Chevauchée avec la Diable Ang Lee - 1999
Pour commencer ce film est un véritable évènement car c'est le seul film où Jonathan Rhys Meyers joue bien et ça c'est un putain de miracle.
Ang Lee signe donc ici un surprenant western, et sa carrière faite de haut et de bas trouve ici un de ses points culminants, il livre ici tout simplement le meilleur film sur la civil war et un des seuls qui suit vraiment la guerre de l'intérieur et contrairement a pas mal de western du même genre il n'est pas pro sudiste ( en même temps les actions des Bushwhackers sont très controversés ) et évite par la même tout manichéisme.
On suit donc le parcours de Jack Roedel ( un ado hollandais ) qui va entrer dans les Bushwhackers ( les sudistes qui combattent l'ennemi à l'intérieur de leur terre, ici c'est pas la guerre mais la guérilla faite d'embuscades et coup de putes, c'est vraiment une autre guerre différentes des Gettysburg et cie ), il décide de se battre non pas par conviction mais par amitié pour son meilleur ami qui a vu son père se faire buter sous ses yeux, et on suit donc son parcours qui va le voir comprendre qu'il ne se bat ptet finalement pas du bon coté ( mais plus par esprit de vengeance ), il va se lier d'amitié avec un noir ce qui remettra en cause ses convictions, et l'histoire d'amitié est bien écrite ( vraiment habilement amené et très bien conclue ).
Le film a un drôle de rythme avec des longs passages intimistes pas spécialement des plus réussit, alors si la dernière demi heure fonctionne plutôt bien ( on a eu le temps de vraiment s'attacher au perso et on veut connaitre l'issue finale ), le passage hivernal dans la cabane au fond des bois est pas vraiment intéressante à suivre, alors c'est utile pour l'évolution des personnages ( de Roedel et Holt ) mais c'est clairement pas passionnant ce qui fait que le film n'a jamais le souffle épique qu'il pourrait, l'approche intimiste est louable mais encore faut il qu'elle soit entièrement réussit et là c'est pas le cas, l'aspect romanesque étant vraiment superficiel et casse vraiment le rythme.
Un film qui traite des Bushwhackers se doit bien entendu de parler de Quantrill ( qui comme tout le monde le sait était le big boss et qui avait sous ses ordres les frêres James et Younger et qui est ici montré comme un bon psychopathe ) et du raid sur la ville de Lawrence et on assiste à un pillage sanglant d'une petite ville, c'est sans concession ( la scène se termine avec un gamin de 8 ans qui tue un homme à terre ) et le coté stupide de cette guerre est clairement mise en avant, par contre par rapport au bouquin Lee édulcore un peu le propos, il ne s'attarde pas sur les nombreuses exactions des Bushwhackers ( c'est traité via 1 plan et 2 lignes de dialogues : le coup des scalps de noirs ).
La réal est sans risque, alors c'est bien filmé, bien cadré ( quoique au vu des paysages automnales et hivernal ça manque vraiment de beaux plans ), y a pas de reproche à faire là dessus mais Ang Lee se contente quand même du minimum pour ce genre de film, il réalise quand même des scènes d'action efficace mais le combat final entre nordiste et sudiste aurait largement put être plus épique ( la scène est beaucoup trop courte ) mais bon dans l'ensemble c'est quand même bien fichu et j'aime bien ce genre de scène où ça se flingue au colt à bout portant, les scènes d'actions sont vraiment sèche ( meilleur plan du film le passage où Wright abat 2 nordistes avec son shotgun ), l'attaque de la maison est vraiment sympa avec une fuite dans les bois où ça tire dans tout les sens, non vraiment c'est clairement efficace mais y manque le petit truc en plus pour que ce soit marquant.
La reconstitution d'époque a de la gueule.
Sur le papier on est clairement pas devant un casting bandant et contre toute attente tout le monde s'en sort admirablement, Tobey Maguire bien piètre acteur au demeurant se révèle parfait pour le rôle de personnage naïf qui va s'affirmer au fil du récit ( la scène à Lawrence où il tient tête à Pit est vraiment bien, de loin la meilleure séquence de la carrière de ce mauvais acteur qu'est Maguire ), Skeet Ulrich ( le gars qu'on annonçait quand même comme le nouveau Tom Cruise ) trouve ici son meilleur rôle, Simon Baker et Jim Caveziel n'ont pas des rôles très causant mais ils imposent une vrai présence ( et on regrette vraiment de pas avoir plus de scène avec Caveziel et le passage avec Baker à Lawrence est vraiment bien ), Jeffrey Wright lui aussi livre ici sa meilleure performance dans un rôle pas facile qui aurait vite pu devenir cliché, Jewel ( très agréable chanteuse à la base ) s'en sort très bien, et comme je l'ai dit le tocard d'anglais est ici très bien en tueur juvénile et sans pitié complétement zinzin, sa dernière scène où il veut juste rentrer chez lui malgré que la ville soit aux mains des nordistes est vraiment excellente ( c'est le sudiste rebelle dans la plus pur tradition qui préfère la mort à l'humiliation ), ce face à face final on l'a attendu pendant toute la dernière demi heure et Lee nous prend habilement à contre pied.
Malgré quelques longueurs évidente et un aspect dramatique un poil envahissant, le film se révèle bon grâce à des acteurs convaincant et une histoire intéressante à suivre ( y a finalement peu de film qui traite de ce sujet bien précis ) et pis voir Jonathan Rhys Meyers qui joue bien ça n'a pas de prix ( ça laisse un espoir pour Ryan Gosling ).
7,25/10