Ken Park 7,5/10 Après avoir été surpris par Kids et envouté par Bully c'est stupéfait que je sors de ma séance de mon troisième Larry Clark : Ken Park.
Comme à son habitude Clark nous plonge dans le monde des adolescents, avec comme marque de fabrique, des ados au quotidien assez dur et spécial. Cette fois ci il nous projette dans la vie de quatre gosses à la sexualité bien trempée et dont les relations avec leurs ainés ne sont pas des plus simples. On suit donc Shawn qui trompe sa petite copine avec la mère de celle ci, Claude, jeune drogué qui se livre à des combats quotidiens avec son père, Peaches, orpheline de mère qui se retrouve coincée avec son père taré sur les bords et enfin Tate, vivant avec ses grands parents et qui pour sa part a un sérieux problème psychologique.
Le film est donc en permanence dans l'intensité, avec ces quatre histoires on ne s'ennuie jamais. Le film est d'autant plus lancé par une scène choquante dont déboule l'identité des quatre protagonistes. Au delà de l'intensité scénaristique, Clark nous impose de lourdes scènes tout au long du film. On arrive à un certain point de malaise vis à vis du film et des images proposées. (La gêne occasionnée lors d'une vision en salle est fort compréhensible).
En effet on se retrouve par moments devant de véritables scènes pornographiques d'un point de vue visuel car la mise en scène et les acteurs, tous très jeunes, permettent la réalisation de ces scènes assez osées et où la caméra ne se détourne pas lors des actes sexuels. Mises à part les scènes sexuelles, on a également le droit à des scènes de masturbation et de fellation vraiment pesantes et hardcore. Enfin, Clark propose également des scènes de violence physiques moralement intense.
Ken Park, bien que surfant en permanence sur la sexualité des adolescents présente en même temps tout un fond réfléchi et développé sur les parents, l'éducation de ces derniers et les réponses qu'ils émettent face aux soubresauts d'une adolescence toujours plus compliquée à gérer.
Il ne faut pas oublier de parler des jeunes acteurs tous très bon avec une mention spéciale pour James Ranson (Tate) le jeune taré, qui livre une prestation incroyable.
Ken Park dérange, secoue mais Clark ne le fait pas de façon gratuite, le film est bien amené et bien réfléchi. Un film qui vieillit très bien et dont la re-vision peut être très intéressante.