INGLORIOUS BASTERDS
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Quentin Tarantino (2009) | 8.5/10
Inglorious n'échappe pas à la règle car comme tout film de Tarantino, il gagne beaucoup au revisionnage. Car le film comportant au final relativement peu de péripéties, le fait de connaître à l'avance le déroulement de l'histoire permet d'en évacuer les enjeux et de se concentrer au final sur la forme assez exceptionnelle de ces longues scènes dialoguées. Car comme pour Boulevard de la Mort, si l'histoire baigne dans une gravité latente, la forme elle se veut essentiellement ludique. Si la 1ère vision m'avait donc laissé assez perplexe, cette 2e fois m'a permis de mieux savourer ce jeu passionnant de confrontations; en attendant Django, c'est donc ici un réel plaisir que de voir Tarantino s’approprier les codes du western pour dynamiser ces longs échanges... Les bars/tavernes renvoient au saloon, Brad Pitt campe un soldat US au sang apache assoiffé de scalps, la réputation morbide des hommes les précède souvent et la vengeance est un plat qui se mange froid. Tarantino semble aussi avoir pris un malin plaisir à faire tourner son film autour des jeux de bouche : dégustations en tous genres (schnapps, ballons de rouge et apfël strudel), bavardes et polyglottes. Et ces thématiques récurrentes loin d'être des gimmicks farfelus servent parfaitement un récit assez subtil. La 1ère scène en est l'exemple frappant, où une maison de campagne isolée est le théâtre d'un échange français/anglais autour d'une pipe et d'un verre de lait. Un programme pas forcément alléchant comme ça, mais portées par des acteurs parfaits, des dialogues intenses et rythmés et une dramaturgie sous-jacente à-propos, ces scènes en deviennent véritablement passionnantes. Et la trame très cathartique de vengeance et de punition, servie par des personnages iconiques, est un régal de suspens et d'humour noir, avec en prime de nombreuses références au thème du cinéma.
Inglorious n'est certes pas mon Tarantino préféré (je lui préfère les Kill Bill, Jackie Brown et Death Proof) mais force est de constater qu'il s'agit tout de même d'un film maîtrisé de bout en bout et extrêmement réjouissant de par son style et ses thématiques décalés; et une fois de plus grâce à une direction d'acteurs absolument parfaite (mentions à Waltz, Fassbender, Kruger et les basterds), le film est un florilège de situations, de dialogues et d'interprétation. La classe.
Inglorious n'est certes pas mon Tarantino préféré (je lui préfère les Kill Bill, Jackie Brown et Death Proof) mais force est de constater qu'il s'agit tout de même d'un film maîtrisé de bout en bout et extrêmement réjouissant de par son style et ses thématiques décalés; et une fois de plus grâce à une direction d'acteurs absolument parfaite (mentions à Waltz, Fassbender, Kruger et les basterds), le film est un florilège de situations, de dialogues et d'interprétation. La classe.