[pabelbaba] Mes Critiques en 2011

[pabelbaba]

The Stool Pigeon de Dante Lam - 2010

Encore un coup d'épée dans l'eau pour Lam...

Ouaip, encore un projet bandant, avec un casting solide (Nick Cheung/Nick Tse) et un pitch sympa à base d'indic obligé de coopérer. Malheureusement, Lam se plante à nouveau après Beast Stalker et Fire of Conscience assez moyens. Il y avait un gros potentiel, des affrontements multiples, un braquage à mettre en place et à exécuter, une course de bagnoles en ville, c'était easy de faire une série B d'action sympa. Mais Lam n'en a rien à foutre d'une série B : exit l'action! Elle est soit éclipsée soit torchée en quelques secondes... Argh... Ca fout un peu les boules...

Bon, on a déjà vu des polars sans action qui dépotent, mais il faut un sacré script et des persos avec un peu d'épaisseur. Ben là, niet... Le scénario est bien bateau, seul le retournement de veste d'un des persos n'était pas trop prévisible (quoique), sinon c'est du déjà vu. Il reste donc les persos. Les braqueurs et l'indic sont stéréotypés à mort, le flic, c'est une blague, une grosse blague. La storyline avec le premier indic est bien faisandée, celle avec sa femme plombe bien le rythme et n'apporte rien au personnage. Le coup des cours de danse, c'est méchamment ridicule.

Pas d'action, une histoire déjà vue, des persos inconsistants, il n'a vraiment rien pour lui. Il reste néanmoins une réalisation léchée avec les petits effets chers au réalisateur, notamment les arrêts sur image dynamiques. Mais ça ne peut pas suffire à sauver le film, d'autant que la scène finale dans l'école désaffectée est bordélique au possible.

5/10

[Scalp]

Oue t'as raison c'est mieux in the line of duty 6

[Logan]

C'est quoi toutes ses notes de merde qui tombent pour insider la semaine ou je le prends en BR

[Scalp]

Non mais il est bien le film, là c'est noter par des gars qui voulaient mater un film d'action avec des coups de pieds retourné

[pabelbaba]

C'est tout à fait ça.

En lisant vos critiques et en y repensant, c'est le perso de Nick Cheung qui fout tout en l'air. Sa rédemption est bien casse-bonbon. Il aurait mieux valu qu'il joue le gros enculé qui laisse Nicholas Tsé dans la merde.

[pabelbaba]

Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants d'Yvan Attal - 2004

J'avais un très bon souvenir de ce film. En le revoyant, j'ai bien déchanté.

On suit la vie amoureuse de trois potes quadras assez différents, l'un a une femme géniale et la trompe (Yvan Attal), l'autre a une femme chiante comme c'est pas permis et reste fidèle (Alain Chabat) et le dernier est célibataire et continue de se taper tout ce qui bouge (connais pas son nom... ). Forcément, ça traite de l'usure des sentiments et de la crise de la quarantaine. Certains passages sur ce thème sont très réussis, notamment les scènes où Yvan Attal se prend la tête avec sa maitresse ou sa femme, ça sent le vécu.

D'autres passages sonnent vrais et sont assez bluffants, comme le dîner avec la maîtresse et sa mère (Aurore Clément ), les apparitions de Claude Berri et Anouk Aimée en grands parents, ou celle où les femmes débarrassent la table pendant que les mecs glandent...

Malheureusement le film est fait de bric et de broc, sans tonalité générale, c'est tantôt grave, tantôt limite débile (le poker chez le couple indien ), tantôt surréaliste (les scènes avec Johnny Depp), ça donne l'impression que le scénariste ne savait pas sur quel pied danser et laisse le goût d'un film vraiment bancal.

En ajoutant à ça Emmanuelle Seigner qui en fait des caisses pour jouer la nana vulgaire et casse-couille, ça achève de bien gâcher le plaisir.

6/10

[Kakemono]

J'en gardais aussi un bon souvenir pourtant.

[pabelbaba]

C'est la mémoire sélective, on ne garde que les bons moments en tête. Mais faut pas se leurrer, il y a un paquet de scènes qui cadrent mal dans l'ensemble, et puis cette fin...

[pabelbaba]

Not Quite Hollywood de Mark Hartley - 2008

Un docu sur les films bis australiens... La Ozploitation!

Ca démarre très mal. La première partie se concentre sur les premiers films des années 70's c'est à dire des comédies débiles avec du vomi, des boobs et des rednecks locaux. C'est peut-être drôle mais le documentaire est très mal monté. Les séquences de films sont entrecoupées d'interventions des gens concernés de l'époque, normal à première vue. Mais les séquences durent à peine plus de deux secondes et les intervenants ont à peine le temps de dire une phrase qu'on passe à autre chose. Cette partie est ultra bordélique et limite incompréhensible. Impossible de noter les films dont il est question et de comprendre si certains ont fait l'objet de suites... Hartley a inventé le docu clipesque! Chapeau!

C'est dommage, il a l'air d'y avoir des perles dans la filmo présentée, notamment l'histoire du geek façon American Pie aussie et le mec guindé avec son acolyte gay qui vont en Europe. Ca fleure bon la liberté sexuelle et le ton décalé, mais difficile de se faire une idée sur la qualité globale des œuvres, on voit trop peu d'images des films.

Le gros morceau c'est la seconde partie! Là, ça parle slasher et tôle froissée!

D'un coup on sent que le monteur a lâché les amphettes pour la ganja, tout devient plus posé et par conséquent plus clair. Les séquences s'étirent, les intervenants ont un peu plus de temps de parole, on comprend qui ils sont et surtout Tarantino en rajoute une grosse couche sur son amour pour ses films là. Au niveau des films ça sent la crasse, l'envie de choquer et surtout le jusque-boutisme des cascadeurs. L'envers du décors de Mad Max (même de tous les films en général) est d'ailleurs effrayant pour eux, les stuntmen australiens n'ayant rien à envier à leurs collègues hong kongais! Ces mecs étaient vraiment suicidaires

Là on découvre des films qui ont l'air intéressants : Mad Dog Morgan (un western avec Dennis Hopper bourré comme un polonais), Long Week-end (un survival pour Waylander où la nature contre attaque), Man From Hong Kong (Dirty Harry avec Jimmy Wang Yu et Georges Lazenby) et plein de films de motard ou de bagnole avec des cascades de malade. On nous met vraiment l'eau à la bouche avec des anecdotes marrantes : la réaction de Jamie Lee Curtis quand elle apprend qu'un des cascadeurs est toujours en vie ou le comportement de Wang Yu (un beau connard apparemment).

Vu la qualité du matériel il y avait sans doute moyen de mieux présenter ce docu, surtout que certaines interventions des critiques sont bizarres pour les non initiés, difficile de dire s'ils sont francs ou cyniques... Mais globalement on rigole bien et la découverte de ce cinéma fait bien envie.

6,5/10

[pabelbaba]

Touchez Pas au Grisbi de Jacques Becker - 1954

Ca, c'est du film de gangster à l'ancienne!

Peut-être un peu trop "à l'ancienne" justement. Ca joue à fond la carte du gangster maniéré avec code de l'honneur et tout le toutim. L'introduction dure des plombes pour bien montrer que Gabin, même s'il est un criminel, il sait se tenir... C'est un peu soulant. Surtout avec le vocabulaire de l'époque, "ton mec", "la môme", et les "je te donne ma parole d'homme". C'est l'époque qui veut ça (1954), mais là c'est vraiment poussé au maximum. Gabin a souvent joué ce genre de rôle, mais là on lui demande d'en faire trop.

Sachant en plus que le scénario est plutôt mollasson et avare en péripéties, on a tendance à s'ennuyer ferme. Il y a bien Ventura dans le rôle du gros méchant rital qui deale de la coke, mais c'est son premier rôle et a peu de temps de présence à l'écran. Le reste du casting n'est pas extraordinaire, seule Jeanne Moreau était vraiment bien trouvée pour jouer la nana mi salope ni sainte ni touche.

On se raccroche à ce qu'on peut, la scène où Gabin fait comprendre à son pote Riton qu'il s'est fait avoir devant un verre de blanc et des biscottes au pâté est assez marrante, le monologue de Gabin est bien écrit. Sa façon de tripoter toutes les filles qui passent est assez originale et le gunfight final est pas mal pour l'époque.

Mais ça pèse pas très lourd dans la balance, on s'ennuie bien et le côté horripilant des affranchis qui se la pètent et à qui on ne la fait pas plombent bien le film. Néanmoins c'est important de voir ce genre de film pour comprendre l'évolution du polar français.

4/10

[pabelbaba]

Fury de Johnny Wang - 1988

Le heroic bloodshed est un genre typiquement hong kongais et bloqué dans les 80's. Forcément, ces films sont à l'image du ciné HK de l'époque : ultra bancals et mal fagotés.

Celui-ci ne déroge pas à la règle. Pourvu d'un cast correct (Waise Lee, Michael Wong, Philip Chan, Ku Feng), mais pas transcendant, cette énième histoire d'amitié virile que la trahison, la lâcheté et l'amour, mettront à mal, n'est pas convaincante. Le script laisse des trous partout et les facilités de scénario sont légions, les réactions sont outrancières et avec un jeu d'acteur le plus souvent hasardeux, il est difficile de se laisser porter par l'histoire.

Mais alors, est-ce qu'à l'image d'un Flamming Brothers, tout aussi limite niveau scénario, on a droit à de l'action sang pour sang HK avec un final de ouf?

Et bien pas du tout! Les scènes d'action sont très courtes, très espacées et mal tournées. L'assaut des flics pendant le deal de drogue au début est bien bordélique. On sent bien qu'aucun soin n'a été apporté à ces séquences, ça tente d'être vaguement choc comme les bonhommes qui passent sous les véhicules, mais les effets sont ratés. La grosse déception vient du final. Gros manque de figurants, de moyens, d'envie, de dramatisation : terminer sur trois rafales de mitraillette dans un terrain vague, caché derrière le cul d'un camion, c'est moche. La pilule ne passe pas du tout...

2/10

En plus j'ai eu la bonne idée de prendre le DVD HK parce que le DVD fr n'avait que la VF sans st... L'image est atroce, perpétuellement griffée de toute part avec une colorimétrie qui varie sans arrêt, on a l'impression d'être daltonien!

[Scalp]

Ah bein merde je l'ai celui là, y vient de passer tout en bas de ma liste de truc à mater.

[pabelbaba]

Tu peux même le revendre, parce que je suis généreux avec les films HK!

[Alegas]

La Chair et le Sang de Paul Verhoeven - 1985

Je connais très mal la filmo de Verhoeven. Et bien ça donne envie de continuer!

La reconstitution claque sévère. Les costumes, les décors, les accessoires, ça fait vrai. Il y a des moyens à l'écran et ça se voit. Pour ce genre de prod c'est le minimum. En général, ça pêche plutôt au niveau du scénario et du jeu des acteurs. Pour le scénario, à part deux-trois facilités comme le temps d'incubation éclair de la peste et l'échelle des pompiers, ça tient bien la route. La bande de Rutger Hauer est beau ramassis de sales gueules assez cohérent et à laquelle on a envie de croire, même si leur petite épopée tient plus du fantasme que de la réalité historique. Ce qui a permis ce petit tour de force c'est la direction d'acteur. On est rarement dans l'outrance totale, il y a bien des moments de délire total comme les scènes à table, mais ça reste assez contenu, les acteurs font ce qu'il faut pour limiter le nawak. Ce détail fait une grosse différence, il n'y a pas de gros partage en couille irréels. Ca permet justement de conserver un peu de souffle épique jusqu'à la fin.

La mise en scène est plutôt léchée, Verhoeven y va de ses petits travelings, de ses (quelques) plans iconiques et finalement ça fait plutôt bien passer tous les aspects gores du film. A ce propos, j'ai d'ailleurs trouvé le film assez soft de ce côté. Il y a bien quelques corps trépanés, des relations sexuelles pas complètement consenties, mais rien de bien dingo. On reste dans du très acceptable, il n'y pas de torture affreuse ou de mutilation bien dégueue. Même la scène avec les pendus est mignonnette avec les amoureux en dessous.

Le final apocalyptique colle bien au reste du film, mais le sort des trois membres du triangle amoureux est franchement décevant...

8/10

[Kareem Said]

L'un, si ce n'est pas le, meilleur Verhoeven. Je lui mets 10 sans mal.