Tree of life |
![](http://images.allocine.fr/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/83/22/48/19704053.jpg) Réalisé par Terrence Malic
Avec Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn drame, USA, 2h18- 2011 |
5.5/10 |
SynopsisJack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...
CritiquePour moi c'est un film Ovni que j'ai pu découvrir...Je pense que le film peut vous enchanter ou vous endormir, mais pour ma part c'est plutôt la deuxième solution, je n'ai pas accroché...
Terrence Malick se lance dans un projet assez casse gueule avec un style bien particulier non linéaire et un univers singulier plein de symboles, et si on ne cherche pas à voir au délà des images on risque d’être déçu.
La première partie est une sacrée claque visuelle il faut le reconnaitre, avec un mélange d'images variées et esthétiquement irréprochables : montagnes, champs de blés, vitraux, flammes, ombres, nuages, images de planètes, univers marins...
Certes ces images qui nous plongent dans d’immensément grand jusqu'à l(infiniment petit et nous exploser la rétine de couleurs magiques et nous rappeler les merveilles de la nature sous toutes ses formes. Ensuite, les images sont bien entendues retouchées, on n'est pas dupes mais le début du film se laisse regarder avec un certain ébahissement, par contre les images nous sont balancées les unes après les autres sans aucun lien entre elles, sans logique, sans commentaires. On se croirait devant un film de Yann Arthus Bertrand sans la voix off, en plus c'est de l'europacorp, donc si çà se trouve il a récupéré les rushs de "Home"
![eheh :eheh:](https://www.bekindreview.fr/forum/images/smilies/hihi.gif)
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Cette incohérence de succession d'images est déroutante et on se demande où ce flux de beautés visuelles va nous conduire....Une première partie visuellement marquante qui peut faire penser à quelques passages de "the fountain" qui sont aussi très travaillées, et livrées sans explication.
Le rythme est assez lent mais les images sont animées et fluides encore heureux, mais on a du mal à fixer son attention sur cet album des merveilles de la nature puis on voit débarquer des dinosaures,tout droit sortis de Jurassik park...et là on se dit que le père Malick va nous retracer toute l'histoire de la Terre jusqu'à nos jours. Heureusement que Malick ne s’est pas lancé là dedans sinon on aurait eu droit à un film de 12 heures.
Puis, la vraie histoire du film démarre avec une famille ricaine de base avec Brad Pitt en père de famille et le long métrage va désormais se focaliser sur la relation entre la fratrie. Là encore, Malik choisit de nous montrer des bien jolies images avec une lumière travaillée, jouant sur les ombres et la lumière avec une nature encore très présente. Brad Pitt, je trouve n'est pas très bien mis en valeur, mais bon filmé en gros plan avec des angles de vue "space", on voit les poches sous les yeux et les rides naissantes, mais Sean Penn n'est pas épargné avec son jeu à la rain man.
On se croirait un peu dans la petite maison dans la prairie avec une ambiance bucolique sauf que çà se passe dans les années 50 et une vision assez angélique de la vie qui est loin de la vie réelle du 21ème siècle.
Une bien jolie vision assez clichée quand même avec énormément de symboles, images émouvantes agencées maladroitement ou avec génie selon les points de vue.
La petite famille bien gentillette est pleine d'harmonie puis le mal et la haine s'insinuent graduellement pour devenir un poison au sein de celle-ci, on peut facilement comparer avec l'évolution de la vie sur Terre avec la naissance des espèces, puis l'évolution et la survie des espèces les plus adaptées à leur milieu et la disparition anarchique suite aux éruptions volcaniques.
Au final, le scénario est assez inintéressant avec un réalisateur qui mise tout sur l'images ultra travaillée et qui joue sur les souvenirs d'enfance et de la nature du spectateur pour qu'il soit touché en revoyant des symboles que chacun a croisé au moins une fois dans sa vie (comme les premiers pas d'un enfant, les sourires...)
Je trouve que le travail sur ces images est réel mais Malick tombe un peu dans la facilité. On se croirait sans "soleil vert" où on nous balance un montage de magnifiques séquences de nature avant de nous envoyer dans l'au delà en utilisant le même type d'images.
Ou c'est comme la main dans le champ de blé de R.Scott dans Gladiator.
Ces clichés poétiques sont agréables à visualiser mais ici c'est de la surenchère et on en gave le spectateur. Pour moi, un film moins long aurait été tout aussi efficace.
La seconde partie avec la "vraie" histoire de famille n'a qu'une place mineure face à la première partie et mise aussi beaucoup sur la passivité et de contemplation avec un rythme soporifique malgré un bon casting.
Il est facile de caricaturer comme quoi les enfants sont innocents, plein de vie en parfait accord avec la nature et au contact des adultes, ils s'éloignent du droit chemin et sont pervertis. Avec de gros clichés, et des enfants rieurs mordant la vie à plein dents et des adultes qui font la tronche rongés de l'intérieur.
Bref, le film est audacieux et mise sur une expérience visuelle et sensorielle, mais je ne sais pas s'il parvient à capter 100% des spectateurs avec un film très long, très lent et agencé de façon anarchique sans aucune logique temporelle ou thématique. Au final, on n'apprend pas grand chose, on brasse du vent.
Un film qui se veut universel mais qui nous ramène encore aux USA - le nombril du monde avec les protagonistes bien blancs et stéréotypés. M. Malick ne connait donc qu'une seule couleur de peau et qu'un seul pays où il est intéressant de raconter une histoire , et le réalisateur aime nous présenter une nature idéalisée et nous laver le cerveau de ces images trafiquées à la photoshop et laisser les "erreurs de la nature" au placard et se voiler la face.
Œuvre virtuose sur la forme mais qui manque sérieusement de fond et de franchise et fait évoluer le spectateur envouté par la beauté des images dans un monde complétement artificiel aseptisé.