Alexandre |
Réalisé par Oliver Stone Avec Colin Farrell, Angelina Jolie, Val Kilmer Biopic, Historique - Allemand, français, néerlandais, britannique - 2h50 2005 |
7/10 |
SynopsisLa vie d'Alexandre le Grand, narrée par Ptolémée : de son enfance à sa mort, des cours d'Aristote aux conquêtes qui firent sa légende, de l'intimité aux champs de bataille. Fils du roi Philippe II, il soumit la Grèce révoltée, fonda Alexandrie, défit les Perses, s'empara de Babylone et atteint l'Indus pour établir à 32 ans l'un des plus grands empires ayant jamais existé.
CritiqueStone s'attaque à un personnage de légende et nous livre une sacrée épopée qui malgré les coupures dure 2h50. Malgré les scènes d'action, le film est difficile à suivre avec une certaine lourdeur narrative liée aux intrigues de relations familiales tourmentées assez nombreuses et répétitives mais Stone s'en sert pour montrer la profondeur et la fragilité du personnage. Scénario plombant mélangeant fresque historique, lyrisme et psychologie.
Au final, je trouve que c'est une demi-réussite, film très inégal fastidieux.
Point de vue reconstitution, il y a des choses très réussies et d'autres qui font vraiment tache.
Contrairement à un Gladiator qui tient la route avec une uniformité visuelle plutôt réaliste, Stone présente une image plutôt proprette de son Alexandre sous les traits de Colin Farrell métamorphosé pour la bonne cause, coloration douteuse et permanenté, jamais il n'aura été aussi peu crédible. Gros manque de charisme à part lors des déclarations épiques pré batailles à la Braveheart, Farrell est plutôt grimancant, arrive rarement à trouver le ton juste. Son look ne l'aide pas avec ses tenues trop propres pour être vraies lavées par OMO plus blanc que blanc et un casque ridiculissime.
Le début du film avec l'enfance des héros est tout simplement à mourir de rire on se croirait dans un parc d'attraction kitch au possible, de même que les apparitions d'Anthony Hopkins avec un beau fond vert, bien lourdingue aussi.
Angelina Jolie en Olympias, la maman elle aussi est très mauvaise, avec des bijoux haute couture, elle concurrence Colin pour les grimaces et le surjeu. Et puis, la différence d'age entre les 2 acteurs : no comment ! En plus, Mme Jolie a du rencontrer le Capitaine Sparrow et a goutté à la fontaine de jouvence car sur les 30 ans de la durée du film, le botox reste intact, aucune ride.
Val Kilmer arrive à tirer son épingle du jeu avec ses quelques apparitions en roi Philippe.
Jared Leto en Hephaistion grimé façon 1ers clips de 30 seconds to mars est enlaidi au possible, prestation correcte sans plus.
"Alexandre" a un gros problème niveau détails et fidélité historique, Stone se voit obligé d'instruire le spectateur et multiplie les références mythologiques pour donner un sens aux décisions d'Alexandre, mais c'est l'overdose ! Un aigle numérique très moche suit les pas du conquérant, sans intérêt. Ainsi, Stone se doit de nous faire un cour de mythologie à travers récits, fresques, statues, mosaïques...
Les batailles sont néanmoins extrêmement bien réalisées et vous tiennent en haleine plongeant le spectateur au coeur de l'action avec une BO qui renforce l'ampleur de celle-ci. Fluides, esthétiques, magiques , mouvements de caméras et cadrage virtuoses, réalisation nerveuse mais lisible. Structure éclatée, ralentis, flashbacks, mixage, flou artistique: tout est réussi et le résultat est impressionnant.
Entre deux batailles, l'armée d'Alexandre fait des haltes dans les villes conquises fastueuses (richesses et dames de compagnie à volonté) et Stone souhaite aussi nous imprégner de l'ambiance locale, mais pas très subtilement, ainsi chaque pays à ses animaux locaux qui doivent avoir leur apparition, d'où une galerie animalière variée : lions, panthère, singes , éléphants, chameaux mais moi j'aime par dessus tout le cheval peint façon zèbre !
Trop de clichés pour instaurer des ambiances...qui ne sont pas nécessaires, ça surcharge le film surtout qu'on s'y attarde longuement.
Ensuite, Stone insiste sur l’homosexualité de son personnage mais c'est plutôt racoleur et se limite à des regards fiévreux et un baiser volé ...en revanche, les scènes hétérosexuelles sont beaucoup plus dénudées, mais assez insipides malgré la pulpeuse Rosario Dawson.
Dialogues à rallonge interminables qui ne font qu'alourdir encore plus l'intrigue.
Film qui manque de dynamisme globale malgré ses quelques moments épiques d'anthologie est globalement indigeste et manque d'un brin de noirceur, de poussière et d'authenticité, Stone n'aurait pas du multiplier le nombre fanfreluches approximatives mais se concentrer sur des accessoires moins clinquants et pompeux: Aller dans plus de simplicité et d'efficacité. Un film qui manque d'uniformité visuelle et nous livre des plans qui peuvent aller du majestueux à l'horrible carton pâte.
et encore j'ai eu la version courte.