The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford ----> [2007] Andrew Dominik
C'est rare que je regarde un film dans un salon qui n'est pas le mien. Je suis un snob de la définition et un GROS snob de la V.O. C'est donc assez difficile de trouver de bonnes conditions ailleurs que chez sois. Mais sous l'impulsion de moricenlive, un consensus à été fait sur un DVD rip de qualité assez pauvre mais suffisante, en VOSTFR, dans le salon de deux amies.
Malgré ces conditions qui ne m’inspiraient que peu de confiance, je me suis laissé convaincre, grâce à un siège terriblement agréable, un verre de rhum martiniquais et une lumière juste ce qu'il faut de tamisée !
C'est donc partit pour 2h30 de contemplatif.
L'histoire est essentiellement centrée sur Robert Ford (C. Affleck) et la relation qu'il arrive à nouer avec Jesse James (B. Pitt), le plus grand bandit des années 1800 dont folklore américain se souvient.
Le premier choc m'est venu de la photographie. L'image est magnifique (pour peu que l'on aime la sobriété), les plans s'enchainent sans se brusquer et je me suis régulièrement surpris à regretter l'image précédente !
Le choix des prises de vue est toujours très bon et chaque acteur est traité avec le même respect. Il n'y a pas de favoris et quand on se paye une tête aussi bankable que celle de Mister Pitt, c'est une attitude aussi osée que respectable.
L'ambiance sonore est vraiment à la hauteur du travail photo. J'ai tout de même trouver que le volume de certains bruitages (genre bruit de pas etc..) était trop élevé. Et que la composition musicale se faisait un peu trop subtile, pour ne pas dire absente. Je suppose que c'est un choix conscient de la part du réalisateur et que c'est une part non négligeable de l'ambiance qu'au final, j'apprécie beaucoup.
Vient ensuite le choix des acteurs, ainsi que leurs performances. On atteint là un vrai sommet ! Au delà de l'ambiance et de l'immersion par l'image, le vrai intérêt du film repose sur la psychologie des deux personnages principaux.. Il fallait donc que le scénario et les acteurs soient à la hauteur, parce qu'il ne s'agit pas là de personnages modernes, avec des préoccupations dans lesquelles l'occident développé et confortablement assis du bon coté de l'écran peut aisément se reconnaitre.
Quelques points négatifs viennent tout de même ternir la critique.
Le film est long. Plus de 160 minutes. Ce n'est vraiment pas quelque chose qui me gène, mais il faut avouer que ce n'est pas un film que l'on avale et que l'on digère avec son diner. Il faut lui allouer du temps et s'adapter à lui, à son rythme. Un effort que je veux bien faire puisque c'est mon kiff. Mais tout le monde n'aura pas la patience pour l'apprécier autant au début qu'a la fin !
Le réalisateur a ses obsessions. Il aime les blés qui dansent soufflés par le vent, par une main ou encore le cul d'un cheval.
Dans un western, ça passe, vous me direz. Mais il y a des lubies plus difficiles à justifier que d'autres. Les fenêtres par exemple ! On en voit dès que possible, à chaque occasion, sans que cela ne se justifie. Il doit bien avoir une raison pour placer ce genre de point de vue... Mais il n'y a pas de raisons valable pour que dès qu'il y ait une fenêtre... On soit OBLIGE de regarder à travers...
Pas de quoi gâcher un très bon film !
Je vous invite donc à le voir à votre tour, si ce n'est déjà fait.. Puisqu'il suffit d'aimer le contemplatif, ou bien Brad Pitt, ou bien Casey Affleck, ou bien les bons western, ou même tout ça à la fois pour ne pas être déçu !!
Je lui donne donc un
8 / 10, ce qui est une très bonne note pour mon référentiel !