Dalkomhan Insaeng (A Bittersweet Life) (2005) by Jee-Woon Kim
8,5/10
Le Cinéma Sud-Coréen continue de me fasciner depuis maintenant 7 ans et la fabuleuse "claque"
Old Boy. De plus, il est évident que ce
A Bittersweet Life de par sa structure narrative, sa mise en scène inventive et son soundtrack orienté "musique classique" nous renvoie forcément aux souvenirs de l'Oeuvre culte de
Chan-Wook Park...
Les thèmes récurrents du Cinéma Coréen tels que l'Amour et la Vengeance sont à nouveau réunis pour nous concocter un parfait petit menu aphrodisiaque.
Comme toute bonne Oeuvre Asiatique qui se doit d'être respectée, on a droit d'entrée à un combat pieds/poings des plus prometteurs quant à la suite. La présentation du personnage de '
Sun-Woo' est réduite à sa plus simple analyse, ce qui est une bonne chose puisque le rythme du Film sera donné pour ne plus nous lâcher et il semble que le bannissement de scènes futiles soit de mise. '
Sun-Woo' est un jeune homme de main travaillant pour un des boss de la pègre locale. Jeune, fougueux, déterminé et visiblement sans pitié aucune, il va malgré lui apprendre l'Amour et ainsi se heurter à un "univers" qui lui a tout appris et donné, un "univers" où toutes les valeurs morales ne sont que des mots vite dits vite oubliés, un "univers" qui finalement ne lui correspondait pas. N'ayons pas peur des mots, ce qui à mon sens est la grosse qualité de l'Oeuvre, c'est cette technique si subtile et intelligente que
Jee-Woon Kim va utiliser pour nous expliquer la naissance et la confirmation des sentiments de '
Sun-Woo' vis-à-vis de '
Hee-Soo'. A aucun moment les personnages utilisent des mots pour exprimer cette effusion. Uniquement basé sur des non-dits (ah ces fameux tabous de la Société Asiatique qui en font une richesse lorsqu'ils sont traités tels quels dans le monde du VIIème Art) et des regards, on comprend tout de suite que '
Sun-Woo' ne remplira pas son "contrat" et basculera très vite dans un monde de haine et de violence qu'il ne connaissait que du côté de l'agresseur. Les rôles s'inversent l'espace d'un instant et il apprendra ce qu'est la véritable Vie...
A partir de là, le Film s'accélère encore plus et des combats à mains nus viennent se greffer des combats à l'arme blanche bientôt suppléés par des gunfights dignes du Cinéma de
John Woo et où le souvenir du
Scarface de
De Palma pourrait même titiller notre esprit lors du carnage final. Techniquement, toutes les scènes de baston et de fusillades sont d'une lisibilité extrême, la mise en scène est d'une réussite absolue, on peut peut-être reprocher une ou deux séquences où le montage n'est pas ultra-linéaire mais ça reste un détail infime et l'ensemble se délecte avec une réelle passion. On rentre dedans et on n'en sort qu'au bout des 115 minutes...
Les prises de vues sont léchées, les quelques ralentis transforment ces scènes en chorégraphie esthétiquement réussie comme seul le Cinéma Asiatique sait le maîtriser. Un autre point fort : le casting.
Byung-Hun Lee possède une classe et un charisme tout bonnement époustouflant et son interprétation marquante décuple encore plus mon envie de découvrir
Akmareul Boatda (I Saw The Devil). Rien à redire non plus sur le reste des comédiens/comédienne alternant visages sympathiques et trognes gerbantes. Et s'il y avait une chose à redire, ce serait peut-être au niveau de certains passages humoristiques (ex.: les scènes avec les trafiquants d'armes) qui, du coup, font légèrement retomber la tension des évènements mais rien de gênant non plus, d'ailleurs on en sourit et la négociation se termine en un nouveau gunfight impressionnant. La pointe de comédie est, du reste, inhérente au Cinéma Coréen.
Old Boy en possédait également une petite dose et jamais cela n'a desservi l'excellente sensation d'avoir assisté à une Oeuvre pas forcément innovante mais en tous les cas indispensable. Et
Dalkomhan Insaeng (A Bittersweet Life) entre dans ces critères...