Thor de Kenneth Branagh
(2011)
Sans surprise, c'est nul, au moins j'étais prévenu mais je m'attendais vraiment pas à un tel désastre. En même temps, il faut avouer que l'annonce d'une adaptation de Thor au cinéma ne pouvait faire que mal aux yeux, car si un dieu nordique en armure jouant du marteau peut très bien rendre sur une page de bande-dessiné, le transposer en mouvement à l'écran sans le rendre ridicule relève du challenge total, et ce n'était pas les trailers et images qui faisaient mentir cette vérité, d'autant que
Thor ne se cache jamais d'être ce qu'il est, à savoir un film prétexte au futur
Avengers. Reconnaissons lui au moins une qualité, Thor a le mérite d'être franchement regardable durant sa première demi-heure qui était de loin la plus casse-gueule. Ainsi, le design d'Asgard et de toute la mythologie fantastique qui l'entoure se révèle, à défaut d'être totalement réussie, plutôt bien foutue et le premier combat dans le monde des glaces rassure légèrement sur la capacité de Kenneth Branagh à rendre son héros crédible au combat, même le côté shakespearien est intéressant avec notamment un Loki très réussi. Sauf que voilà, passé cette première demi-heure et l'arrivée de Thor sur Terre, le film sympathiquement regardable devient alors un naufrage complet. Que ce soit le travail de relation entre les personnages (histoire d'amour à deux balles, blagues foireuses), le ratage total de la plupart d'entre eux (les guerriers jamais iconisés, Natalie Portman qui ne sert absolument à rien, Loki, jusque là ambiguë, se révèle être le grand méchant de base, et je ne parle même pas du nombre de personnages secondaires qui n'ont rien à faire dans le film, la gamine facebook dans le genre personnage inutile c'est du très haut niveau), les décors ridicules (une ville en plein milieu du désert qui sent à plein nez le décor fabriqué en une après-midi par le studio) ou encore une mise en scène qui tente à chaque séquence de faire de l’esbroufe (les plans inclinés c'est sympa deux-trois fois mais quand on a la moitié du film tourné de cette façon sans aucune raison ça fait pitié, Branagh est bien meilleur acteur que réalisateur), tout nous rappelle que l'on est devant un pur produit marketing pour préparer
The Avengers. Là où
Iron Man 2 arrivait encore à divertir,
Thor se contente de trois scènes d'action et d'un rythme léthargique pour justifier la présence de son héros ainsi que celle du personnage de Jeremy Renner qui a, en tout et pour tout, le droit à une introduction de trente secondes, ratage complet donc. On est pas non plus devant le film pré-Avengers le plus médiocre (le mérite revient encore au
Hulk de Leterrier) mais on est franchement pas loin du néant total. Bref, après un bon film (
Iron Man), deux films sympathiques (
Captain America,
Iron Man 2) et deux films nazes (
Thor,
The Incredible Hulk), il y a clairement de quoi être méfiant envers
The Avengers, mais de toute façon, on sait tous très bien que le meilleur film de super-héros sortira en juillet, qu'il est signé Christopher Nolan et qu'il se nomme
The Dark Knight Rises.
NOTE : 3,5/10