Blow Out |
Réalisé par Brian De Palma Avec John Travolta, Nancy Allen, John Lithgow thriller - usa - 1h47-1982 |
7.5/10 |
SynopsisAlors qu'il enregistre les bruits nocturnes de la nature dans une campagne isolée, un ingénieur du son est témoin d'un accident d'automobile. Mais il va peu à peu s'apercevoir que cet évènement cache en fait une autre réalité...
CritiqueThriller paranoïaque où réalité et cinéma sont intimement mêlés avec une mise en scène virtuose qui permet de contrebalancer les quelques faiblesses scénaristiques sur fond de conspiration politique obscure.
La scène majeure où Jack enregistre les sons sur le pont est fascinante avec une belle utilisation de l'espace et de la faible luminosité en multipliant les angles de vue selon les sources sonores avec un chassé croisé entre son et image. Le métrage est bourré de références cinématographiques comme les séries B avec un regard affectueux, une ambiance paranoïaque à la Hitchcock, "The Conversation" avec le plan de la salle montage tournoyant.
Un suspense bien maîtrisé avec splits screens, placement de caméras étudiées pour insuffler un sentiment de voyeurisme, claustrophobie , mensonge, faux-semblants et la manipulation ( de la vérité et des images).
Ainsi, on assiste à quelques scènes sanglantes qui sont inutiles à la narration qui font échos aux agissements du tueur sans fondement et renforcent le sentiment de perversion du tueur où De Palma montre encore le pouvoir du cinéma par des démonstrations de scènes choc ou encore une démonstration purement technique avec un spectateur aux cotés du héros qui assiste longuement aux séquences de reconstitution des bobines image par image et à la synchronisation avec un pouvoir immersif et hypnotique puissant qui dramatise des scènes banales.
Exploration à la fois technique et artistique du 7ème art avec un tueur psychopathe dont l'identité et ses volontés resteront bien obscures.
Le choix de Travolta pouvait se révéler risqué mais il trouve un rôle à sa mesure et nous offre un registre dramatique encore inexploré avec un héros obstiné, tourmenté passionné hanté par la culpabilité qui livre une prestation solide, en contraste avec l'actrice Nancy Allen rayonnante qui ne réalise pas trop ce qui se passe et garde un coté léger et rêveur.
Une scène finale magistrale et haletante en apothéose (malgré une incrustation approximative de second plan), théatralisée et douloureuse.
Rythme maîtrisé, bande-son utilisée à merveille, un mécanisme bien huilé et un final qui fait échos au début du film pour boucler la boucle en souvenir indélébile marqué à jamais sur pellicule avec un bel hommage au 7ème art.