, avec le propos du film.

Une découverte qui m'a vraiment figé dans mon canapé et ravive furieusement mon intérêt pour le cinéma italien de cette période. A noter que SNC ne propose pas beaucoup de bonus dans sa jolie édition DVD (l'image est très belle) mais a le mérite de nous offrir quelques témoignages sympas sur le boulot de Damiani, ainsi qu'un texte intéressant sur les différentes personnalités qui ont bossé sur le film. J'en sors avec une petite liste de films à découvrir et une forte envie de me pencher plus sérieusement sur la filmo du cinéaste.

[Scalp]

Tu me fais plaisir là

[osorojo]

Ah non mais là c'est la petite perle à découvrir pour tous les amateurs de cinoche rital des années 70. J'ai vraiment passé un super moment

J'vais me commander direct Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon et mater ce qu'il y a d'autre de sorti dans cette collec SNC.

Merci pour la découverte en tout cas

[Alegas]

LA NUIT DES MORTS VIVANTS
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George A. Romero (1968) | 7.5/10

C'est en signant ce film de genre brutal, véritable reflet pessimiste d'une Amérique peu glorieuse, que Romero a marqué à jamais de son empreinte le monde du 7eme art. Impossible d'oublier ce premier jet sans fioriture qui pose toutes les bases du film de zombie. Alors évidemment, depuis la sortie de ce désormais ancêtre du genre, nombreuses ont été les autres tentatives, mais aucune ne possède cette authentique saveur émanant de ce pionnier en matière de film d'horreur, prétexte à la fable sociale noire en diable.

Si certains effets semblent aujourd'hui un peu défraîchis, force est de constater qu'il vieillit tout de même très bien. Le choix du noir et blanc mais surtout d'une image inesthétique, brutale et naturelle, presque documentaire, s'avère payant. Certains passages sont même bien convaincants, notamment toute la séquence de l'explosion du camion où l'on peut voir les zombies s'en mettre plein la panse ! Mais si le film marque encore aujourd'hui les esprits, c'est bel et bien à travers son propos qui n'a rien perdu de sa violence. Car c'est bel et bien une critique acerbe de la société américaine que Romero nous livre avec son film. Sous prétexte d'une invasion de morts vivants, il enferme dans un espace clôt 5 personnes très différentes, chacune étant une facette de l'Amérique. C'est également pour le cinéaste l'occasion d'inverser les rôles en donnant le rôle du héros courageux à un noir et celui du couard perfide à un blanc père de famille, véritable pied de nez aux mentalités de l'époque.

Le cinéaste est acide et gomme de son film tout sentiment d'espoir. On essaye de croire en la nature humaine jusqu'au bout, mais tout mène à un final désabusé qui ne laisse en suspend qu'une seule question. Qui de la menace sur patte ou de la nature humaine est finalement le plus à craindre ? La réponse semble peu évidente.

[Jack Spret]

Quand Romero dit qu'il ne s'attendait pas à ce que son film fasse autant d'effet, il se ment à lui même.
Tu peux pas autant travailler sur un tel niveau de lecture ton scénario et croire que ça ne va pas marquer les esprits.

[osorojo]

Surtout en filant le premier rôle à Duane Jones Et même si Romero se défend d'avoir fait ça intentionnellement (à priori c'est juste au sortir des essais qu'il a choisi Duane parce qu'il le trouvait meilleur que les autres), c'est sur qu'à cet époque un acteur noir en premier rôle, c'était peu courant.

Après, pour les niveaux de lecture, y a des trucs qui sont généralement associés au film avec lesquels j'ai un peu plus de mal à être d'accord. Alors, c'est sur que c'est plausible vu la date de sortie du film, mais perso la référence au vietnam, j'ai du mal à la percevoir dans le film.

[Jack Spret]

C'est pas non plus ce qui me marque le premier.
Mais c'est certainement le raccourci facile préféré des journalistes ciné démocrates à savoir que les vétérans sont revenus sous forme de zombies ou un truc du genre.