Le Passage du Canyon Jacques Tourneur - 1946
Chronique d'une petite ville forestière d'Oregon, le film a son petit statut de classique ( considéré comme le premier western moderne du cinéma notamment ) et une fois de plus il doit plus son statut du fait du nom de son réalisateur et de son age que pour ses qualités, bon j'exagère pour les qualités, c'est sympa mais pas plus, franchement pendant près d'une heure on est plus près de la petite maison de la prairie que devant un grand western, donc on va vite se calmer sur les superlatifs. Et quand je cite la petite maison dans la praire j'exagère à peine, entre construction de petite cabane, pic nic sous un arbre, fête de village au coin du feu qui dure 3 plombes, plan finale et musique ringarde, on est en plein dedans.
Aucun enjeux ne se dégage et y a pas vraiment de fil conducteur, heureusement la seconde partie du film prend un peu d'ampleur avec notamment une excellente scène de procès et des excès de violences surprenant pour l'époque ( le femme qui se fait tuer plein champs par les indiens m'y attendait pas ), enfin ça arrive dans la dernière heure avant on s'emmerde un peu, malheureusement le film délaisse un peu ses sous intrigues et tout va un peu trop vite, j'aurais aimé avoir plus de scène avec Brion Donlevy c'est d'ailleurs la seule bonne intrigue du film car le choix de la copine de Andrews on s'en fout ( sérieux le quatuor amoureux on dirait du soap bien bien chiant ) et le bad guy est bien trop caricatural pour qu'on lui accorde une quelconque importance ( j'ai trouvé toute ses scènes dans la ville raté, on dirait un gogol le gars par moment ).
Tourneur à la réal autant dire que c'est très bien, il utilise ici pour la première fois de la couleur et il s'en sort très bien, par contre dommage d'avoir des transparence qui font vraiment tâche avec le reste du film, dans l'ensemble c'est quand même bien fichu, on retiendra l'intro pluvieuse et boueuse, la nature filmé très simplement mais très joliment et le combat à main nue plutôt violent, mais bon on est loin d'être devant la maitrise d'un Mann.
Dana Andrews en héros est pas mal, l'archétype de l'aventurier et sa palette de jeu limité suffit amplement mais le film aurait été meilleur avec un autre acteur ( Stewart au hasard ) car bon on va pas se mentir Andrews c'est pas le meilleur acteur de l'époque, Susan Hayward est pas trop mal, dans la moyenne des actrices de western quoi, Brion Donlevy est de loin le meilleur acteur du film ( et aussi le meilleur personnage, c'est le seul dont on s'intéresse vraiment ) et on regrette vraiment qu'il ne soit pas plus présent ( sa storyline est honteusement sacrifié à la fin ), Ward Bond en bad guy bas du front est bien mais le personnage un peu bidon on nous le présente comme la menace du film mais le gars a aucune motivation ( bon j'exagère un peu, on devine un peu le passé du personnage mais c'est assez mal fichu je trouve ), Llyod Bridges quand il était jeune je le trouve bof par contre en vieillissant il est devenu plus convaincant (un peu comme son fils), ici il est bien dans un perso de petite pute au final, Hoagy Carmichael est excellent, personnage surprenant pour un western car c'est carrément le barde du village ( ça m'a fait penser au Robin des Bois de disney ) et il a toujours la petite réplique qui va bien :"Well, Logan, you got a big store and no time. And I got a little store and lots of time. " et on sent que c'est une vrai fouine toujours à l'affût et on a Andy Devine qui pour une fois ne fait pas le clown.
Si on kiffe la petite maison dans la prairie on peut ptet y voir un chef d'oeuvre sinon on y verra un western correct de l'époque.
6/10