Cloclo |
Réalisé par Florent Emilio Siri Avec Jérémie Renier, Benoît Magimel, Monica Scattini biopic - FR - 2h28 2012 |
7,5/10 |
SynopsisCloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes…
Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.
CritiqueBiopic plutôt déroutant car on peut dire que le réalisateur ne fait pas trop de cadeaux à notre Cloclo national, et met en avant tous les travers du personnage au point de le rendre bien peu sympathique... Personnage à l'égo démesuré à la recherche de la perfection en tout, qui cherche la gloire à tous prix.
Le film traite de la vie entière de l'artiste, un sacré morceau, et on peut dire que la partie enfance et galère de jeunesse est touchante mais un peu cliché et longuette avec la mère pied noire envahissante pénible à souhait, et il faudra attendre 40 minutes avant d'entendre un air connu.
Florent Emilio Siri souhaite un décryptage profond du personnage, insiste sur sa relation complexe avec son père qui est hyper stricte et qui l'a influencé sur son caractère d'homme perfectionniste.
On découvre un homme qui a inventé pas mal de choses, ou qui a plutôt copié pas mal de choses en s'inspirant des tendances venues des USA et de l'angleterre (swing, disco...) mais au final il sera l'auteur de la chanson la plus jouée au monde, un sacré retournement de situation, pourtant il ne pourra jamais percer aux USA et reste inconnu là-bas.
On voit qu'il fait évoluer son style en fonction des tendances, de la concurrence, et c'est un grand manipulateur de son public, des media, et inventeur du marketing (magazines, agences de mannequins, boite de prod.)
Un homme en recherche de reconnaissance et de gloire, qui n'en n'a jamais assez et qui traite son entourage comme des moins que rien, qui garde néanmoins un certain respect envers ses fans qui lui ont donné son succès.
On découvre aussi que c'est un homme à femmes, cherchant à garder une image proprette mais la réalité est toute autre.
Jérémie Renier a le rôle titre, certes physiquement rien à dire, mais son jeu est aléatoire, le ton de voix n'est pas le même que l'original, et c'est flagrant quand on passe de quelques mots parlés à une chanson, ça pique les oreilles et le playback est rarement synchro.
Benoît Magimel en Paul Lederman c'est la grosse blague, il est méconnaissable, un accent juif bien appuyé, ridicule au possible.
Ensuite, le réalisateur souhaite ajouter de l'authenticité au film avec des célébrités. La légende Frank Sinatra qui apparaît à plusieurs reprises n'est autre que T bag de Prison break (Robert Knepper), c'est abusé !!!!
Puis il y a J.Halliday qui ressemble à Eddie Mitchell, France Gall aussi c'est n'importe quoi.
L'ambiance 60's-70's est assez bien reconstituée et crédible, de nombreuses vues appuyées sur les fans hystériques dont la plupart finissent dans la chambre avec cloclo. Le réalisateur offre quelques raccourcis par exemple Cloclo assiste à un concert aux states et se met à danser comme les nanas sur scène et ça va lui inspirer les claudettes, c'est du grand n'importe quoi.
Le concert au royal albert hall, tout droit copié/collé de Robbie Williams avec un décor tout en numérique, complètement loupé niveau ambiance.
Le coté musical est plutôt décevant dans le choix des titres, et assez mou, on voit assez peu de performances musicales, pour un chanteur c'est embêtant, c'est le coté producteur qui est mis en avant.
La mise en scène est globalement réussi, un bémol sur la caméra subjective de la scène de douche, même si cette scène reste plutôt sobre mais poignante.
Un biopic assez réussi tout de même dans son ensemble qui ne cherche pas à rendre le personnage sympathique à tout prix mais montre quelqu'un d' obsessionnel qui veut toujours être dans le coup. Plutôt réaliste et ne tombant pas dans le pathos qui cède à quelques facilités, mais assez faible musicalement et casting semi-réussi.