[alinoé] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Logan » Mar 18 Sep 2012, 22:05

Oui je fais bien référence à quelque part dans la nuit :super:
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar osorojo » Mar 18 Sep 2012, 22:26

Les noirs et blancs ont l'air bien soignés en tout cas, ça donne envie ! Si j'ai l'occase de le choper lors d'une offre, je le prendrai :super:
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Mer 19 Sep 2012, 05:56

Logan a écrit:Je l'ai vu aussi et j'ai pas trop aimé, dans le genre je prefére le Mankiewicz qui pars du même postulat.


T'as déjà refourgué ton dvd ?
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Logan » Mer 19 Sep 2012, 06:13

nope mais t'aimeras pas je te le garantis :mrgreen: (dis moi si je te le met de côté ;))
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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Mer 19 Sep 2012, 06:16

jte crois.
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Miss Manton est folle - 5/10

Messagepar alinoe » Dim 23 Sep 2012, 10:38

Miss Manton est folle

    Réalisé par Leigh Jason

    Avec Babara Stanwyck, Henry Fonda, Sam Levene, Stanley Ridges, Hattie McDaniel, Linda Perry
    Comédie policière, USA, 1h20- 1938

    5/10

    Résumé : Melsa Manton, jeune fille riche et extravagante, découvre un cadavre et prévient immédiatement la police. A l’arrivée de l’inspecteur Brent, le cadavre a disparu. L’inspecteur croit à une nouvelle plaisanterie de cette jeune fille et de son groupe d’amies, tant elles sont habituées au genre. Quant au journaliste, Peter Ames, il rédige un article moqueur sur cette demoiselle écervelée et désoeuvrée. Miss Manton piquée au vif décide d’enquêter…

    Une comédie policière sophistiquée, légère et futile comme les jeunes femmes de la haute société qu’elle dépeint. Un mélange trop conventionnel et sans véritable saveur de whodunit et de screwball comedy sauvé par la présence au générique d’une pétillante Barbara Stanwyck qui ne manque pas d’énergie et d’humour et par les excentricités, les bizarreries loufoques et l’hystérie farfelue de ces jeunes filles frivoles. Quelques gags cocasses et survoltés dynamisent une intrigue sans grand intérêt et permettent au film d’accéder au statut de sympathique petit divertissement. Par contre, le côté comédie romantique ne fonctionne pas du tout, tant l’espièglerie enjouée de Barbara Stanwyck écrase son partenaire, un Henry Fonda, trop fade qui ne parait pas du tout à sa place dans le rôle d’un journaliste peu à peu conquis par la belle. Il semble confondre avoir un air ahuri et registre comique. Il se fait même voler la vedette par Sam Levene absolument hilarant dans le rôle de l’inspecteur Brent allergique aux fantaisies de Miss Manton. Pourtant le couple Stanwyck/Fonda fera des merveilles dans Un cœur pris au piège, immense classique de la screwball comedy, prouvant que Fonda peut s’avérer excellent en matière de comédie.

    Un film rythmé et badin à voir une fois pour ceux qui apprécient les comédies policières.
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    Expendables 2 : Unité spéciale - 9,5/10

    Messagepar alinoe » Mer 26 Sep 2012, 16:15

    Expendables 2

      Réalisé par Simon West

      Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Dolph Lundgren, Terry Crews, Jean-Claude Van Damme, Jet Li, Nan Yu, Chuck Norris, Randy Couture, Liam Hemsworth, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, Scott Adkins
      Action ++++, USA, 1h43- 2012

      9,5/10

      Pour tous les adultes d’aujourd’hui qui fréquentaient assidument, dans les années 80, le rayon Action des vidéos clubs , en quête des VHS des derniers Norris, Sly, Van Damme, Lundgren, Schwarzy ou Willis, Expendables 2 est un rêve devenu réalité, celui de voir réunit à l’écran les héros musclés et bigger than life qui peuplèrent leur enfance. Ce deuxième opus pousse à son paroxysme le concept de l’hommage au cinéma d’action et aux action stars des 70’s aux 90’s livrant un festival de gimmicks, de punchlines et de références absolument réjouissant.

      Les stars à l’affiche sont le clou du spectacle, la raison pour laquelle le spectateur paye son billet d’entrée, le cœur et le propos du film, son alpha et son omega. Autant dire que dans ces conditions, le scénario est la cinquième roue du carrosse, il existe mais sa qualité ou sa médiocrité n’importe pas au public qui est là pour les stars, le fun, la générosité des explosions, les répliques cultissimes détournées des grands classiques du genre et l’énorme dose d’auto-dérision qui classe d’office Expendables 2 dans le même registre que Last Action Hero ou Commando.

      Le film débute par une scène d’action survitaminée et décomplexée absolument géniale au cours de laquelle Sly/Ross sauve Schwarzy/Trench plaçant immédiatement le film dans un registre sarcastique et parodique qui ne fait que s’amplifier au fil des scènes pour le plus grand bonheur des fans des films d’action des années 80. Les autres spectateurs resteront peut-être sur le bord de la route, tant pis pour eux ! Tant mieux pour nous, les afficionados qui vivons avec Expendables 2, un retour vers le passé du film d’action vintage, avec ces moments d’humour fait de non-sens, de vannes, de mimiques et de petites phrases sibyllines en référence aux carrières des uns et des autres, tellement essentiels et si enthousiasmants. On sent que les acteurs s’amusent, qu’ils rigolent intérieurement de leur private joke et nous nous sommes aux anges tout simplement.

        Chuck Norris, le loup solitaire qui surgit de nulle part, au moment opportun sur la musique du Bon, la Brute et le Truand. Absolument jouissif ! Totalement égal à sa légende, puisqu’en quelques secondes, il trucide une floppée d’adversaires et explose un tank ! Et que dire de cette réplique :
        Ross : « On m'a dit que t'avais été mordu par un serpent »
        Booker : « C'est vrai, et après 5 jours d'agonie... le serpent est mort » qui prouve combien l’acteur sait s’amuser de son image avec un grand sens de la dérision, proposant un Chuck Norris Fact à la puissance 10, délicieusement hilarant.

        Le duo Willis/Schwarzy fonctionne à merveille avec d’un côté un Willis en mode badass suave et de l’autre un Arnie qui s’auto-parodie en mode Terminator. Une Smart, deux montagnes de muscles à l’égo démesuré et un concours exquis de détournements de citations cultes :
        Trench : « I’ll be back ! ».
        Church : « You've been back enough. I'll be back”.
        Trench : « Yippee-ki-yay !”

        Van Damme assure le spectacle dans le rôle du méchant de service et nous gratifie d’un beau florilège de high kicks dont il a le secret. Il ne manquait que le célèbre grand écart, mais il ne cadrait probablement pas avec le rôle de Vilain. L’affrontement Ross/Vilain qui oppose deux combattants féroces aux styles très différents (uppercut vs high kicks) tient absolument toutes ses promesses.
      Du côté des Expendables, Stallone est toujours aussi convaincant dans le rôle de Barney Ross, le meneur charismatique ; Statham est toujours aussi félin, cool et féroce. Les duels de vannes et de sarcasmes entre Ross et Christmas sont toujours aussi truculents. J’ai aussi beaucoup apprécié la relation tout en admiration et respect entre Ross et Billy The Kid, ainsi que les blagues générationnelles qui en découlent. La performance de Liam Hemsworth est une bonne surprise, tout comme celle de Nan Yu qui apporte une petite touche féminine au milieu de cette déferlante de testostérone. Lundgren se gausse de la réputation d’intellectuel qui était la sienne au début de sa carrière (il a une maîtrise en chimie) à travers une série de galéjades savoureuses sur ses talents de chimiste. Il assure autant au niveau de l’action que de l’humour. Terry Crews et Randy Couture sont un peu en retrait mais assurent également le spectacle.

      Voila, un divertissement euphorisant qui donne la pêche et qui nous laisse avec un énorme sourire aux lèvres en attendant avec une impatience non dissimulée le prochain épisode. La seule question qui me taraude n’est pas qu’elle sera l’intrigue, franchement je m’en moque, mais plutôt qui viendra rejoindre cette équipe de mercenaires entrée dans la légende de l’action movie. Expendables 2 plonge avec délectation dans tous les clichés du genre et assume parfaitement son côté bourrin : un méchant très méchant, charismatique et sadique comme on savait le faire dans les années 80 et 90, des héros bourrins qui explosent et dégomment tout, des répliques et des vannes de potes, à deux balles et à mourir de rire… Mon seul regret, que Jet Li soit si peu présent à l’écran. Son combat à coups de casseroles est un must du film.

      Expendables 2 est un pur plaisir à la gloire des actionners qui condense tout ce qui fit leur succès ! Quant à la fin, Willis demande "C'était bien hein ?" et que Stallone lui répond "C'était pas mal... " et bien moi je répondrais : « c’était 1h40 de bastons, d’explosions, de fusillades, d’humour viril et parfois culinaire nappés d’une bonne couche d’auto-dérision… en somme un vrai bonheur ! ».
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      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      Messagepar caducia » Mer 26 Sep 2012, 16:55

      superbe !!! :super:
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      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      Messagepar Killbush » Mer 26 Sep 2012, 17:56

      :respect:
      Starting to see pictures, ain't ya?
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      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      Messagepar Heatmann » Mer 26 Sep 2012, 17:59

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      quesqu'on l'aime notre alinoe :super: la classe cte critique , certain mec ferait bien d'en prendre de la graine
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      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      Messagepar alinoe » Mer 26 Sep 2012, 18:32

      Merci à vous trois pour les compliments.
      Je suis fière d'avoir obtenu un Heatman Approved pour ce film que j'ai adoré :D
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      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      Messagepar caducia » Mer 26 Sep 2012, 18:53

      je l'ai revu au ciné, toujours aussi jouissif, mais il faut le voir en VO. (j'ai pas de caducia approved, sorry.)
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      Backdraft - 7,5/10

      Messagepar alinoe » Dim 30 Sep 2012, 16:47

      Backdraft

        Réalisé par Ron Howard

        Avec Kurt Russell, William Baldwin, Robert de Niro, Scott Glenn, Donald Sutherland, Jennifer Jason Leigh, Rebecca De Mornay, J.T. Walsh
        Action & Thriller, USA, 2h17- 1991

        7,5/10

        Résumé : Depuis la mort tragique de leur père au cours d'un incendie, les deux frères McCaffrey n'ont pas suivi le même chemin. Fidèle à la tradition familiale, Stephen, l'aîné, est devenu un des pompiers les plus respectés de Chicago. Après moult hésitations, Brian, le cadet, décide de reprendre lui aussi le flambeau, ce qui laisse Stephen dubitatif, tant il doute de la vocation de son jeune frère et le met donc à rude épreuve. Pendant ce temps, le lieutenant Rimgale enquête sur une série d’incendies criminels…

        Le plus bel hommage cinématographique aux combattants du feu qui capture avec beaucoup de réalisme, les émotions et l’adrénaline qui submergent ces héros du quotidien à chaque intervention. Pour certains spectateurs qui n’ont pas apprécié le film, le sens du sacrifice et le « You go… we go » résonnent comme des notions simplistes et trop poncifs, il s’agit pourtant d’un état d’esprit profondément ancré au cœur de la profession et nécessaire à l’équilibre de ceux qui sont amenés à côtoyer le danger régulièrement. Par ailleurs, les scènes d’incendies sont stupéfiantes et semblent terriblement authentiques provoquant à la fois crainte et fascination. Le spectateur ressent littéralement le souffle et le rugissement des flammes. Le feu apparaît comme un monstre vivant incontrôlable qui dévore tout sur son passage. Les effets spéciaux old school particulièrement inventifs et convaincants soulignés par la photographie de Mikael Salomon et le superbe travail des artisans du département du son, confèrent au film une aura d’authenticité qui le classe presque au niveau d’un documentaire dont le feu et ses ravages seraient le sujet. En fait, la vraie star de Backdraft, c’est le feu et de ce point de vue là, le film est une totale réussite.


        Dans l’ensemble, le film est doté d’un casting solide et pertinent, porté par les prestations de Kurt Russell, Robert de Niro, Donald Sutherland et Scott Glenn. William Baldwin et J.T. Walsh héritent des rôles les moins approfondis (le jeune frère et le politicien) et surtout les plus stéréotypés. Il est vrai que le scénario qui souffre d’un brun de longueur et de quelques clichés n’est pas l’élément le plus probant du film. L’affrontement fraternel sur le registre du cadet qui doit faire ses preuves par rapport à son aîné, est un grand classique du genre que ne réinvente pas Ron Howard. Il se contente de ressortir toutes les banalités et les idées reçues du genre dans la relation Stephen/Brian, du coup elle ne soulève pas les passions et c’est l’aspect le moins intéressant du film. Il en va de même pour la corruption et les magouilles politiques qui ont franchement un air de déjà vu.

        Si Backdraft, mélange astucieusement et efficacement les genres catastrophe et thriller, apportant son lot d’actes de bravoure, proposant une description plutôt fidèle de l’univers des pompiers, de la folie destructrice du pyromane, ainsi que du rapport de haine et de quasi dépendance à l’égard du feu, le film ne parvient pas réellement à susciter de véritables émotions dans sa partie romance et mélodrame familial. Le montage est parfois fort maladroit, comme lorsqu’il met en parallèle la cocasserie d’une scène d’amour sur le toit d’un camion de pompier et le drame qui se noue dans un immeuble en flammes. Un parti pris qui confine au ridicule et atténue totalement l’impact émotionnel que l’on devrait ressentir au moment où survient le drame.

        Ces quelques défauts, n’empêchent pas Backdraft d’être un très bon film à la gloire des pompiers agrémenté d’une enquête criminelle passionnante, dont les effets pyrotechniques restent encore aujourd’hui une prouesse époustouflante.

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        Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

        Messagepar Heatmann » Dim 30 Sep 2012, 17:25

        :super:

        super kiffant ce film , j'adore :love: si william baldwin avait pas eu sa gueule de con , jpourrait mettre une tres grosse note :mrgreen: ( c'est pour moi le seul reproche que jfait au film )
        C'est pour ca que j'adore le Guardian avec kevin parcque bon deja y a kevin et pis parcque ca fait au garde cote ce que backdraft fait au pompier , j aime bien ces schema et genre de film !
        y a que marty qui c'est un peu foirer en se tripotant la nouille avec ces ambulancier !
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        Cercle rouge (Le) - 9/10

        Messagepar alinoe » Mer 03 Oct 2012, 20:41

        Le Cercle rouge

          Réalisé par Jean-Pierre Melville

          Avec Alain Delon, André Bourvil, Gian Maria Volonté, Yves Montand, François Périer, Paul Crochet, Paul Amiot
          Polar, FR, 2h20- 1970

          9/10

          Résumé : Le commissaire Matteï, est chargé de convoyer par le train de nuit, Vogel, un dangereux malfrat. Ce dernier parvient à s’enfuir et demeure introuvable, malgré un important dispositif policier. Pendant ce temps, à Marseille, un gardien de prison propose une "affaire" à Corey sur le point d’être libéré après 5 ans d’emprisonnement...


          « Quand des hommes, même s'ils s'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents. Au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. » Dès cette phrase d’accroche Melville, place son film sous le signe du destin et se penche une nouvelle fois sur ses thématiques favorites : fatalisme, déterminisme et pessimisme hérités du film noir. Par un jeu de hasard, un ex-tolard en vadrouille croise un évadé en cavale, un certificat de sortie de prison sert de carte visite pour instaurer un respect mutuel entre deux personnages troubles qui obéissent au même code d'honneur. L’œuvre est peuplée de personnages solitaires (même s’ils semblent cheminer ensemble pour un temps) qui tentent de forcer leur destin. Une atmosphère mélancolique pleine d’amertume et de désillusions cerne ces hommes en sursis qui marchent inexorablement vers la Mort.


          Avec le Cercle rouge, le maître du polar à la française nous déclare donc, une nouvelle fois, son amour pour le film noir et nous livre sa version du film de casse en concoctant un scénario qui semble suivre un schéma classique mais qui est également la somme de toutes les péripéties qui peuvent survenir dans un film policier : truand libéré de prison, vengeance, chasse à l’homme, traque de la police, constitution d’une équipe, casse, indics, double jeu, traquenards et règlements de compte. Le Cercle rouge est indéniablement une œuvre somme qui rappelle tout ce qui fait la force et la saveur du film de gangsters selon Melville. Le réalisateur y mêle avec maestria l’ambiance nostalgique et la peinture du Milieu de Bob le flambeur, le sentiment de tragédie classique du Doulos, la puissance dramatique du Deuxième souffle à l’épure visuelle et narrative du Samouraï. Dans cette équation qui paraît fort simple, il est toujours question de hors-la-loi face à un ou des policiers. Cette variation sur un même thème pourrait être lassante, elle est tout simplement, à chaque film totalement passionnante. Dans le Cercle rouge, la frontière entre les flics et les voyous est désormais particulièrement mince. Tous sont des hommes faillibles et nul n’est innocent (un gardien de prison est à l’origine du casse, un ex-policier participe au casse).

          Le cinéma de Melville est marqué par un sens du dépouillement et de l’austérité de la mise en scène, dans laquelle l’action ne doit pas être parasitée par les décors ou le spectaculaire. Les personnages sont au cœur de son cinéma, l’intrigue et les dialogues sont accessoires. Il s’attache à leurs pas grâce à de longs plans séquences et un sens du cadrage remarquable, qui sont devenus sa marque de fabrique. La psychologie de chaque personnage passe donc par l’image (attitude, précision et codification des gestes, expertise dans un domaine particulier, codes vestimentaires, indifférence face à l’échec ou la réussite qui ne sont qu’aléas sans intérêts de la providence…). Les tonalités hivernales (dominante de couleurs froides : gris et bleu), la désolation des paysages urbains ou ruraux et le silence omniprésent sont l’expression de la vision désenchantée et taciturne de ces personnages murés dans leur solitude et leurs habitudes. Dans un seul silence de Melville il y a plus de profondeur et d’intensité que dans n’importe quel dialogue ou discours interminable. Pour exister à l’écran, ces personnages n’ont pas besoin de digressions, de flashbacks ou de background sur les motivations de chacun, c’est ce qui fait toute la force de son cinéma et confère une atmosphère si captivante à ses œuvres. A ce titre, les 25 minutes du casse du Cercle rouge, dans un silence absolu apporte une intensité rare à cette scène. Le spectateur est littéralement plongé dans un « ballet » fascinant engendré par la concision et la dextérité des mouvements et des gestes, le rythme du montage et le jeu des bruitages.


          Jean-Pierre Melville a réellement le don de choisir les acteurs qui colleront parfaitement aux personnages qu’ils doivent interpréter. Qui aurait pu imaginer qu’André Bourvil serait aussi parfait dans le rôle à contre-emploi, d’un commissaire inflexible, déterminé, patient, solitaire et profondément humaniste. Yves Montand est magistral dans le rôle complexe d’un ex-flic devenu alcoolique qui cherche un sens à son existence (la séquence des hallucinations est prodigieuse). Gian Maria Volonté est doté de cette qualité rare qui lui permet d’insuffler corps et âme à ses personnages quel qu’il soit. Il est donc également parfait dans le rôle de Vogel, le malfrat pittoresque. Alain Delon est excellent en truand flegmatique, même s’il est moins charismatique dans le rôle de Corey qu’il ne l’était dans celui du Samouraï qui demeure le sommet de sa carrière. Les seconds rôles sont également très bons, notamment Paul Amiot dans le rôle du cynique Inspecteur général de la police.

          Le plus américain des cinéastes français, nous propose une relecture âpre, sophistiquée et mélancolique, nimbée d’un zest d’existentialisme, des codes du film noir, soulignée avec beaucoup de justesse par la partition « jazzy » d’Eric Demarsan.
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