Gonin de Takashi Ishii - 1995
Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas regardé un film nippon post 80's, hors Miikeries diverses. Et ben j'ai pas été déçu du voyage!
Rien ne nous est épargné : démesure, jusqueboutisme, le film va vraiment au bout du film noir.
Rien qu'avec la caractérisation des persos on sait qu'on ne va pas rigoler : yakuzas, patron de boîte de nuit endetté, employé licencié, souteneur, prostituée, flic déchu, tueurs à gage, le tout dans un film de braquage et de règlements de compte, ça sent le film bien balisé. Il n'en est rien. Takashi Ishii va au bout du concept et propose un jeu de massacre hyper violent et souvent à la limite du soutenable.
Sur cette base, Ishii détourne les fondements du film noir. Ici pas de femme fatale, mais plutôt un "homme fatal", vu que l'homosexualité est très présente. Quelques rares plages d'humour (plutôt noir) désamorcent très légèrement la violence visuelle. Surtout, le perso incarné par Kitano est très proche des rôles qu'il a pu jouer ailleurs (lunatique et barjo) et dénote donc avec la caractérisation habituelle des tueurs à gage au ciné.
Visuellement, le tout est emballé avec une photo un peu crade et sombre et aucune scène hors champ, tout nous est montré frontalement. Pour le reste, rien de transcendant, Ishii a fait avec les moyens du bord et il n'y a pas d'effets pyrotechniques ou de stylisation à la con, il va au plus simple sans que ça ne fasse cheap. En gros, du cinoche violent mais pas abrutissant.
7,5/10