[Alegas] Mes Critiques en 2012

[Milkshake]

Voilà une belle critique sur le seul Kubrick qui mérite d'être vu des dizaines de fois.

Jamais vu un placement de musique aussi magistral sur un film venant entièrement donner le rythme sur la longueur à plusieurs scènes.

[elpingos]

Good job Alegas

[Alegas]

Fallen Angels (Les Anges Déchus) de Wong Kar-Wai

(1995)

Très déçu, j'attendais pas un chef-d’œuvre mais quand on sait que ce film est censé être, d'une certaine façon, la seconde partie de l'excellent Chungking Express, ça fait tout drôle de se retrouver devant Fallen Angels, œuvre de parfaite continuité sur la forme mais qui s'égare beaucoup trop sur le plan scénaristique au point de ne plus rien raconter. Car hormis les thèmes récurrents de Wong Kar-Wai (solitude, place des parias dans la société, incommunicabilité entre les êtres), il y a finalement peu de choses à se mettre sous la dent, le film devient rapidement ennuyeux et enchaîne les séquences qui, d'un point de vue narratif, se ressemblent presque toutes. Seule la première partie, suivant un tueur à gages dans ses actions punitives et ses égarements nocturnes, arrive à capter l'attention en grande partie grâce à ses brusques apparitions de violence (d'ailleurs les gunfights, improvisés au tournage, sont vraiment très réussis car transpirant la spontanéité). Si le film ne tombe pas dans l'exercice de style à jeter, c'est uniquement par son travail de mise en scène. Comme toujours chez Wong Kar-Wai, la forme est sublime et notamment sur le visuel via des effets parfois gratuits mais difficilement condamnables (énorme travail sur le décadrage qui sera repris dans 2046, effets d'accéléré à l'instar de Chungking Express, etc...). Bref, un film qui mérite, par curiosité, d'être vu par les aficionados du cinéaste, mais qui sera largement oubliables pour les autres.

NOTE : 5/10

[Alegas]

Les Infidèles d'un collectif de réalisateurs

(2012)

De loin la comédie française la plus réussie de ces dernières années (pas très dur lorsque l'on voit la concurrence...). On est ici en face d'un vrai film osé, une comédie à voir entre potes (le public féminin y trouvera pas forcément son compte à moins d'être ouvert un minimum d'esprit), bâti totalement sur épaules de Jean Dujardin et de Gilles Lellouche qui, grâce à leur statut bankable au sein du cinéma français, ont pu monter ce projet qui n'aurait clairement pas eu le même visage sans eux. Ainsi, Les Infidèles se veut être un pur film à sketchs, chacun possédant un univers et un esprit différent via la présence d'un réalisateur différent à chacun. Très peu de liens narratifs donc, chaque segment se voulant autonome et cela permet à la fois d'avoir des séquences très différentes mais en plus d'avoir plusieurs formes de comédie en un seul film, que ce soit l'humour noir (les segments les plus courts), l'humour pathétique (le sketch d'Hazanavicius) ou encore le nawak le plus complet (le final à Las Vegas). Doté d'un casting prestigieux (Dujardin, Lellouche, Lamy, Nanty, Payet, Canet, Kiberlain) qui ne se prend jamais au sérieux (on se moque ouvertement de Guillaume Canet, c'est dire), Les Infidèles à tout de la comédie de luxe qui décide de cracher sur l'intention de départ (à savoir livrer une comédie tout public pour permettre des sommets au box-office), comprenant que la simple présence du casting suffira à faire marcher le film dans les salles. Les réalisateurs et la distribution se lâchent complètement, livrant à la fois un film souvent très drôle mais aussi intelligent, donnant ainsi des points de vues extrêmement différents sur l'infidélité masculine (le sérieux des segments de Lartigau et de Bercot), passant du trash le plus complet à l'intimiste plutôt bien foutu. Seule déception du film : se rendre compte que le segment de Fred Cavayé, de loin le plus prometteur des réalisateurs du film, est finalement le moins intéressant. Une excellente surprise de la part d'un cinéma comique français qui n'a pas encore dit son dernier mot, en espérant que le succès des Infidèles permettront le lancement de films aussi risqués que celui-ci.

NOTE : 7/10

[Val]

J'ai sérieusement du mal a voir ce qu'il y a d'osé dans ce film, vu le casting et les réalisateurs présents. C'est original sans doute, osé, faut pas pousser.

[Alegas]

Bah sur le ton, c'est carrément osé à mon humble avis. Comme Killbush le disait très justement au Bomcast ça vire parfois dans le très glauque et voir un truc comme la mamie SM dans une comédie française fallait oser.

[Val]

Je veux bien, mais le terme "osé" me semble un peu fort quand même, car le casting était une assurance de rentabilisation immédiate du truc, donc après, sur le contenu, ils pouvaient se lâcher.

[Alegas]

Bah c'est ce que je tentais de dire dans ma critique, d'apparence en effet ça reste bankable et sans risque mais le film en lui-même a clairement de quoi décontenancer une grande partie du public (faut voir la gueule de certaines nanas pendant la séance, c'est priceless ).

[Val]

C'est sûr que si tu mates les filles pendant la séance...

[Alegas]

[Alegas]

Stagecoach (La Chevauchée Fantastique) de John Ford

(1939)

Je continue mon petit cycle John Ford en m'attaquant cette fois au film emblématique peut être Stagecoach, que ce soit pour la carrière de Ford (qui s'imposera alors comme le grand réalisateur du genre) ou pour le western tout court, qui passera dès lors du statut de série B à celui de genre à prendre véritablement au sérieux. Le pitch du film est extrêmement simple puisqu'on est ici en face d'un véritable road-movie où une diligence doit aller d'un point A à un point B en traversant un territoire indien dangereux, la force du film ne venant pas du voyage lui-même mais bien des personnages et des relations qui se nouent entre eux. Stagecoach est encore aujourd'hui une référence en matière de divertissement au récit qui, hormis dans un final un peu trop long et prévisible, ne se révèle jamais ennuyeux (c'est pas Searchers quoi), un véritable grand film d'aventure dans tout les sens du terme et qui, plus de 70 ans après sa sortie, arrive encore à damner le pion à la plupart des productions du genre. Bien entendu, le côté western est bien présent, notamment via la présence de quelques figures emblématiques du genre, de la représentation des bonnes valeurs (John Wayne protège à la fois une prostituée et un nouveau-né) et surtout par la mise en image des paysages de la Monument Valley, mais cela reste très secondaire et on se retrouve du coup devant un mélange assez atypique qui influencera énormément le western dans toutes ses représentations (de souvenir, il me semble qu'une BD de Lucky Luke reprend exactement la même trame scénaristique et les mêmes personnages ).

Quand à la mise en scène de John Ford, si elle reste assez classique dans la plupart des scènes, il faut néanmoins lui reconnaître deux énormes qualités non-négligeables, la première étant le tournage en extérieur, un choix très osé pour l'époque mais qui finit par payer puisque le film vieillit visuellement de façon admirable (et puis Ford a réussi à me convaincre qu'un western en noir et blanc pouvait posséder une identité visuelle, rien que pour ça chapeau bas). La seconde enfin est bien entendu ce climax tout bonnement époustouflant qui est tout simplement une des séquences d'action les plus épiques que j'ai pu voir dans un film d'aventure. Cette scène, sur le plan technique, est d'une avance considérable sur son temps (le travelling suivant John Wayne sautant de monture en monture) et il serait trop long de citer le nombre d’œuvres qui se sont inspirés de cette séquence, rien que pour ce passage le film mérite absolument d'être vu, de loin la scène d'un film des années 30 la plus étonnante que j'ai pu voir jusqu'à maintenant (et accessoirement le genre de séquences où l'on se rend compte à la fin que l'on a gardé la bouche ouverte de stupéfaction). Un must see donc, inutile de dire à quel point les attentes pour les prochains Ford seront hautes.

NOTE : 8/10

[Scalp]

(et puis Ford a réussi à me convaincre qu'un western en noir et blanc pouvait posséder une identité visuelle, rien que pour ça chapeau bas).

Tu pensais vraiment ça ?

[Alegas]

Bah ouais tu vois pour moi avant la couleur c'était indissociable d'un western (comme le noir et blanc dans le film noir), je voyais mal comment donner vie à un tel univers (qui n'est pas fait que de simples contrastes) avant l'arrivée de la couleur. Liberty Valance m'avait pas totalement convaincu étant donné que ça se déroule finalement très peu en extérieur mais là j'étais soufflé.

[Scalp]

Bein tu verras Fort Apache, le N/B est somptueux.

[Creeps]

Comme western en noir et blanc il y a Dead Man aussi, scalp approved