[alinoé] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Ven 10 Aoû 2012, 21:55

:super:

un grand classic The sea hawk qui pert rien de sont charme , une reput bien meriter . le duo curtiz/flynn c'est du lourd quand meme , en dehors du robin de bois evident , y a des truc excellent comme captain blood qui vaut bien sea hawk et pis aussi sont western dodge city
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Dylan Dog - 5,5/10

Messagepar alinoe » Sam 11 Aoû 2012, 16:35

Dylan Dog

    Réalisé par Kevin Munroe

    Avec Brandon Routh, Sam Huntington, Anita Briem, Peter Sotrmare, Taye Diggs

    Comédie & Horreur, USA, 1h47- 2011

    5,5/10


    Résumé : Une série de meurtres ensanglante la Nouvelle Orléans et menace l’équilibre entre les différentes communautés de monstres qui peuplent la ville. Dylan Dog, détective de la nuit est engagé par une jeune femme pour retrouver l’assassin de son père…

    Une adaptation pas franchement fidèle du célèbre fumetto (comics italien) de Tiziano Sclavi, tant il manque tous les personnages secondaires (surtout l’assistant Groucho Marx ou l’inspecteur Bloch) qui font en partie, le charme et la saveur des intrigues fantastico-cauchemardesques de cet enquêteur spécialisé dans le surnaturel. Il n’y a pas non plus cette atmosphère mélancolique qui parcoure les aventures de Dylan Dog et l’histoire ne se situe plus à Londres mais à la Nouvelle-Orléans, probablement pour des raisons budgétaires. En sommes, si vous êtes fan de Dylan Dog, passez votre chemin, vous n’aimerez pas ce film.

    Pour ma part, n’ayant lu que quelques aventures de Dylan Dog et n’étant pas une inconditionnelle, j’ai dans l’ensemble apprécié ce film qui se classe dans le genre « Urban Fantasy » et dont j’ai trouvé l’ambiance assez proche de Dresden Files et de Kindred The Embraced, deux séries trop tôt arrêtées que j’aimais vraiment beaucoup. Je trouve que Kevin Munroe réussit à maintenir un bon équilibre entre l’humour noir et l’horreur. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé le traitement des morts vivants assez proche de l’esprit de Shaun of the Dead.

    Brandon Routh est moyennement convaincant dans le rôle de ce détective à l’ancienne. Son côté monolithique, voire inexpressif et sa nonchalance servent bien le personnage, en revanche, il ne parvient pas à en saisir toute la subtilité sarcastique. C’est bien dommage ! Sam Huntington est absolument prodigieux dans le rôle de Marcus, l’assistant de Dylan Dog et vole carrément la vedette à Brandon Routh. La relation Dylan/Marcus fonctionne d’ailleurs très bien. Les autres personnages sont malheureusement sous exploités et peu développés ne donnant pas à leurs interprètes l’occasion d’exprimer leur talent (Peter Stormare, Taye Diggs).

    Le film souffre de deux points noirs : d’une part, un scénario bancal et prévisible bourré de stéréotypes sur la faune nocturne (vampires, loups-garous…) et de lacunes. Les brusques changements de comportements et d’avis des différents protagonistes sonnent comme des raccourcis narratifs. D’autre part, les effets spéciaux de certains monstres sont franchement loupés (loups-garous), tandis que d’autres sont heureusement plus réussis (les zombies ou Bélial).

    Dylan Dog est une série B assez sympa qui remplie son quota de divertissement pour peu qu’on s’intéresse aux atmosphères nimbées d’un soupçon de gothique, au ton résolument satirique et caustique, car l’enquête et l’intrigue sont finalement très accessoires.
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    Film: Dylan Dog
    Note: 1/10
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    Opération Condor - 5,5/10

    Messagepar alinoe » Dim 12 Aoû 2012, 15:22

    Opération Condor

      Réalisé par Jackie Chan

      Avec Jackie Chan, Carol Cheng, Eva Cobo, Shoko Ikeda, Aldo Sambrell

      Aventure et Comédie, HK, 1h34- 1991

      5,5/10


      Résumé : en quête d’un trésor nazi, Jackie accompagné de trois demoiselles aussi jolies que gaffeuses, détruit tout sur son passage, des ruelles de Madrid au désert marocain…

      Opération Condor, c’est un peu Indiana Jones à la sauce Jackie Chan avec un soupçon de James Bond (Jackie Girls, montre et voiture gadgets). Malheureusement, j’espérais un film d’aventure avec une bonne dose de cascades spectaculaires et un zest d’humour, j’ai surtout eu une parodie de film d’aventure avec de bonnes scènes d’actions et d’arts martiaux complètement noyés au milieu d’une surdose d’humour lourdingue rapidement assommant.

      Une bouffonnerie pas amusante portée par un trio d’actrices en mode 3 Stooges (Carol Cheng, Eva Cobo, Shoko Ikeda) et une pléthore d’acteurs lancés semble-t-il dans un concours de la plus mauvaise interprétation, qu’ils remportent tous haut la main. Au jeu pathétique de ce casting international s’ajoute l’absence totale de scénario. J’aurai pu me contenter de cet enchaînement de scénettes sans queue ni tête, sans cette omniprésence de farces, de quiproquos et de gags crétins par ailleurs très répétitifs. Le film paraît interminable, alors qu’il ne dure qu’1h34 !


      On retiendra donc surtout ce qui fait toute la saveur des films de Jackie Chan, une série de combats et de cascades réjouissants. Notamment, une course poursuite qui s’achève par une cascade totalement impressionnante en moto (scène du port), deux affrontements aux chorégraphies ingénieuses et d’une belle fluidité (scène de combats dans l’hôtel et scène de combats sur des plateformes mobiles dans le bunker), ainsi que la magistrale scène de la soufflerie.

      A retenir également, beaucoup de séquences dans de superbes décors et paysages et une descente en Ballule.


      Malgré des combats et des cascades parfois déments, je me suis ennuyée, car je suis totalement réfractaire au type d’humour véhiculé par le film. Opération Condor est donc pour ma part un film quelque peu décevant, à réserver sans doute aux inconditionnels de l’acteur.


      En spoiler une scène plutôt rare dans les films de Jackie Chan :
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      Film: Opération Condor
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      Film: Opération Condor
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      Abraham Lincoln : Chasseur de vampires - 5/10

      Messagepar alinoe » Lun 13 Aoû 2012, 19:35

      Abraham Lincoln Chasseur de vampires

        Réalisé par Timur Bekmambetov

        Avec Benjamin Walker, Dominic Cooper, Rufus Sewell, Anthony Mackie, Jimmi Simpson, Mary Elizabeth Winstead

        Horreur et Histoire, USA, 1h45- 2012

        5/10

        Résumé : Tout est dans le titre du film !

        Que ce soit en matière de littérature ou de 7ème art, j’apprécie particulièrement les intrigues dans lesquelles le fantastique ou la SF s’invitent dans l’Histoire avec un grand H, proposant une variation fantaisiste, une uchronie (l’Histoire telle qu’elle aurait pu être). Abraham Lincoln chasseur de vampires était donc un film calibré pour me plaire et de ce point de vue là, je n’ai pas été déçue. Quelques moments importants de la vie privée de Lincoln, quelques citations et discours, la Guerre civile et son lourd tribut, les dissensions politiques dans les rangs de l’Union, la lutte contre l’esclavagisme et la proclamation d’émancipation ou même Gettysburg, autant d’épisodes réels qui s’imbriquent astucieusement dans cette variation rocambolesque et sanguinolente sur la vie et l’œuvre du 16 ème président des Etats-Unis d’Amérique. Même si la biographie est infiniment simplifiée, elle est dans l’ensemble fidèle et propose une relecture plutôt originale de certains grands évènements historiques.

        Le pitch de départ m’a donc séduit, tout comme les décors, les costumes, la reconstitution historique ou les interprétations. Benjamin Walker campe un Lincoln franchement convainquant et Dominic Cooper est excellent dans le rôle d’Henry Sturges. Le film marque aussi et c’est un plaisir non négligeable, le retour tant attendu, pour ma part, des suceurs de sang à l’ancienne, à la mode Hammer , avec certes un brin d’amalgame entre le mythe du Loup Garou et celui du Vampire. Exit les vampires minets tourmentés et romantiques à la sauce Twilight ! Le vampire est badass et ça fait un bien fou, même si j’aurai aimé qu’il soit un peu plus difficile à trucider. Plutôt agréablement surprise également par le ton assez sérieux et dramatique qui colle finalement parfaitement à cette digression historique. Pas de gags ou de punchlines humoristiques ou décérébrés !

        Bon, évidemment, ce qui ne m’a pas du tout séduite, ce sont les scènes d’action, qui elles sont très nettement en mode décérébré ! En même temps, je le savais rien qu’à lire le nom du réalisateur au générique. Mais il faut avouer qu’il s’est encore surpassé à ce niveau là pour livrer une bouillie visuelle. Chaque scène d’action est épuisante à regarder, voire illisible tant le montage est sur-découpé, épileptique et bourré de faux-raccords. Les SFX et les CGI sont souvent trop visibles et parfois laids. Le pompon revenant à la scène de poursuite parmi une horde de chevaux au galop mais aussi à la scène du pont en flammes. En revanche, les Make-up et SFX des vampires sont réussis. Caleb Deschanel, le directeur de la photographie semble beaucoup s’amuser à expérimenter des filtres aux tonalités chaudes (ocre/sépia) ou froides (bleu, vert) parfois dans la même scène. Mes rétines ne lui disent pas merci ! Il doit avoir ses raisons, que la raison du spectateur ignore !

        Un divertissement moyen pourtant je ne me suis pas ennuyée. Le sujet original m’a donné envie de lire le roman de Seth Graham-Smith dont est tiré le scénario.
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        Total Recall : mémoires programmées - 5,5/10

        Messagepar alinoe » Mer 15 Aoû 2012, 19:34

        Total Recall : mémoires programmées

          Réalisé par Len Wiseman

          Avec Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, Bryan Cranston, Bill Nighty, John Cho

          SF, USA, 1h58- 2012

          5,5/10

          Résumé : Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante. L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît l’échappatoire idéale...

          Superproduction de science –fiction qui est bien plus un remake du film de Paul Verhoeven qu’une adaptation de la nouvelle de Philip K. Dick « We can Remember it for You Wholesale ». Si le contexte est différent du film de 1990, le schéma directeur de l’intrigue est exactement le même, presque toutes les scènes phares du premier film sont présentes avec simplement quelques changements. A moins de n’avoir jamais vu le film original, on repassera donc pour l’effet de surprise !

          Len Wiseman dont le sens de l’originalité ne doit pas être très développé, préfère pomper des ambiances futuristes d’autres grandes œuvres de SF que de tenter de créer son propre univers. Du coup, le design de son film est un croisement entre celui de Blade Runner et celui de Minority Report. Les effets visuels et le Character design sont soignés, mais il y a un air de « déjà vu » et un manque d’inspiration qui nuit au film.

          Côté interprétation, le film souffre de la comparaison entre Schwarzenegger et Farrell. Si Colin Farrell parvient à faire exister à l’écran Doug Quaid, ce n’est pas du tout le cas pour Hauser. Dès lors toute l’ambiguïté du personnage disparaît. C’était une des grandes forces du premier film, ce jeu de faux-semblants : agent/agent double, cette réflexion autour du dédoublement de personnalité et du jeu de manipulations. Dans cette nouvelle version, la sauce ne prend pas, les quelques doutes sont rapidement noyés dans un déluge d’effets. En somme, le côté blockbuster l’emporte sur la réflexion et sur le paradoxe rêve/réalité et c’est bien dommage, car il y avait de quoi faire avec le contexte politique et social proposé par les scénaristes. Ce Total Recall se transforme alors en un roller coaster de SF plaisant à suivre mais sans aucune âme. Si Verhoeven avait su parfaitement retranscrire les interrogations existentielles de K. Dick, Len Wiseman, lui échoue complètement. Mais a-t-il seulement essayé ? Oui, dans une seule scène qui ne fonctionne pas, car elle est bien trop longue et pas franchement bien jouée. Il place surtout son film dans le registre du divertissement pur même si les scènes d’action sont peu nombreuses et qu’il se montre très avare côté humour.
          Jessica Biel assure dans le rôle de Melina, en revanche Bryan Cranston campe un Cohaagen transparent. La vraie surprise du casting vient de Kate Beckinsale dans le rôle de Lori. Elle vole carrément la vedette à Farrell.
          Son rôle est un mixte entre ceux autrefois interprétés par Stone et Ironside.C’est elle, la Bad Guy déjantée et revancharde du film !

          De la SF distrayante mais bien trop banale et impersonnelle pour rester dans les annales du genre. Un remake inutile de plus !
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          Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

          Messagepar Jimmy Two Times » Mer 15 Aoû 2012, 21:15

          Cranston, il a un peu de mal à transformer l'essai Breaking Bad au cinéma. Dommage...
          I'm the motherfucker who found this place!
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          Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

          Messagepar Killbush » Jeu 16 Aoû 2012, 13:15

          En gros, tu soulèves tous les points que je ne voulais surtout pas voir dans ce remake, j'attendrais de le voir gentiment chez moi même si je sais dèja que je vais détester :wink:
          Starting to see pictures, ain't ya?
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          Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

          Messagepar alinoe » Jeu 16 Aoû 2012, 14:00

          Effectivement si les défauts que je mets en avant sont tout ce que tu ne voulais pas voir dans le film, il vaut mieux t'épargner la séance, d'autant que dans sa mini critique dans le"classement annuel des BoMiens", Spike/Williams pointe les mêmes défauts.
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          Clé de verre (La) - 8/10

          Messagepar alinoe » Jeu 16 Aoû 2012, 14:25

          La Clé de verre

            Réalisé par Stuart Heisler

            Avec Alan Ladd, Veronica Lake, Brian Donlevy, Joseph Calleia, Bonita Granville, William Bendix, Margaret Hayes

            Film noir, USA, 1h27- 1942

            8/10


            Résumé : Paul Madvig, un politicien influent proche du crime organisé, décide de lâcher ses anciens partenaires pour soutenir la candidature du sénateur Ralph Henry qui prône un retour aux valeurs morales, car il courtise sa fille, Janet. Par contre il voit d’un mauvais œil, la relation entre sa sœur et le fils du sénateur, un joueur invétéré. Lorsque ce dernier est assassiné, tout semble accuser Paul, pour le plus grand plaisir de Nick Varna, le patron de la pègre locale décidé à le faire condamner par tous les moyens. Paul peut alors s’appuyer sur le soutien indéfectible de son ami et homme de confiance, Ed Beaumont qui mène sa propre enquête pour le disculper quelque soit les moyens employés…


            Cette adaptation simplifiée et fortement élaguée du roman de Dashiell Hammett parvient pourtant à retranscrire parfaitement l’atmosphère sordide, la corruption ambiante, le cynisme, l’instabilité et la désacralisation des relations familiales qui parcourent les oeuvres du chef de file du courant « Hard-Boiled ».

            La Clé de verre est avant tout l’histoire d’une amitié indéfectible entre deux hommes sur fond de drame familial, de magouilles politiques, de notables arrivistes, de politiciens véreux, de justice corrompue, de presse manipulatrice et de crime organisé. Dans cette ville, dont le nom n’est jamais cité, nul n’échappe à la pourriture ambiante. Vision désenchantée, d’une société américaine gangrénée par la violence et l’ambition. Pour atteindre leurs objectifs, les différents protagonistes se lancent dans un jeu dangereux de manipulations et de manigances sournoises qui n’épargne personne et au cours duquel chacun peut devenir le marionnettiste ou le pantin. Nul personnage attachant, tous les acteurs de ce drame sordide naviguent en eaux troubles et si Ed Beaumont devient le « héros », le personnage que le spectateur veut voir triompher, c’est simplement que sa détermination à sauver son ami est ce qui se rapproche le plus d’un semblant de moralité, même si pour y parvenir, il est prêt à toutes les magouilles ou vilénies
            (compromettre un innocent pour mieux appâter le coupable, provoquer le suicide d’un mari ridiculisé par sa femme, pousser un homme de main à tuer son patron…).

            Stuart Heisler livre un film noir qui contribue, un an après la sortie du Faucon Maltais et la même année que Tueur à gages à fixer les codes du genre. Une photographie en noir et blanc très contrastée qui souligne une atmosphère froide et sombre (une voiture arrivant dans la nuit sous une pluie battante, des ruelles brumeuses, tripots crasseux…), le chapeau mou et l’imperméable, l’importance des gros titres et manchettes de journaux , une intrigue alambiquée ou encore les prémices de la femme fatale (Janet, la beauté évanescente, Opal, la femme-enfant, Eloïse, la femme lascive). Pas de détective privé, mais un truand, dur à cuir, séducteur, individualiste qui mène l’enquête et se rapproche de l’archétype du genre. La mise en scène sobre et efficace, se concentre sur l’essentiel, faire avancer l’intrigue et ne multiplie pas les effets de styles gratuits. En ce sens le réalisateur colle à l’écriture télégraphique d’Hammett dont la caractéristique est de présenter des personnages qui sont décrits ou qui agissent mais dont on ne connait jamais les sentiments ou les pensées profondes.

            Le film surprend surtout par son ton subversif, la perversité et la violence qui se dégagent de certaines scènes (dialogues aux allusions sexuelles explicites lors de la première rencontre entre Janet et Beaumont, scène de séduction entre Eloïse et Beaumont aux conséquences fatales, scène du passage à tabac particulièrement brutale pour l’époque, d’ailleurs reprise par Kurosawa dans son Yojimbo puis par Leone dans Pour une poignée de dollars, scène d’évasion, scène de strangulation et surtout un jeu du chat et de la souris complètement sadique entre Jeff et Beaumont dont il est impensable que la censure de l’époque n’est pas compris le double sens surtout dans ce passage où Lillian Randolph interprète « I Don't Want to Walk Without You, Baby »). William Bendix qui interprète Jeff est franchement flippant. Une graine de psychopathe à tendance masochiste qui s’extasie de la souffrance d’autrui. Toutes les scènes entre Ladd et Bendix sont particulièrement tendues, électriques et limite perturbantes.

            Le film dispose aussi d’un casting solide. Brian Donlevy assure dans le rôle de Paul Madvig. Il semble peu ingénieux et retors pour un politicien si influent, mais il se place assurément dans la mouvance de ces chefs crapuleux fatalistes avec un certain sens de l’honneur qui se laisse presque conduire à l’échafaud pour les beaux yeux d’une femme. Veronica Lake dans le rôle de Janet Henry, n’est pas encore totalement la Femme fatale. Elle ressemble plus à une poupée de porcelaine qui n’est pas très à l’aise et plutôt passive dans un rôle quelque peu effacé. Quant à Alan Ladd, dans le rôle de Beaumont, il est absolument parfait, pourtant je ne suis pas très fan de cet acteur. Son physique svelte et plutôt fin tranche avec la dureté de ses actions et sert particulièrement bien le personnage. S’il n’a pas du tout le physique de Beaumont décrit dans le roman d’Hammett, il en adopte en tout cas le comportement à la lettre (ambivalent, calculateur, rusé, impassible, déterminé, doté d’une surdose de sang-froid, pragmatique, stoïque) et se fond littéralement dans le personnage. William Bendix en brute épaisse est totalement inquiétant, Joseph Calleia est excellent dans le rôle de Nick Varna, seule Bonita Granville dans le rôle d’Opal Madvig est un peu fade.
            Un bon film noir que j’ai nettement préféré au Faucon Maltais même si le final est un ton en dessous du reste du film, un peu trop facile et typiquement hollywoodien.
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            Battleship - 4/10

            Messagepar alinoe » Dim 19 Aoû 2012, 12:21

            Battleship

              Réalisé par Peter Berg

              Avec Taylor Kitsch, Liam Neeson, Alexander Skarsgard, Rihanna, Brooklyn Decker, John Tui, Tadanobu Asano

              SF, USA, 2h11- 2012

              4/10

              Résumé : La bataille pour sauver notre planète débute en mer, au large d’Hawaï...

              Chaque année les scénaristes et les studios en manque d’inspiration semblent organiser le concours du script le plus improbable et idiot. Thème gagnant de l’année : la bataille navale pour relancer la franchise de jeu de société du groupe Hasbro et réitéré le succès obtenu avec la franchise Transformers. L’objectif est clairement loupé car la compagnie de jouets n’a pas misé sur le bon réalisateur.

              Peter Berg reproduit l’erreur déjà faite avec Hancock, il tente de placer Battleship dans le registre du film d’action dramatique et ça ne fonctionne pas une seule seconde, tant au niveau des dialogues navrants et sans humour, qu’au niveau des interprétations plus mauvaises les unes que les autres. Des personnages tellement mal écrits, peu mis en valeur, qu’il est impossible de ressentir un quelconque attachement où intérêt pour qui que ce soit. Même les scènes d’action sont décevantes particulièrement répétitives rendant le film interminable ! Les Marines de la planète sont réunies pour un vaste jeu de rôle de bataille navale très prometteur et en fait le public doit se contenter d’un destroyer puis d’un cuirassé face à quelques vaisseaux extra-terrestres. Sans compter l’intermède du vétéran mutilé de guerre qui ne s'intègre jamais dans le ton du film ou l’incontournable thème de la lutte fraternelle traitée sans subtilité. La difficile réadaptation des mutilés ou le comportement des envahisseurs auraient pu donner des pistes de réflexion intéressantes, mais ces questions sont oubliées en cours de scénario et ne débouchent sur rien. Les scientifiques sont forcément des geeks débiles. Comme toujours, les extra-terrestres ont une supériorité technologique écrasante, mais peu de cervelle
              (après ceux d’ID4 qui ne savent pas installer un pare-feu pour éviter un virus informatique, ceux de Signs qui envahissent une planète essentiellement recouverte d’océans alors qu’ils ne supportent pas l’eau, voici ceux qui ne supportent pas la lumière du Soleil mais débarquent néanmoins sur Terre).

              Quitte à placer des références historiques ou culturelles pour renforcer le contexte sérieux du film autant éviter les incohérences chronologiques et vérifier ses sources d’information. Au passage l’Art de la guerre est un traité de stratégie militaire chinois pas japonais. Par ailleurs, après le président des USA, pilote de chasse qui part en guerre pour défendre la planète, nous avons les papis vétérans de la Seconde Guerre Mondiale qui reprennent du service ! Ils ont bon pied bon œil vu leur grand âge (au mieux 87 ans). Le spectateur aurait pu rire de tant d’âneries à l’écran si Berg avais joué le jeu du 36ème degré, de la parodie et du film bourrin, mais ce n’est vraiment pas le cas et ça se ressent. Il n’assume pas le sujet de son film et son origine : la bataille navale. Avec un tel postulat de départ, le film se plaçait franchement dans la lignée Transformers, il fallait donc adopter un ton satirique, de l’action décomplexée, des personnages funs et des punchlines. A part le gag d’introduction avec le buritos, il n’y a rien de drôle dans ce film et on confine même parfois au déplorable (scènes des dents). Ou alors, il fallait avoir l’intelligence et le courage, de prendre les studios et le public à contre-pied et s’orienter sur un drame façon District 9.

              En somme, rien de novateur sur le thème éculé de l’invasion extra-terrestre et pourtant je suis bon public avec ce genre de film. Peter, Permets-moi de te dire en toute honnêteté que si ton film n’a pas eu le succès escompté, ce n’est pas parce qu’il sortait au même moment qu’Avengers, mais bien parce qu’il est profondément ennuyeux, sans humour, doté d’un casting calamiteux et que tout à déjà été dit de bien meilleure façon dans d’autres films. On retiendra juste la scène du buritos, les SFX dans l’ensemble de qualité, quelques idées intéressantes pour le design des vaisseaux et leur mode de déplacement, mais ça ne suffit pas pour faire un bon film ou même un film tout juste sympa.
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              Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

              Messagepar Heatmann » Dim 19 Aoû 2012, 17:28

              alinoe a écrit:[justify]Peter Berg reproduit l’erreur déjà faite avec Hancock, il tente de placer Battleship dans le registre du film d’action dramatique et ça ne fonctionne pas une seule seconde, tant au niveau des dialogues navrants et sans humour, qu’au niveau des interprétations plus mauvaises les unes que les autres.

              A part le gag d’introduction avec le buritos, il n’y a rien de drôle dans ce film


              bon ben tout pareil a ta critique :super: et ouai dans battleship , apres l'intro burrito bien fun , tout le reste il n'y a AUCUN second degree ni humour , JAMAIS quoi , c'est au contraire tres serieux et en devient vite ridicule , repetitif et ennuyeux
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              Re: Clé de verre (La) - 8/10

              Messagepar Kakemono » Lun 20 Aoû 2012, 21:25

              alinoe a écrit:
              La Clé de verre

                Réalisé par Stuart Heisler

                Avec Alan Ladd, Veronica Lake, Brian Donlevy, Joseph Calleia, Bonita Granville, William Bendix, Margaret Hayes

                Film noir, USA, 1h27- 1942

                8/10


                Je ne connaissais pas, ta critique attise ma curiosité. Je le note sur mes tablettes. :super:
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                Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

                Messagepar Count Dooku » Lun 20 Aoû 2012, 23:20

                La Clé de Verre j'avais été très déçu perso, le scénar est pas très palpitant et la mise en scène assez plate. Du couple Ladd/Lake je préfère nettement Le Dahlia Bleu et Tueur à gages.
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                Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

                Messagepar nicofromtheblock » Lun 20 Aoû 2012, 23:34

                Je me souviens d'avoir fait une étude comparée roman/film quand j'étais à la fac.
                Et je dois dire que, malgré ses qualités, le film ne vaut pas le roman de Dashiell Hammett.
                Perso, en adaptation de roman noir, je préfère Le faucon maltais.
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                Drive (2011) - 5,5/10

                Messagepar alinoe » Lun 27 Aoû 2012, 21:11

                Drive

                  Réalisé par Nicolas Winding Refn

                  Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Ron Perlman, Albert Brooks, Oscar Isaacs, Christina Hendricks

                  Drame, USA, 1h43- 2011

                  5,5/10


                  Quand je vais voir un film, c’est toujours sur la base de son scénario, très rarement sur la réputation de son réalisateur ou de ses acteurs. Dans le cas présent, j’aurai du me méfier et me souvenir que j’avais jeté l’éponge en cours de visionnage de Valhalla Rising. Quand on me promet une intrigue sur la double vie d’un cascadeur qui est aussi un pilote hors pair impliqué dans des braquages, j’attends au moins quelques belles scènes de poursuites en voiture, quelques cascades spectaculaires et éventuellement une enquête à base de relation flic/voyou. Mais, à part la scène d’introduction qui résume en quelques minutes toute la maestria et le sang-froid du personnage principal, il n’y a presque rien de tout ça dans Drive. Le film est essentiellement un amalgame de déambulations mélancoliques et solitaires, d’actes de sauvagerie et de brutalité sur fond de romance platonique, prétexte à une succession de cadrages qui ressemblent à des compositions picturales. J’ai eu l’impression d’assister à un défilé de poses ou d’attitudes (encadrements de portes, de fenêtres …) assurément esthétiques mais aussi terriblement superficielles.

                  Par ailleurs, le film s’inscrit dans la mouvance à la mode, d’un genre néo-noir à la mise en scène clipesque et volontairement rétro (colorimétrie, néons du générique et bande originale électro d’inspiration 80’s) parcouru d’une violence sèche et brutale extrêmement tape à l’œil qui m’agace prodigieusement. Drive se résume à de belles images vides d’intérêt éclaboussées de violence gratuite et inutile ! Du coup, Refn peut dire merci à Kavinsky & Lovefoxx, Electric Youth et toute la BO de Cliff Martinez totalement hypnotique qui capte chaque moment et insuffle suspense et tension. La BO exerce une véritable fascination jubilatoire, se substituant à la parole, masquant les incohérences du scénario, les tics de réalisation et la piètre qualité du casting. Je trouve donc ce film particulièrement bancal, tant la forme est travaillée au détriment du fond. Drive est indéniablement un film sensoriel. Si le spectateur est happé par la musique, il vivra assurément un maelström d’émotions, sinon, il a toutes les chances de s’ennuyer comme ce fut mon cas, d’autant plus, que les interprétations sont loin d’être convaincantes.

                  Bernie (Albert Brooks), Nino (Ron Perlman) et Cie remportent la palme du sur-jeu, dans des rôles totalement creux qui accumulent tous les clichés et stéréotypes sur la pègre. Quant à Ryan Gosling, il tombe dans le travers inverse du non-jeu, traversant le film comme une coquille vide totalement inexpressive. Il ne transmet rien au spectateur, à la différence de Carey Mulligan, qui dans un rôle pourtant presqu’aussi peu loquace parvient à communiquer toute une palette de sentiments (désenchantement, tristesse, attirance naissante…) simplement par l’intensité de son regard. Les silences d’Irène sont lourds d’émotions et de significations, ceux du « Driver » sont vides de sens et ne sont qu’artifices pénibles de mise en scène.

                  A voir au moins une fois, pour les 10 premières minutes, quelques plans esthétiques et surtout pour la BO captivante.
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