[Dunandan] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

A toute épreuve - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 16 Oct 2011, 15:03

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Dim 16 Oct 2011, 15:07

Ne rien dire.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Dim 16 Oct 2011, 15:13

Je l'ai monté finalement à 8, mais vraiment c'est une note sincère. Pourtant j'aime beaucoup sa période HK, mais voilà, aujourd'hui il est possible d'avoir des films d'action avec une psychologie. Dans à toute épreuve, j'ai le sentiment que tout est au service des scènes d'action.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Dim 16 Oct 2011, 15:15

Y a de la psychologie pourtant, faut juste bien faire attention.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Dim 16 Oct 2011, 15:22

:mrgreen: J'aimerais que tu me donnes des exemples ! Je veux bien être convaincu sur ce point là ... mais voilà un autre aspect qui me saoule plus ouvertement sur J. Woo, c'est le fait qu'il veut justifier cette débauche de violence, alors que pour moi elle est juste fun et classe.
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Alien le 8ème passager - 10/10

Messagepar Dunandan » Dim 16 Oct 2011, 18:42

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Alien le 8ème passager, Ridley Scott (1979)

Premières notes musicales à la fois oppressantes et mystérieuses. Un vaisseau impressionnant vogue sans but apparent dans l'espace infini. Les couloirs froids et métalliques de ce vaisseau nous présente ce dernier comme menaçant. Le cadre est posé : le film nous plonge dans une ambiance claustro, pessimiste, d'où découlent seulement le vide et la solitude provenant de l'expérience du voyage interstellaire.

La réalisation ne cessera d'être soignée en dépeignant une ambiance angoissante, aidée par une B.O. à la hauteur, un travail précis du cadre et de la lumière, des plans intelligemment montés, et un rythme d'abord lent mais dont la vitesse peut varier pour mieux nous surprendre. Ce rythme de croisière permet de s'attarder sur les décors dotés d'une magnifique photographie qui font ainsi monter la tension, notamment lors de l'exploration de ce vaisseau bio-mécanique mystérieusement échoué sur une planète. Généralement fluide, le montage sera plus découpé lors des apparitions de la créature, que l'on aperçoit qu'en parties, ce qui lui confère des effets d'une grande efficacité.

Une autre force du film, on ne nous impose pas tout de suite un personnage principal, mais chacun prend sa place dans l'intrigue, avec par exemples le capitaine courageux prêt à sauver chaque membre de l'équipage même au péril du groupe, la femme qui craint pour sa vie, le scientifique plaçant la science avant la survie. J'ai beaucoup apprécié l'interprétation de Ian Holm, tout en finesse, qui suggère au spectateur que quelque chose de louche se trame mais sans savoir exactement pourquoi, et celle de Sigourney Weaver qui connaît ici son premier grand rôle, celui d'une femme forte qui a encore tout à prouver.

Les thématiques ne sont pas en reste, avec le dilemme science/survie, l'ennemi de l'intérieur et de l'extérieur, l'espace à la fois fascinant et oppressant. L'aspect de la créature soulève également plusieurs questions par rapport à l'humain. C'est d'abord la figure de l'espèce parfaite (à l'image de son sang constitué d'acide capable d'une seule goutte de ronger la coque d'un vaisseau, et dont la destruction est rendue terriblement difficile), amorale et implacable (elle ressemble ainsi à la personnalité de l'androïde), suscitant à la fois la fascination et l'effroi. Ensuite son aspect phallique fait écho à l'inconscient du spectateur, attribuant à l'étreinte de la mort un caractère étrangement sexuel.

En bref, Alien est la preuve qu'avec peu de moyens, surtout par rapport aux suites qui suivront, il est possible de livrer une oeuvre de SF/horreur minimaliste d'une grande efficacité et qui continue encore à fasciner tant elle parvient, aujourd'hui encore, à susciter certaines angoisses. Un pilier du genre.

Note : 10/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Waylander » Dim 16 Oct 2011, 18:44

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Ricky - 3/10

Messagepar Dunandan » Dim 16 Oct 2011, 23:28

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Fight Club - 9/10

Messagepar Dunandan » Lun 17 Oct 2011, 11:39

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Lun 17 Oct 2011, 18:41

ouaie !! un bien et beau texte !! bravo pour la mise en écriture. :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Lun 17 Oct 2011, 19:38

Ouf au moins un qui aime :super: ! J'avais peur d'être trop lourd, déformation professionnelle (j'ai fait philo) :mrgreen: !
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Baby Cart vol.5, le territoire des démons - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 18 Oct 2011, 03:10

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais
Baby Cart 1, Baby Cart 2, Baby Cart 3, Baby Cart 4, Baby Cart 5, Baby Cart 6


Lien avec les autres films

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Baby Cart vol.5, le territoire des démons, Kinji Misumi (1973)

Un épisode particulier

Cet épisode est déroutant, car il contient beaucoup moins d'action musclée à la chorégraphie démente, ni de véritable adversaire physique à la mesure d'Ogami Itto comme dans les précédents opus.

Mais il est loin d'être mineur cet épisode, même s'il est peut-être moins fun à regarder. Il se distingue d'abord par une narration originale : terminés les affrontements rencontrés au hasard au milieu du chemin, l'histoire se dévoile peu à peu par l'intermédiaire de plusieurs personnages du même clan dont la tête est masquée par un tissu présentant un dessin caractéristique. Les affrontements sont surréalistes à souhait, et chacun livre sa part de vérité en agonisant au milieu de leur sang ou en étant en train de brûler sur un feu de camp.

Image


Surréalisme

Ce registre surréaliste est reproduit en plusieurs endroits, même au niveau musical qui atteint un niveau expérimental jamais atteint précédemment (j'adhère moins à ce point-là), dont le meilleur exemple reste pour moi celui de la traversée de la rivière où Ogami découpe la coque de l'un des bateaux à la manière d'un cartoon pour atteindre un haut dignitaire au nez et à la barbe de ses gardes du corps, et où il se retrouve à combattre sur terre le cul à l'air !

Image


Moins de virtuosité, métaphysique et background

Certains plans dignes d'une peinture nous livrent des ensembles à l'allure métaphysique composés de guerriers mourants et du calme zen de la nature environnante. Là où les combats perdent en virtuosité, les plans gagnent en composition. Dans le même registre, Le territoire des démons est peut-être l'épisode nous montrant le plus le Japon féodal, quantitativement et qualitativement.

Image


Les personnages

Dans le cadre de la relation père/fils, une scène est vraiment à retenir, c'est lorsque Daigoru se fait prendre par les gardes un porte-feuille dans la main, qu'une voleuse lui a remis et qui lui a fait promettre de ne pas l'accuser. Il tient parole, comme un samouraï, même lorsqu'on lui fait subir un injuste lynchage public et que la voleuse revient pour l'implorer de la reconnaître comme coupable du délit. Ogami reste en retrait pendant le déroulement de cette péripétie, et on aperçoit un unique geste d'affection lorsque tout est fini lorsqu'il reprend la main de son fils, montrant ainsi qu'il est fier de sa réaction. Cette scène est donc véritablement emblématique de la relation entre Daigoru et son père, qui aime sincèrement son fils mais veut également qu'il endure les choses tel un guerrier authentique.

Il n'y a pas d'adversaire physique qui arrive au niveau d'Ogami, même si on aperçoit que ce dernier hésite davantage à tuer les prêtres et les femmes. Il rencontre un autre genre d'adversaire, l'honneur, qui est en perdition, et qui est ici représenté par le chef du clan Kuroda. Or, ce dernier doit mourir car il a voulu remplacer son héritier légitime par la fille déguisée en garçon de sa maîtresse, et par cette raison a trahi son clan.


Image


Kenji Misumi signe encore un épisode intéressant par sa narration en décalage par rapport aux autres. Les combats sont moins soulignés et moins funs à regarder mais magnifiés par le cadre composé de manière quasi mystique, et mis en en reliefs par un Ogami plus sombre que jamais.
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Ce Que Mes Yeux Ont Vu - 5/10

Messagepar Dunandan » Mar 18 Oct 2011, 15:39

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Baby Cart vol.6, le paradis blanc de l'enfer - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 19 Oct 2011, 00:47

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais
Baby Cart 1, Baby Cart 2, Baby Cart 3, Baby Cart 4, Baby Cart 5, Baby Cart 6



Lien avec les autres films
Image
Baby Cart vol.6 le paradis blanc de l'enfer, Yoshiyuki Kuroda (1975)

Un changement de cap important : l'intrigue se ressert sur l'affrontement Ogami - Retsudo

Pour la deuxième et dernière fois de la série, la franchise change de réalisateur, et se fond assez bien dans le moule. En tous cas, le décor dominant, la neige, est particulièrement bien choisi, puisqu'il renvoie directement à la vengeance d'Ogami et la fameuse intro de toute la saga. Mais pour la première fois, aucune intrigue secondaire au menu, avec une histoire centrée sur l'affrontement final entre Ogami et Retsudo Yagyu, son ennemi de toujours, avec la part belle à son clan. Ainsi la personnalité d'Ogami n'est plus développée (certains de ses traits sont même surlignés/radotés, on nous redit que la seule chose qui compte pour lui c'est sa survie et celle de son fils afin de mettre un terme à l'existence de Yagyu, et que sa morale est ambigüe), comme si tout était dit ou presque, et malheureusement l'évolution de Daigoru semble régresser par rapport à avant, car on le voit avoir peur probablement pour la première fois.


Retsudo et le clan Yagyu ont la part belle

Parmis ceux qui sont mis en avant, on compte sa fille jonglant avec des couteaux (avec des membres utilisés comme cobayes pour son propre entraînement), et son fils bâtard et sorcier qui a réveillé trois guerriers morts-vivants, capables d'évoluer sous la terre ou la neige tels des vers de terre (censés être efficaces, leur technique manque carrément de discrétion, mais en même temps tous les adversaires d'Ogami sont volontairement tournés en ridicules, comme si ce dernier était invincible à toute tentative de le mettre en déroute).

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L'intérêt étant d'avoir amplifié la dimension tragique autour du clan, avec Retsudo le dos au mur qui doit à tout prix réussir à tuer le Loup à l'enfant, sinon son clan sera déshonoré, et son fils bâtard qui est amoureux de sa belle-soeur et qui essayera alors qu'il est mourant d'avoir une enfant d'elle. Un héritage qui s'achèvera dans les larmes et le sang.

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L'esprit de la série se perd un peu

L'ambiance du film évacue le côté sérieux des précédents et mêle assez bien le fantastique (utilisation de trois guerriers morts-vivants qui tuent tous les innocents se mettant sur la route d'Ogami), le style James Bond avec un thème musical comparable et surtout plusieurs scènes dans la neige mettant en scène des combats sur ski, et enfin chouette touche de western spaghetti avec une utilisation parfois abusive de la mitraillette de la poussette. Malgré certains excès, l'ensemble est assez jouissif.

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L'un des gros défauts du film selon moi, mis à part le recentrement appauvrissant du scénario sur l'affrontement entre Ogami et Retsudo, ce sont les combats, beaucoup moins mémorables que dans les précédents, mis à part un seul nocturne.

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Le final : vraie fin ?

Le combat final aurait pu être grandiose avec le décor inédit de la neige et aurait alors clos en apothéose la saga, mais il est assez décevant et mal chorégraphié. Un septième épisode était apparemment prévu, mais il ne verra jamais le jour, et il faudra donc se référer au manga pour connaître la vraie fin. Ici en tous cas la saga se termine sur une lueur d'espoir avec le clan adverse décimé.


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La grande qualité du film est son ambiance délirante et hétéroclite, mais dommage d'abandonner les sous-intrigues qui enrichissaient la personnalité d'Ogami et celle de son fils au profit d'un unique face-à-face, avec en outre un final qui manque de mordant. Forcément, un goût d'inachevé en ressort malgré une séance assez rigolote.
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Big Boss - 5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 20 Oct 2011, 03:08

Image
Big Boss, Lo Wei (1971)

Un mauvais film

Le film en lui-même n'a aucun intérêt de par son scénario ou sa réalisation.

L'histoire est assez stéréotypée. Le monde est séparé en deux catégories : d'un côté les pauvres et les vertueux représentés par les ouvriers, qui connaissent les valeurs fraternelles de l'entre-aide, et de l'autre côté les riches et puissants, qui placent à la tête de la fabrique quelqu'un qu'ils peuvent contrôler et ainsi mener les ouvriers à la baguette. Symboliquement, on peut y voir une basique lutte des classes. Cheng y fait son initiation, tantôt tenté par ce que lui donne son directeur, richesse, femmes, et ascension sociale, tantôt scandalisé par ses méthodes. Au début, il n'est pas encore un héros, il est même mis un peu à l'écart, et un autre personnage fait la justice à sa place. Quand ce dernier sera assassiné, il devra peu à peu prendre ses responsabilités s'il ne veut pas trahir ses nouveaux amis qu'il s'est fait à la fabrique après un combat contre la hiérarchie qui les a impressionné.

La réalisation n'apporte rien de neuf, et représente tout un passé cinématographique hong-kongais avec ses zooms poussifs assez moches, ses sauts de 3 mètres de hauts dopés à la trampoline, et des combats assez mal chorégraphiés même pour l'époque, qui ne rivalisent pas avec des réalisateurs contemporains tels que Chang Cheh pour ne citer que lui.

Image


Mais heureusement, il y a Bruce Lee !

Le principal intérêt est de voir Bruce Lee incarner son premier véritable rôle au cinéma. Lorsqu'il se bat, il a une présence magnétique : toute l'attention se dirige vers lui, avec ses petits cris félins, sa manière de se déplacer ou de poser devant la caméra, son regard devient mauvais, il perd le contrôle sur lui-même. Son talent, plus peut-être que la qualité intrinsèque de ses combats, réside dans sa manière de se mettre en scène dans les combats. Cheng, son personnage, ne peut pas se battre au début, car il a promis à sa mère de ne pas le faire. Il n'interviendra que si la situation le dépasse ou bien pour venger ses amis assassinés à la fin. Sans connaître ses talents en arts-martiaux, on peut sentir une tension émaner de sa propre présence, surtout lorsqu'il a craqué pour la première fois quand son collier lui rappelant la promesse faite à sa mère s'est brisé pendant une bagarre.

Image


Le combat final est peut-être le seul duel d'arts-martiaux à peu près potable, alors qu'avant seul comptait le propre talent de Bruce Lee à se construire un personnage d'arts-martiaux qui fera date dans l'histoire du cinéma. Dommage qu'il ne trouvera jamais de réalisateur à la hauteur de son potentiel.

Big Boss, réalisé médiocrement et promouvant la vertu et la fraternité contre le pouvoir et les honneurs de manière assez stéréotypée, serait un film anecdotique sans la manière dont Bruce Lee se met en scène dans ses combats.
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