Alien |
Réalisé par Ridley Scott Avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Veronica Cartwright SF - USA - 1h56 1979 |
9.5/10 |
SynopsisLe vaisseau commercial Nostromo et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d'un arrêt forcé sur une planète déserte, l'officier Kane se fait agresser par une forme de vie inconnue, une arachnide qui étouffe son visage.
Après que le docteur de bord lui retire le spécimen, l'équipage retrouve le sourire et dîne ensemble. Jusqu'à ce que Kane, pris de convulsions, voit son abdomen perforé par un corps étranger vivant, qui s'échappe dans les couloirs du vaisseau...
CritiqueFilm culte, et pour cause, un trésor d'inventivité. Je ne l'ai pas vu beaucoup de fois, mais on ne boude pas son plaisir avec un long métrage quasi parfait qui n'a pas vieilli d'un pouce avec pourtant des effets spéciaux à l'ancienne, mais Scott a su donner une énorme cohérence à cet univers à la fois dans les décors et dans les aliens grâce à sa collaboration avec HR Giger. Une esthétique à la fois sombre, effrayante, fantasmagorique et fascinante.
On peut dire que Aliens a un coté "Jaws" car il joue énormément sur la suggestion et le suspense, et au final dans ce 1er épisode on ne voit pas énormément l'alien, mais on a l'impression d'un danger constant par la réalisation, les décors qui se confondent avec le passager mystère, la lumière, l'ambiance musicale.
Le scénario est tout de même très bien écrit pour de la série B avec des rebondissements qui tombent à pic pour relancer le suspense. Le seul bémol vient de la chasse au matou pour ma part qui est assez ridicule. Un scénario qui a été repris et copié par la suite à de nombreuses reprises.
Niveau décor et esthétique, c'est assez spécial et c'est tout à fait possible de ne pas aimer. De longs couloirs interminables sombres (insipirés de "2001 l’odyssée de l’espace "), et fumées peu lumineux, avec des trappes de partout et des recoins surtout.
La partie découverte de la planète est assez brève mais tellement saisissante, avec assez peu décors. Scott utilise les peintures de Giger et insère de la fumée en 1er plan , çà semble si réel , avec des formes très étranges et plutôt osées quand on connait le travail de l'artiste. Une impression d'immensité est recrée avec des petits moyens, mais c'est une réussite. Le space jockey pétrifié, mais duquel se dégage une douleur, une souffrance inouïe. La scène d'ouverture sur le nostromo ressemble bien entendu à Starwars mais la comparaison s’arrête là.
Niveau casting, c'est excellent et on ne cède pas à l'hystérie collective mais l'ensemble du cast reste plutôt zen face à la situation, ce qui est plutôt rare dans un film de SF avec une grosse bête qui se balade.
Scott a réussi à faire un film de monstre qui se rapproche de la perfection, avec quelques scènes chocs et plutôt osées pour l'époque, entrecoupées d'un lourd suspense parfaitement maîtrise. Il distille les images de son alien (1er boogeyman de l'espace) par petits bouts par des plans furtifs et sombres, et fait plutôt travailler l' imagination du spectateur comme Spielberg et ne montre que juste ce qu'il faut pour faire avancer l'histoire.
La règle d’or fonctionne : moins on en voit, plus on y croit. D'ailleurs, il faut attendre au moins la moitié du film pour commencer à entrevoir l'alien adulte qui constitue le réel danger pour les habitants du vaisseau. Scott ne s'attarde pas sur une présentation (inutile) de l'équipage pour nous les rendre sympathique, on ne peut pas dire qu'il y ait une once de psychologie dans ce film, mais il n'y en a pas besoin. Scott joue beaucoup plus sur les symboles avec l'opposition père / mère. Le vaisseau étant géré par Mother, la pauvre Ripley qui va engendrer...(spoiler), les oeufs, l'accouchement forcé par le thorax...et la coté masculin assuré par l'alien et son crane, ses mandibules et les jolis décors de Giger.
Les thèmes sous jascents : l'appat du gain, la trahison, la survie, les peurs ancestrales de l'inconnu.
Scott se joue de l'humidité, de la fumée, des flammes, de la lumière stroboscopique ou de l'obscurité pour nous dévoiler son alien par des morceaux distinctifs de son anatomie ou à de rares occasions en pleine lumière.
Un alien qui pour l'époque n'était qu'un comédien en costume difficile à filmer dans son ensemble, ce qui explique la façon détournée de la mise en scène mais rudement efficace. L'alien est lui même est une parfaite réussite, dégoulinant de bave, une peau visqueuse épaisse mais transparente, plein de symbolique et indestructible, copié mais jamais égalé.
La tension vient notamment du danger constitué par l'alien qui peut frapper à tout moment, mais aussi par le coté manipulation de la compagnie du Nostromo qui tire les ficelles et mettra des bâtons dans les roues pour préserver l'alien et flinguer l'équipage. Et le coté scientifique froid interprété par Ian Holm qui décrit l'alien comme la créature parfaite et indestructible permet d'ajouter un caractère de fatalité sur la survie de l'équipage.
Film référence qui donne suite à une longue saga, Cameron qui donne une part réelle à l'action et développe plus l'univers des créatures, et après c'est un peu du n'importe quoi. L'alien n'est plus suggéré mais grâce aux effets spéciaux, il virevolte et ce qui était un alien constituant un vrai danger pour tout un vaisseau se mue en une simple bête qu'on éradique comme un cafard. Que dire les aliens Vs prédator...
Casting : Réalisation : Scénario :