Starship Troopers |
SciFi Insectoïde
De Paul Verhoeven
Avec Casper van Dien, Denise Richards, Dina Meyer
Etats-Unis, 1997 |
9/10 |
A bien y réfléchir, les films de guerres spatiaux sont rares, d’autant plus si ils sont de qualités. Et mine de rien, malgré un sujet de départ très nanardesque (une sorte de 7ème compagnie parti buter des insectes géants ans l’espace), ce film fera date dans l’histoire du cinéma de par sa double lecture.
Série B bourrine et décomplexée, Starship Troopers flatte notre rétine. Après une intro très second degré, les séquences de guerre et d’action s’enchainent pour notre plus grand plaisir. L’hémoglobine et les cartouches côtoient sans vergogne les démembrements, les explosions de vaisseau et les poitrines féminines. Une sorte de fantasme qui prend vie sur grand écran, le tout dans la cohérence la plus totale, et servi par des effets spéciaux toujours au top.
A noter un casting au poil. Que ce soit Casper van Dien tout en muscle et machoire carrée, archétype du bellâtre, Denise Richard, toujours aussi mignonne ou Dina Meyer version garçon manqué, le trio amoureux avance avec conviction dans le film. Les seconds rôles sont tout aussi parfaits, notamment Michael Ironside qui fait toujours plaisir à voir surtout dans une des séquences finales pleine de fureur, sorte d’Alamo version arachnéen.
Mais la grande force du film, et ce qui lui doit le statut qu’il a aujourd’hui, c’est la double lecture qu’on peut en faire. Au-delà du film de SF réussi, c’est une œuvre très cynique qui tire à boulet rouge sur tout ce qui bouge et qui le fait de manière cohérente avec le côté SF pure. Le héros américain type, dent blanche, musculeux et prétentieux n’y est qu’un objet tout juste apte à se faire déchiqueter. La guerre qui y est engagée l’est par un peuple arrogant pour un motif totalement obscur voire fumeux. Le tout prend place dans une société aseptisée et ultra contrôlée dans laquelle la moindre faiblesse n’est pas tolérée. Devenir citoyen veut dire s’engager dans l’armée, la propagande et l’information ne font qu’un et ne sont divulgué qu’a travers de cours flashs d’infos très ciblé et racoleurs… Il n’est pas interdit d’y voir un parallèle avec la Grèce spartiate ou le IIIème Reich, c’est même conseillé.
Bien sûr, tout le monde y voit ce qu’il veut y voir, mais il est difficile de ne pas discerner que l’on tient ici l’exact opposé d’un film patriotique. Toujours aussi percutant malgré les années qui passent, ce film se revoir avec toujours ce petit sourire en coin. Bourrin, jouissif, mais aussi très corrosif.