[pabelbaba] Mes Critiques en 2011

[pabelbaba]

Le 7 est tout pourri aussi... Mais même sans critique, n'hésite pas à filer ton avis sur Super Lady Cop!

Pour vous faire taire une bonne fois pour toute, HKmania a consacré une semaine aux GwG et hop, ITLOD6 s'en sort avec un 6,5/10

[pabelbaba]

Le Tigre Noir du Karaté aka When Taekwondo Strikes de Huang Feng - 1973

Voilà le kung fu oldschool dans toute sa splendeur!

Tout d'abord un petit scénario basique, centré sur un révolté coréen au Japon qui veut expulser les vils japonais de son pays. Mais à cause d'un des ses disciples, il doit se dévoiler et son ami curé se fait torturer... Vengeance!!! Il y a forcément quelques bouts de gras en plus pour tenir 1h30 et faire apparaître Angela Mao, la chinoise qui se battra aux côtés des insurgés coréens.

Bon, le film n'est pas un cours d'histoire, le script n'est qu'un prétexte à enchaîner les combats. De ce côté on est servi, ça ne radine pas, il y en a un toutes les 10 minutes à partir du moment où le film est lancé. C'est à dire qu'il y en a un peu moins dans les 30 premières minutes explicatives et verbeuses! Niveau réalisation on est très haut dessus du tout venant habituel. Huang Feng ne se contente pas d'enchaîner de longues séquences en plan large, ses scènes sont vraiment travaillées. Il multiplie les prises de vue (plongée, contre-plongée, plan large, zoom, dé-zoom) et n'hésite pas à faire pencher sa caméra dans tous les sens pour suivre le mouvement de ses combattants. Le fight avec Angela Mao sur les bancs de l'église en est l'exemple même.

Niveau interprétation ça assure aussi. Angela Mao et Sammo Hung (dommage pour la coupe de cheveux ridicule) c'est du lourd, Jhoon Ree, le maître Taekwondo, en impose aussi pas mal (ce sera son unique film à HK), c'est en revanche dommage que Carter Wong ait un peu un balais dans le c.. et d'avoir imposé Anne Winston tout au long du film. Pour elle, l'idée c'était de montrer que monde entier est gentil sauf les japonais qui sont de gros vilains, mais ça décrédibilise en partie l'histoire.

C'est pas révolutionnaire pour un sous, mais ça donne un honnête film oldschool très agréable à suivre.

6,75/10

[angel.heart]

Tu m'a donné envie, j'vai me mater ça très bientôt.

Sinon super lady cop c'est moyen, ça passe du bis rigolo au débile bien relou mais y a quand-même quelques bons moments ( mais c'est pas pour tout le monde hein! )

[Dunandan]

Police contre Syndicat du Crime de Kinji Fukasaku - 1975

Ce film est en fait très différent des autres yakuza eiga de Fukasaku. Si d'un côté les "trucs" habituels du maître sont bien présents comme ses tics de réalisation (caméra à l'épaule, freeze-frame...) ou des acteurs ultra-charismatiques (Bunta Sugawara se fait même voler la vedette par Hiroki Matsukata!).

Mais de l'autre, beaucoup de choses sont assez inhabituelles. Notamment l'histoire, assez convenue, est parfaitement ficelée. Les deux enjeux du film, à savoir l'amitié yakuza/flic ripoux et l'opposition flic ripoux/flic incorruptible, sont parfaitement bien traités. Du coup ça a beaucoup moins le côté foutraque des autres films du genre du même réalisateur. Ca va sans doute plaire à ceux qui ont du mal avec ce réal, mais moi c'est justement ce que j'aimais dans ses autres films!

A cela il faut ajouter quelques éléments nouveaux comme la présence d'un running gag qui se concrétise par quelques répliques d'un des personnage secondaire, ainsi que la présence de Reiko Ike dans un rôle mineur.

Le film est objectivement bon, et doit être conseillé à ceux qui n'ont pas trop aimé les autres films déjà édités en France, mais subjectivement c'est trop conventionnel.

7/10

[Alegas]

The Offence de Sidney Lumet - 1972

Pas facile de rentrer dans ce truc! Démarrer par une longue séquence de 6-7 minutes au ralenti, sans parole, avec des sons stridents et avec une lampe d'interrogatoire juxtaposée aux images, c'est hard. Néanmoins ça met dans le bain direct, on va être mal à l'aise pendant tout ce film et ce sera éprouvant.

Il n'y a pas un instant de répit, le mal être de vieux flic de Sean Connery, qui n'en peut plus de voir des horreurs, est perpétuel. Il est au centre de l'intrigue et toujours à l'écran. Son interprétation est parfaite, gestuelle, ton, mimiques, on ne sait pas trop s'il a perdu les pédales, s'il est fou-furieux, s'il est au bout du rouleau, ou tout à la fois. Il porte complètement le film sur ses épaules. Les trois face-à-face (avec sa femme, son surintendant et le suspect) sont autant de moments de bravoure où l'on cerne à chaque fois un peu mieux son personnage. A vrai dire on se fout un peu de la culpabilité du suspect...

La mise en scène de Lumet est parfaite pour ce genre de film. Le scénario est très statique et quasi essentiellement composé d'entretiens dans des lieux confinés. Pourtant c'est ultra dynamique, les échanges sont vifs, les prises de vue originales et changeantes, et surtout le découpage est très bien pensé, même si cette narration est très frustrante.

En gros, c'est un vrai film malsain avec pourtant très peu d'images chocs. Pour ne rien gâcher, Thoret fait une présentation/analyse vraiment intéressante dans les bonus du DVD Wild Side!

7,5/10

[Kakemono]

C'est vrai que l'intro elle met bien dans le bain. J'ai bien aimé le mode de narration du film qui permet de capter et de garder l'attention tout le long du film. Pas un grand Lumet (j'ai dû lui mettre 7/10 de mémoire) mais assez passionnant.

[Alegas]

L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick - 1956

Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas vu un Kubrick.

Celui-ci, je le découvre. Bon, c'est un heist movie classique, avec une longue préparation, l'exécution du casse et une phase de dénouement moins tordue que la moyenne du genre. Niveau écriture, la relation du caissier avec sa femme, même si elle compte dans l'histoire, est bien trop développée et plombe le rythme de la première partie. Le coup en lui-même n'a rien d'extraordinaire pour un spectateur de 2011, et en regardant bien on décèle deux-trois incohérences. Mais le genre est hyper balisé, on ne s'attend pas à être surpris.

L'intérêt, c'est la façon dont c'est mis en boîte. J'ai bien aimé les nombreux gros plans sur les visages des persos, qui révèlent alors leurs personnalités avec une expression faciale bien précise (dur, lâche, crédule). L'idée de présenter le déroulement du casse de façon stéréoscopique, c'est-à-dire avec différents points de vue, était casse-gueule. En général c'est hyper redondant et ça devient vite casse-couille. Heureusement l'écriture et la mise en scène ont été bien pensées et chaque changement de point de vue apporte de nouveaux éléments sans que les anciens ne se fassent trop sentir.

Ca aurait pu être un joli perfect, mais pourquoi avoir rebalancé à chaque fois les mêmes images de la course? Ca ne sert à rien! Autant les virer ou en mettre d'autres à chaque redémarrage de l'histoire... Côté point noir, il faut aussi noter la voix off, bien caricaturale : grave et caverneuse, qui n'apporte rien sinon de dire ce qu'il se passe à l'écran.

Il y a à boire et à manger, mais des nombreuses erreurs gâchent le visionnage.

6,5/10

[pabelbaba]

Shara de Naomi Kawase - 2003

Ca peut paraître bizarre, mais ce film est formellement très proche d'Elephant, sorti aussi en 2003. Les deux films n'ont rien à voir sur le fond, néanmoins la réalisatrice se contente de longues séquences caméra à l'épaule avec un minimum de dialogues afin de mieux représenter et saisir le réel. Un peu comme dans le film de Gus Vant Sant justement, mais sans le côté "caméra derrière le perso". L'effet est plutôt réussi, on a de très jolies séquences comme celle du vélo et de la danse qu'on retrouve sur l'affiche. En ajoutant à cela une absence de musique on se sent comme un fantôme épiant la vie des personnages.

Le film est donc agréable à suivre, mais sans plus. Parce que côté histoire, c'est pas la joie. Mis à part le père qui fait face comme il peut au drame qui lui est tombé dessus, les autres personnages ont des réactions assez difficiles à cerner. Le sujet, qui mélange amours débutantes et de drames personnels assez costauds, est vraiment casse-gueule et ne fonctionne que moyennement. Pas facile d'avoir de l'empathie pour les persos. Le traitement visuel épuré évite tout truc larmoyant au possible, mais c'est peut être là que le film pêche un peu.

En conclusion, c'est joli, même un peu envoutant, mais pas prenant.

6/10

[Scalp]

L'intérêt principal vient du perso incarné par Paul Newman. Même s'il n'est pas crédible (Newman en apache... ), son mutisme et ses punchlines le rendent attachant.

Je rebondis là dessus un peu tard mais je viens juste de voir le film, alors Newman c'est pas un apache dans le film mais un blanc élevé par des indiens, c'est pas pareil, c'est donc totalement crédible.

[pabelbaba]

Ouaip, mais bon le coup des blancs élevés par les apaches je trouve ça tout nase!

[Scalp]

Ah et pourquoi ?

[pabelbaba]

Je sais bien que ça a existé, mais j'ai jamais vraiment pu le concevoir. Un grand blond aux yeux bleus au milieu d'un village de peaux rouges, je n'arrive pas l'imaginer. Je dois être un peu sectaire...

[Scalp]

Toi t'es du genre traiter tout les jaunes de chinois

[pabelbaba]

Exactement!

[pabelbaba]

The Vengeful Beauty de Ho Meng Hua - 1978

Vu le nom du réalisateur on peut s'attendre à tout. Il a touché à peu près à tous les genres au sein de la Shaw Brothers, Wu Xia Pian sympathique (Les Griffes de Jade), nanar total (Le Colosse de Hong Kong), série B burnée (The Kiss of Death) et même comédie musicale façon Disney (The Human Goddess)! Rien ne lui fait peur.

Pour ce film réalisé en dernière partie de carrière (1978), il remet le couvert pour un Wu Xia Pian classique au héros féminin. Avec une trame habituelle de vengeance et de complot politique, pas aussi tordue que dans un Chu Yuan, le scénario réserve quand même quelques surprises. C'est déjà un bon point.

Au niveau de la réalisation, c'est du déjà vu, carré et pané comme à la cantine. A part bien sûr le combat aérien dans les bambous, original pour l'époque, mais très poussif. On est à mille lieues de la maîtrise de King Hu dans cet exercice. Les chorégraphies sont dirigées par Tang Chia, c'est du solide, le fight dans la maison de l'oncle vaut le détour avec ce travelling qui suit la progression du combattant principal. Martialement, Yueh Wah se débrouille bien, tout comme Norman Chu, en revanche Chen Ping, qui a le rôle principal, laisse vraiment souvent sa place à sa doublure.

Si on s'en tenait là ce serait un simple WXP comme tant d'autres. Il se démarque pourtant sur deux points. Le premier, c'est le montage. Quasi fullerien où certains plans durent une demi seconde. On a coupé au maximum! L'effet est étrange, mais ça change. Le second point, qui découle sans doute du premier, c'est l'absence de blah blah sans intérêt. On va vraiment à l'essentiel. Ca se ressent sur la durée, le film est plié en 78 minutes. C'est plutôt appréciable!

7/10