L'Homme de Nulle part Delmer Daves - 1956
Glenn Ford cowboy solitaire se fait embaucher par Ernest Borgnigne un patron sympa dont la femme à la feu au culQuand on mate un Daves on sait qu'on ne saura pas déçu, alors ici même si ça n'atteint pas le niveau de le
Flèche Brisée, la
Dernière Caravane ou même les
Collines des Potence on est clairement devant un bon petit film, plus proche du drame que du pur western.
Ici l'action est quasi inexistante, ce qui intéresse Daves c'est avant tout histoire d'amitié, d'amour ( y a plein de triangle amoureux dans le film ) et de haine qui conduira au drame, on est en pleine tragédie Grec, c'est typiquement le genre d'histoire qui pourrait prendre part à n'importe quel époque, alors l'histoire est intéressante, ça prend son temps et on profite des décors naturels, on sait qu'il va y avoir une couille mais les possibilités sont nombreuses, par contre la fin est un peu décevante ( on aurait put avoir une belle scène d'action mais Daves esquive tout ça un peu trop facilement et la fin est expédié beaucoup trop rapidement, c'est vraiment frustrant ).
Daves était donc un cinéaste clairement humaniste et ça se sent dans chacun de ses films où on voit bien que pour lui le happy end est clairement le choix qu'il préfère et tout comme dans La Dernière Caravane on sent qu'il prend plaisir à mettre en scène des séquences de séduction toute naïve.
Les paysages du Wyoming sont une nouvelle fois magnifié par le scope de Daves :
le reste du film est très bien réalisé, Daves a le même talent que Mann pour instaurer un climat de tension dans son film, ainsi toute la partie centrale du film quand le malheur arrive, c'est vraiment très maitrisé avec en point d'orgue un duel surprenant et même si Daves était humaniste et certainement naïf quand il avait recours à la violence c'était toujours très sec ( ici on a quand même un tabassage de femme suivi d'un viol ).
Par contre y a un truc que je comprend pas sur tout ces westerns des 50's c'est pourquoi au seins d'une même scène on va avoir un magnifique paysage plein champ puis sur le contre champ avec l'acteur qui parle on a une incrustation, ça fait tellement moche.
Film porté par un très bon casting, sur tout les westerns que j'ai vu c'est vraiment ici que Glenn Ford trouve son meilleur rôle, il est vraiment bon dans ce personnage immédiatement attachant et même étonnamment charismatique, bon par contre que les 2 bombasses du film succube à son charme c'est un poil abusé ( d'ailleurs on se rend compte que Ford est trop vieux pour le rôle lors de la scène de confession au bord de la rivière ), Ernest Borgnine trouve lui un rôle éloigné de ses prestations de bad guy de l'époque et il est très bon en chef de ranch sympathique, Valerie French dont je crois que c'est la première fois que je là voit est ici vraiment convaincante dans son rôle de Desperate Housewives par qui va arriver le drame ( son personnage fait d'ailleurs plus film noir que western ), un regard de sa part suffit pour chauffer les mâles du coin, elle a une vraie présence érotique assez explicite, on regrette d'ailleurs que son personnage n'ai pas plus de scène tant elle apporte quelque chose dès qu'elle apparait à l'écran :
la belle Felicia Farr a un rôle un peu plus anecdotique ( et finalement peu utile à la progression du récit ), Rod Steiger campe lui le gros méchant du film et on sent qu'il prend plaisir à jouer ce rôle de personnage complétement antipathique qui ira trop loin dans sa vengeance, dans les seconds rôles on a la trogne de Jack Elam et on a surtout Charles Bronson qui traverse le film de toute sa classe.
Un beau western signé Daves, comme toujours, mais il n'est pas dans le top 3 du réal, faute à une fin trop expéditive qui fait qu'elle n'élève pas le niveau.
6,75/10