Aniki mon frère | Un Yakuza à Los Angeles | 8/10
Ca faisait trop longtemps que j’avais délaissé Kitano, un des réalisateurs que j’affectionne tout particulièrement. Depuis Zatoichi, j’ai un peu laché ses sorties et je ne sais pas pourquoi, mais j’avais laissé également passer Aniki Mon Frère. Certainement craintif de me retrouver devant un sous Kitano, bouffé par un système trop fort pour lui. En effet, Kitano aux Etats Unis, ça décontenance, on est forcément un peu apeuré.
Et bien il n’y a pas de quoi, on est devant un bon cru Kitanesque. Alors pour moi, ce n’est clairement pas son meilleur film, Sonatine et Hana Bi restant chefs de fil avec Kikujiro qui a également une place à part dans mon cœur, mais il tient bien la route et livre la came. Du Kitano sanglant qui remplace les joutes verbales par des règlements de compte bien nerveux à coup de bastos. Les poches de sang repeignent les murs et les hommes tombent en masse sous les traces de poudre d’Aniki et ses sbires. Le pitch est sympa, un yakuza intransigeant préfère s’exiler plutôt que de fusionner avec un clan ennemi et retrouve son frère à Los Angeles. Dès lors, rejoint par son ancien lieutenant, il va commencer une guerre de territoire pour prendre le contrôle et entre en rivalité avec les gangsters déjà en place.
On va donc voir notre fine équipe franchir les différents échelons du banditisme, éliminant pour commencer des dealers de seconde zone jusqu’à aller se frotter à la mafia. Les différents gunfight sont énormes, spécialement les premiers ou Aniki et son lieutenant font parler leur expérience. C’est sec, sanglant, bien violent, pas de doute, c’est Kitano aux commandes et ça fout la pêche !
Alors bon, c’est dommage que les autres membres du gang soient pas aussi convaincants que Beat Takeshi et Susumu Terajima (qui est lui bien furieux dans son rôle de lieutenant over loyal) même si c’est marrant de voir Foreman dans un autre rôle que celui de toutou d’un toubib boiteux.
En bref, du bon film de Yakuza qui tâche avec une musique entrainante et des scènes qui prouvent encore une fois que le monsieur gère son sujet. J’ai passé un super moment, ça m’a rappelé pourquoi je suis fan de Kitano et ça m’a carrément donné envie de me prendre Outrages en BR. DAMN le budget est déjà bien défoncé ! (J’ai du coup bien envie de me faire un cycle Kitano pour me revoir certains films genre Sonatine, Violent Cop, Kids Return, Hana Bi et Jugatsu !).