Le Territoire des Loups |
Réalisé par Joe Carnahan
Avec Liam Neeson, Dallas Roberts, Frank Grillo Action, Aventure, Drame USA - 1h57 - 2012 |
7.5/10 |
SynopsisComme beaucoup de ceux qui choisissent de vivre au fin fond de l’Alaska, John Ottway a quelque chose à fuir. De sa vie d’avant, il garde le souvenir d’une femme, une photo qu’il tient toujours contre lui, et beaucoup de regrets.
Désormais, il travaille pour une compagnie pétrolière et protège les employés des forages contre les attaques des animaux sauvages.
Lorsque le vol vers Anchorage qu’il prend avec ses collègues s’écrase dans l’immensité du Grand Nord, les rares survivants savent qu’ils n’ont que peu de chances de s’en sortir. Personne ne les trouvera et les loups les ont déjà repérés. Ottway est convaincu que le salut est dans le mouvement et que la forêt offrira un meilleur abri. Mais tous ses compagnons d’infortune ne sont pas de son avis et aux dangers que la nature impose, s’ajoutent les tensions et les erreurs des hommes. Eliminés par leurs blessures, le froid, les prédateurs ou leurs propres limites, les survivants vont mourir un à un. Ottway va tout faire pour survivre avec les derniers, mais quelle raison aurait-il de s’en sortir ?
"Le Territoire des loups" nous entraîne aux confins du monde et d’un homme, à la découverte de ce qu’il y a en chacun de nous…
CritiqueFilm de type "survival" dans le même style que "les survivants" avec les loups en plus, une confrontation entre les hommes et la nature.
Le film débute avec une brève présentation du personnage de Liam Neeson (Ottway) qui est un solitaire, plutôt froid et plutôt déprimé au bord du suicide, et qui est spécialisé dans le shoot des loups employé par une compagnie de forage. Puis, le film bascule avec un crash d'avion bouleversant qui dure assez longtemps où le spectateur est happé dans l'action et les mouvements de caméras tremblotants.
Le crash laisse quelques débris de carcasses et quelques survivants plus ou moins mal en point dans une nature revêtue de neige au milieu de nulle part, seuls au monde.
Ottway va devoir prendre les choses en main car c'est un spécialiste des loups, et il sait comment protéger ses compagnons de cet enfer blanc et cette situation désespérée.
Le réalisateur aime à rappeler le coté fatalité de la chose, à savoir s'ils ont été choisis à survivre et que c'est la nature qui va effectuer sa sélection naturelle et on se pose aussi la question de l'existence d'un être tout puissant qui peut faire changer les choses.
Le film joue sur les contrastes avec l'immensité de la nature tranquille et glacée, qui est interrompue par les attaques de loups très impressionnantes et d'une violence rare. Dommage en revanche que celles-ci soient filmées de façon très brouillon. La confrontation frontale avec intimidation sont filmées correctement, ainsi que les dégâts causés, on voit de la barbaque certes, mais les attaques en elles-mêmes sont suggérées par les plans en mouvement constants et c'est au spectateur d'imaginer la scène.
Ensuite, quand on regarde ce long métrage, il faut quand même faire une croix sur pas mal d’invraisemblances...et croire pur et dur en la légende du loup hyper agressif et sanguinaire, ce qui est loin d’être la réalité.
Le coté belliqueux du loup sert le script mais il n'en n'est rien en vrai, les loups sont plutôt des trouillards de première et s'attaquent à des cibles faciles et vont rarement attaquer sans raison valable et encore moins l'homme.
Les loups ici sont faits en effets spéciaux, mais ils sont très bien réalisés. En revanche, des loups gros comme des St Bernards c'est du jamais vu, ils nous ressortent la bête du Gévaudan impitoyable .
Le coté strictement scientifique sur les comportements du loup ne sont pas très fidèles mais ce n'est pas bien grave après tout.
Le film est assez violent dans l'ensemble avec des gros plans sur les tripailles, âmes sensibles s’abstenir mais vu le thème du film c'est plutôt cohérent.
Le long métrage joue à la fois sur le coté réaliste de cette survie mais n'oublie pas le coté psychologique de cette expérience sans en faire trop avec des passages mélancoliques qui font resurgir de vieux souvenirs.
Les hommes civilisés deviennent peu à peu des animaux, qui doivent se défendre sans trop réfléchir et sans pitié surtout, un retour à l'état primitif mais en conservant un coté humain comme le respect des morts, la symbolique des porte-feuilles et des identités.
Le groupe de survivants est assez hétéroclite, et chaque personnage nous livre une partie de son passé et est incarne une facette de l'humain où certains décident de se battre contre la mort, et d'autres préfèrent se laisser aller et décider le destin (avec un parallèle avec la lutte contre le cancer).
Derrière une aventure humaine basique, "le territoire des loups" explore la façon d'aborder la mort.
Niveau Casting, Liam Neeson très charismatique ,est toujours excellent et totalement crédible et la réalité rejoint la fiction, l'acteur ayant perdu sa femme récemment joue avec son regard intense et puissant. Frank Grillo (Prison Break / Warrior) est aussi très touchant avec son rôle qui évolue au cours du film passant d'un gros con fouteur de merde à un homme apaisé et réaliste. Les rôles secondaires sont assez étoffés et servent l’histoire de même que les dialogues. Les paysages d'une pureté extrême somptueux écrasants sont peu mis en valeur en revanche.
Ce qui m'a géné dans le film c'est la réalisation avec un grain prononcé plutôt désagréable à l’œil qui ne met pas en valeur la beauté des paysages. Les scènes caméras à l'épaule des attaques hardcores pour les rendre complétement invisibles vibrantes, et des problèmes de faux raccords assez voyants.
L'ambiance est glaçante, tendue en permanence non seulement par la menace de la meute mais aussi à l'intérieur même du groupe où on s'attend toujours au pire. Avec une violence tétanisante et imprévisible servies par des jump scares réussis.
Film choc à l'intensité exponentielle avec des pics de violences brutaux marquants qui alternent avec des séquences de rencontres et de reflétions entre les survivants qui ne sont pas inintéressantes et une vision assez pessimiste entre l'homme vulnérable et la nature indomptable et joue sur la peur ancestrale du loup.