[pabelbaba] Mes Critiques en 2011

[pabelbaba]

Bodyguards and Assassins de Teddy Chen - 2009

L'affiche est ultra laide, mais sur le papier ça faisait envie. Un gros casting, une belle reconstitution de Hong Kong du début du XXème siècle, un pitch vaguement historique à base de protection d'une figure réelle... Le tout mâtiné de kung fu, ça devait le faire, même avec un troisième couteau comme Teddy Chen derrière la caméra.

C'était pourtant simple, et malgré tout, le plantage est magnifique!

La cause est rapidement identifiée : il y a plus de pathos dans ces 2h15 que dans toute la filmo d'Inaritu! Ca suinte de tout côté, on est submergé par un torrent de fausse tristesse et de bons sentiments toutes les 5 minutes. Sachant qu'il faut attendre 1h20 pour voir de l'action, c'est dire le calvaire! Pour écourter cela, il suffisait de passer toutes les séquences qui sont au ralenti en vitesse normale et on gagnait facilement une bonne demi heure!

Ouais, ici personne ne meurt normalement, il faut nécessairement un bon quart d'heure de slow motion pour crever. Et vu le nombre de mecs qui se sacrifient... ça dure... En ajoutant les romances à deux francs qui se superposent, ça devient gênant.

Heureusement, niveau fight le minimum est assuré. Les embuscades ont de la gueule, les combats, quoiqu'un peu trop découpés, sont lisibles, notamment celui de Leon Lai, et surtout la course poursuite Donnie Yen/LL Cool J dans le marché rend très bien avec ses travellings!

Mais c'est une bien maigre récompense pour celui qui est allé au bout de ce melo-kung fu pourtant bien joli.

5/10

[pabelbaba]

Quatre Garçons Pleins d'Avenir de Jean-Paul Lilienfeld - 1997

Et encore un coming-out!

Bon, on va commencer par évacuer les défauts du film : une réalisation sans relief façon film TV de France 3 plus un casting affreux (le gros sur l'affiche c'est bien le mec de Premiers Baisers et derrière lui c'est bien Tanguy ) et qui tient bien son rang, ça joue super mal!

Mais alors pourquoi regarder ce film pour la 4ème fois au moins? Simplement parce que c'est vraiment bien écrit. On s'identifie tout de suite aux quatre persos principaux. Leur caractérisation est simple et sans scorie. Ils forment une bande de potes cohérente : le loser, le démerdar, la dandy coincé et le fouteur de merde.

Lancés dans une nuit très agitée de fêtes d'étudiants post exams, il va leur arriver un tas d'histoires et surtout beaucoup d'emmerdes. Un peu comme dans le premier Harold et Kumar, le rythme est impec, on ne s'attarde jamais longtemps sur une même situation et on n'a pas le temps de s'emmerder. Les interventions de Thierry Lhermitte, Roland Giraud et surtout de Patrick Sébastien (pas un homonyme, celui du Bonhomme en mousse!) sont énormes et apportent une pointe de professionnalisme dans ce joyeux bordel qui fait un peu amateur.

En ajoutant à ça un petit côté madeleine de Proust puisque le film transpire les 90's (look, zic, langage), je ne me lasse pas de le revoir en me marrant toujours autant à chaque fois.

8/10

[Killbush]

Qu'est ce que j'ai pu le voir celui là, je te soutiens !
"C'est pas un pédé mon chat"

[erferf]

Ouais j'avais bien aimé aussi
"Fais la truie!" - *PAN* - "Ho putain le con il a tiré"

[Hannibal]

Le seul truc que je retiens du film c'est ça :

- C'est lequel qui a demandé à ma sœur si elle suçait ?
- C'est moi. Pourquoi, tu veux la remplacer ?

[Scalp]

J'aime bien celui là aussi.

[pabelbaba]

Assez surpris qu'il fasse l'unanimité!

[osorojo]

C'est parce qu'on est tous plus ou moins de la même génération je pense et que pas mal de souvenirs font que le film a un côté nostalgique chez nous. Enfin, pour moi, c'est un peu ça

[pabelbaba]

Au-Delà de la Gloire de Samuel Fuller - 1980

J'en avais un peu marre des films sur la WWII, mais bon, Fuller+Lee Marvin+Mark Hammil, ça attise la curiosité.

D'ailleurs ce film est un peu une curiosité. Il retrace toute la campagne américaine en Europe, de l'Afrique du Nord à la Tchécoslovaquie en passant par l'Italie, la France, la Belgique et l'Allemagne, via une escouade d'éclaireurs d'une douzaine d'hommes qui seront sur tous les fronts. Sur plus de 2h30 on n'a pas le temps de s'ennuyer, il leur arrive à peu près tout ce qu'il a pu arriver aux GI pendant cette guerre : triple débarquement (Algérie, Sicile, Normandie), embuscades, coups tordus, rencontre avec la résistance et les gens du cru, découverte des camps...

Rien de bien original à première vue. Néanmoins le traitement de Fuller n'a rien à voir avec la majorité des autres films de guerre. On ne s'attarde pas sur les morts, elles n'ont d'ailleurs rien d'héroïque, les protagonistes savent qu'ils sont eux-mêmes de la chair à canon. La morale de l'histoire étant que la seule gloire à la guerre c'est de rester en vie... Ce qui donne lieu à une fin assez inattendue.

Je pensais vraiment que l'allemand allait faire sauter sa grenade au milieu de l'escouade.

Au milieu de ça, Apocalypse Now a fait des ravages. On assiste à un nombre important de scènes étranges (Lee Marvin en djellaba, l'accouchement, l'asile...) qui donnent parfois au film un côté surréaliste. Le montage typiquement "fullerien" accroît encore ce sentiment. Certaines scènes sont coupées de façon tellement sèche qu'on se demande encore ce qu'il vient de se passer (notamment celle avec l'espion allemand ). Et on passe à autre chose dans la foulée sans explication supplémentaire.

Niveau casting Lee Marvin écrase tout et s'est vu octroyer toutes les punchlines. Néanmoins, l'Hemingway en herbe s'en sort pas mal (John Carradine), mais Mark Hammil et les autres sont transparents. A noter la présence cocasse de plusieurs frenchys, comme Stéphane Audran, Marthe Villalonga , Guy Marchand ou encore Serge Marquand !

En somme, voilà un joyeux bordel assez innovant. Je ne sais pas si Fuller était content de cette œuvre et s'il estimait avoir retranscrit correctement ce qu'il a vu pendant cette guerre, mais il aura réussi un film de guerre original et pas trop bancal.

7,5/10

[angel.heart]

Celui-ci ça doit faire 3 ou 4 ans que j'ai le dvd et toujours pas maté ( je savais même pas que c'était avec Lee Marvin ).
Mais ta critique m'encourage à le maté!

[pabelbaba]

Il ne devrait pas te décevoir. Mais faut quand un peu fermer les yeux sur les moyens techniques pas toujours à la hauteur (nombre de figurants, explosions façon feu d'artifice).

[Scalp]

Oue c'est très cheap mais au final ça gène pas.

[pabelbaba]

Where's Officer Tuba? de Philip Chan et Ricky Lau - 1986

Un petite prod D&B de 1986, je ne vais encore pas être très objectif...

Le scénario est tout simple, Sammo est un flic trouillard, malheureusement il a promis à un autre flic agonisant de le venger. Sammo n'exécute pas sa tâche, le fantôme du flic revient pour lui pourrir la vie tant qu'il n'aura pas arrêté les malfrats qui l'ont tué.

Sur ce pitch mignon tout plein on nous brode une comédie bien débile avec des gags de situation allant du navrant au très drôle. Les parties où le fantôme (David Chiang) vient foutre la merde dans la future belle famille de Sammo en sont un bon exemple. Les pets dans l’ascenseur, c'est navrant, Sammo qui drague sa belle-mère, c'est drôle! Mais globalement c'est plutôt amusant, on est très loin des scènes à rallonge qui n'en finissent pas comme dans les 2 premiers Pom Pom.

Ca, c'est pour le milieu du film. Prod Sammo oblige, ça frite sévère au début et à la fin. L'entame est assez impressionnante avec une course poursuite énergique et le final l'est tout autant avec un gros fight où Hwang Jang Lee (le coréen de L'Exécuteur Défie l'Empire du Kung Fu ) fait des merveilles, tout comme la doublure Jacky Cheung.

Le film ne révolutionne pas le genre, mais ça reste sympathique. Pour ne rien gâcher, on notera la présence de Joey Wong...

6,5/10

[pabelbaba]

Lemmy de Greg Olliver et Wes Orshoski - 2010

On n'attend pas grand chose d'un documentaire sur le leader de Motörhead. De la zic et du fun, et ce sera parfait!

Des deux côtés on est plutôt bien servi.

Le docu commence par une longue partie sur la vie actuelle de Lemmy à LA. On le suit dans son quotidien, tous les gens qui le côtoient racontent des anecdotes à la con, il nous parle de son amour pour les armes, les deux guerres mondiales, les machines à sous, le speed, le Jack Daniels et son fils. C'est plutôt marrant, le type est vraiment attachant, il est montré sous un très bon jour et passe pour plus malin qu'il n'en a l'air. Les intervenants savent de quoi ils parlent et ne tirent pas la couverture à eux. D'Henry Rollins à Ozzy en passant par MetallicA, Dave Grohl ou Lars Frederiksen, on sent que les mecs l'adorent vraiment et qu'il incarne l'essence du cool.

Puis le doc revient sur son histoire, son passage dans les différents groupes avant Motörhead, avec beaucoup d'interventions des musiciens qui l'ont côtoyé avant la gloire. Je ne savais pas qu'il s'était fait virer d'Hawkwind! Avec pas mal d'images d'archive c'est assez plaisant de le voir avec son look Swinging London dans les 60's...

Enfin, la dernière partie est plus axée sur les performances live. Là, on nous balance tous les gros tubes joués en concert. Ca dépote (putain, Damage Case avec MetallicA! ), les titres sont montrés en intégralité, mais on a aucun titre un peu obscur, c'est du gros best of qui tâche.

Bon, ça peut paraître un peu long, le film dure près de 2h, mais les plus de 40 ans de carrière du bonhomme vécues à 100 à l'heure permettent de bien les remplir!

8/10

[Alegas]

Deux Hommes dans Manhattan de Jean-Pierre Melville - 1959

Je n'ai jamais rien lu de glorieux à propos de ce film, alors que j'ai pu voir des avis positifs pour Un Flic, qui est pourtant bien pourri.

Au final, j'ai été agréablement surpris. Hormis le jeu pas terrible de Melville qui tient le premier rôle, et une intrigue pas franchement folichonne, cette balade nocturne dans le New York des années 50s est formellement plutôt intéressante. Au premier plan, la bande son jazzy est de qualité et complètement intégrée à l'histoire. S'il y a de la musique, c'est que quelqu'un a allumé la radio, enclenché un tourne-disque ou que des musiciens jouent en live. Malgré ce handicap, il y en a très souvent et Melville joue avec cela. Par exemple, on ne sait qu'à la fin d'une scène que la musique qu'on entendait venait d'un disque. C'est tout bête, mais ça fait son petit effet.

Comme tout bon français (voire étranger) qui tourne aux US, le film regorge de plans et séquences carte postale de la ville. C'est un peu trop appuyé, dès que l'on montre un lieu la voix off nous indique ce que c'est. Même si c'est un peu lourd, on s'y habitue. Ce qui est dommage en revanche, c'est d'avoir tourné en 1.33 et pas dans un format plus large, car il y a pas mal d'extérieurs. Bon, je sens que je vais apprendre par la suite qu'ils ont été tournés en banlieue parisienne et je vais passer pour un con...

C'est une un film bien anodin dans la filmo de Melville, mais il ne devrait pas rebuter les complétistes.

6/10