[cinemarium] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Mer 18 Mai 2011, 13:18

critique interressante , mitiger, pas l eloge de fou , pas non plus une descente en regle d un film a mettre a la poubelle, le juste milleu , bon a prendre en compte :super:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Ven 20 Mai 2011, 14:34

Deux avis que je partage
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Séparation (Une) - 9/10

Messagepar cinemarium » Dim 03 Juil 2011, 16:45

Une séparation
Un film de Asghar Farhadi

9/10


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C'est d'abord l'histoire d'une déception. Celle de Simin, une femme qui, après des mois de combats administratifs, obtient des visas pour quitter l'Iran avec son mari, Nader, et sa fille, Termeh. Mais Nader refuse le départ: son père, atteint de la terrible maladie d'Azheimer, ne peut vivre sans l'aide de son fils. Simin engage alors le divorce: ce sera la première scène d'un film décrivant avec une intimité déconcertante l'écroulement des existences.

C'est ensuite l'histoire d'un drame. Celui de Razieh, une femme de chambre engagée par Nader pour s'occuper du père incapable. Mais une dispute entre l'employeur et l'employée permettra à la mort de faire une irruption fracassante: Razieh, enceinte de plus de quatre mois, chute dans les escaliers suite à une poussée de Nader. Elle y perdra son enfant. Et Nader son intégrité: accusé d'homicide, il essaiera de prouver son innocence aux yeux du monde mais surtout à ceux de sa fille, en pleine puberté et sujette à de profonds bouleversements.

L'iranien Asghar Farhadi n'en est pas à son coup d'essai. En 2009, son À propos d’Elly avait remporté le gratifiant Ours d'Argent au Festival de Berlin. Cette année, Une séparation repartira avec un Ours d'Or amplement mérité. Il faut dire que son film transpire la maîtrise. Construit sur une écriture des plus abouties, Une séparation prend le spectateur par la main et l'emmène dans un univers d'une extrême violence. Ici, point de tire-larmes opportunistes ni d'aplanissements scénaristiques: le rythme est assuré par la puissance de mots claquant dans les airs comme des balles de revolver. Cette mise en scène expressive, voire théâtrale, offre au spectateur une place de choix dans le déroulement de l’intrigue - exemple le plus frappant, la première scène nous place explicitement dans la peau du juge écoutant les récits des deux divorcés.

Une séparation est donc un film composé d’une multitude d’embronchements. Sa lecture est difficile mais d’un intérêt évident, tant la pluralité des thèmes abordés est traitée avec une synthèse et une finesse des plus remarquables: c’est à la fois une oeuvre politique, sociale, satirique et dramatique. A l’aide d’une caméra mouvementée, le cinéaste iranien peint le sombre tableau de sa société inéquitable. Derrière l'enjeu de la chose, une question lorgne finalement l’ensemble de ce récit contradictoire: où se cache la vérité ? Cette interrogation, sujette à de stupéfiantes révélations finales, forme ainsi le coeur de la narration: Une séparation est un film bâti sur la mouvance d’une incertitude permanente. Chaque scène décrit un idéal, celui de protagonistes, écrasés par la fatalité, en quête de Justice: justice divine pour les uns, justice d’État pour les autres. Entre ces deux feux, la morale. Triomphera-t-elle du mensonge ? Sur cette question, Asghar Farhadi ne porte aucun jugement: il laisse au spectateur le choix de la réponse. Car face à la pathétique précarité de Razieh, mariée à un dépressif, difficile de ne pas éprouver d’émotions et de comprendre certains de ses gestes absurdes: comme l’aurait dit Albert Camus, “Si j'avais à choisir entre cette justice et ma mère, je choisirais encore ma mère".

Car la justice iranienne est aussi l’un des coeurs de cette oeuvre finalement plus philosophique qu’il n’y parait. A l’instar de ses protagonistes, Asghar Farhadi semble aussi recherché un idéal de démocratie, un idéal commun, toujours écrasé par la religion en Iran. L'Iran, ce pays où l'avenir semble menotté à la fatalité d'une société inégalitaire. La Révolution Islamique de 1979 n'aura rien changé: la liberté n'est içi qu'un simple mot sans réelle signification. Les cinéastes que sont Jahfar Panahi et Mohammad Rasoulof - condamnés par le régime pour s'être exprimés avec une caméra - en sont les premiers témoins. Mais à la force de la volonté et du talent, le pays d'Abbas Kiarostami prouve, une fois de plus, que la créativité triomphe toujours de l'obscurantisme.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Moviewar » Dim 03 Juil 2011, 17:07

:super:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Val » Dim 03 Juil 2011, 17:52

Très bonne surprise que ce film iranien, et critique très juste.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Dim 03 Juil 2011, 21:52

Parait-il. Ca m’interpelle alors que sur le papier je serai facilement passé à coté
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Logan » Dim 03 Juil 2011, 21:53

C'est différent de "a propos d'Ellie" car le film avait eu plus ou moins le même buzz et même si j'avais bien aimé je m'étais un peu ennuyé par moment, donc celui la m'interpelle mais j'ai pas envie de perdre mon temps quoi...
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar nicofromtheblock » Dim 03 Juil 2011, 23:02

Ça reste dans le même genre qu'A propos d'Elly mais l'histoire est un peu plus passionnante à suivre. :wink:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar cinemarium » Mer 20 Juil 2011, 14:20

Val a écrit:Très bonne surprise que ce film iranien, et critique très juste.

Moviewar a écrit::super:

Merci !
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Amour de Jeunesse (Un) - 8/10

Messagepar cinemarium » Mer 20 Juil 2011, 14:22

Un amour de jeunesse
Un film de Mia Hansen-Løve

8/10


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C’est un film qui fut refusé en Sélection officielle au dernier festival de Cannes: il n’avait pas le “format”; il n’était pas assez “sensationnel”, trop peu “violent”. Et pourtant, le troisième film de Mia Hansen-Løve peut se targuer de disposer d’une magie assez rare: celle de la quête permanente de l’expression. Car derrière son titre plutôt commun, Un amour de jeunesse dispose d’une cohérence remarquable qui fait des sentiments sa matière principale; tel un éclat de verre, c’est une œuvre autant frissonnante que dérangeante dans ses moments les plus brutaux.

Camille et Sullivan sont deux adolescents qui vivent l’un envers l’autre une passion réciproque ; passion matérialisée dès les premiers instants par une sublime scène où règne puissance des corps et sensibilité de l’âme. Cet amour de jeunesse, qui offre au film son titre, n’en reste pas moins fragilisé par le départ précipité et imminent de Sullivan pour l’Amérique du Sud. Très rapidement, l’équilibre de cette romance est ainsi perturbé par l’écoulement du temps: Un amour de jeunesse sera un film découpé chronologiquement. Tout d’abord, il y a cette première partie qui offre au spectateur de magnifiques moments d’émotions où l’espoir de Camille de voir Sullivan renoncé à son envie de départ canalise l’ensemble de la dimension tragique de cet amour sans conditions – le weekend à la campagne, magnifiquement filmé dans une verdure flamboyante. Puis, le temps du départ et de l’acception : Sullivan s’envole vers de lointaines contrées, Camille se retrouve seule, le cœur brisé par ses espoirs envolés. Période sinistre, noire, voire fatale : la jeune fille tente de se suicider : désastre d’un amour perdu; acte d'une violence sans espoir. Puis vient le temps de la reconstruction : Camille découvre son talent pour l’architecture, elle y intègre une école, y rencontre Lorenz, un professeur qui deviendra, avec le temps, son nouveau compagnon avec qui elle vivra un amour différent mais non moins important. Dix années se sont écoulées depuis l’amour de Sullivan.

Ce qui caractérise principalement Un amour de jeunesse est sa subtilité permanente : que ce soit dans ses moments les plus expressifs, contemplatifs ou, même, minimalistes, le film peut se targuer de disposer d’une lecture particulièrement éclectique – la séquence où Lorenz et Camille sont réunis au domicile de cette dernière déstabilisera plus d’un spectateur. De ce choix scénique exaltant naitra une liberté de propos et de situations extraordinaire, où chacun des personnages disposera d’un libre-arbitre dépassant le cadre simple du récit dicté et arbitraire : ces derniers deviennent des figures réellement vivantes, écrasées par le poids du temps et l’éclatement de l’espace – Sullivan en Amérique du Sud, Lorenz en Allemagne. La faille créée par le procédé donne alors à un Amour de jeunesse une vision autant globale que personnelle du sentiment amoureux : la hiérarchisation de l’amour est-elle légitime ?

La mélancolie imposée par l’amour perdu et sa persistance face à l’épreuve du temps donne aussi à Un amour de jeunesse le classicisme dont il avait besoin. Dicté par le cinéma d’auteur français, le film ne manque pas de références : on peut aisément citer Truffaut et son Jules et Jim dont des dialogues sont directement tirés (« Je ne veux plus t’appeler car attendre le son de ta voix sans pouvoir te voir ni te toucher est un abominable supplice »). L’une des forces du film de Truffaut, qui était de disposer d’une douceur des plus sincères, se retrouve ainsi aisément propulsé dans le film de Mia Hansen-Løve : exemple parmi tant d’autres, lorsque Camille lie les lettres de Sullivan, nous pénétrons dans l’esprit de la jeune fille en entendant la voie de Sullivan. Procédé simple, mais terriblement efficace, qui donne au film la sincérité nécessaire au genre de récit auquel il appartient : Un amour de jeunesse est un condensé de gestes qui offre au cinéma français l’un de ses plus beaux films de l’année.
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Messagepar Logan » Mer 20 Juil 2011, 14:34

:super:

(Il me faut mon logan approuved :mrgreen: )
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar nicofromtheblock » Mer 20 Juil 2011, 14:48

cinemarium a écrit:Un amour de jeunesse est un condensé de gestes qui offre au cinéma français l’un de ses plus beaux films de l’année.

J'irai même plus loin : l'un de ses plus bobo films de l'année. :eheh:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Logan » Mer 20 Juil 2011, 14:53

Je vois pas trop en quoi c'est Bobo mais bon...

(A moins que des que c'est du cinéma d'auteur français ce soit bobo pour vous mais c'est une autre histoire ça...)
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar francesco34 » Jeu 21 Juil 2011, 08:15

J'ai bien aimé le film, mais j'ai un sérieux problème avec l'acteur qui joue Sullivan... Je le trouvais faux, ou "à-côté", sûrement son phrasé et son timbre de voix monocorde et molasson.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2011

Messagepar Logan » Jeu 21 Juil 2011, 08:22

Ah non mais la je suis carrément d'accord le mec est une catastrophe ;)
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