Première grand film de David Lean notamment grâce à l’utilisation du Cinémascope et le genre : film de guerre atypique (auquel viennent s'immiscer une part d'aventure et d'épique) où l’affrontement verbal remplace celui des obus et des balles; où le courage des guerriers s'efface devant celui des bâtisseurs.
Techniquement c'est d'une beauté inattaquable : la profondeur de champ inouïe, les décors naturels magnifiquement exploités, le cadre, la composition des plans toujours élégants et léchés sans sombrer dans le fantasme aseptisé récurrent au cinéma à cette époque. Lean met en scène des personnages charismatiques et bornés, aveuglés par l'honneur et les valeurs ancestrales de leur pays respectifs : japon, Angleterre. Deux îles jamais aperçue dans le film. Les hommes se confondent dans un troisième pays : la Thaïlande. Même perdus au fond de la jungle ils s’entêtent à vouloir dégager une un air digne, hautain et fier. L'un (le sous-exploité et pourtant remarquable Sessue Hayakawa ) est obsédé par son salut militaire (la construction du pont dans les délias) et la guerre (la réalité du moment) tandis que l'autre (le parfait Alec Guiness) s’obstine à résister aux ordres de l'autre. Droit comme un piquet il ne se permet aucun compromis.
A force de révolte purement volubile il finit par "gagner" tandis que Saito se morfond, observe de loin et pleure en cachette, affecté par une honte plus grande que tout. Deux hommes s’affrontant par le regard ,par le discours et les valeurs opposées et pourtant similaires : l'honneur prime. Chacun d'eux oublie la guerre qui ne jeu et finit par n'avoir en tête que la réussite du projet: construire le fameux pont. Le fossé est ainsi brisé et plus le film avance plus une certaine harmonie règne entre les deux ethnies (c'est subtil, mais trop ne surface pour mériter plus de développement).
Le scénario est loin d'être manichéen (même le traitment Japonais restye une peu en retrait) et les perosnnages principaux sont tous ambigus (Holden l'évadé américain qui se fout des autrres et ne veut pas faire mahcine arrière pour les aider mais fini par accepté car acculé par ses supérieurs ; Guiness respectable et respecté qui s'entête à peaufiner un ont dessiné et voulut par l’ennemi ; Saito qui s’enlise et se perd dans des valeurs devenus obsolètes face à un peuple qu'il dit détesté mais dont les manières force l'admiration et le troisième "fou" (Jack Hawkins), forcené et obtus comme les deux autres grands chefs dans leur quête d'honneur , de courage et de victoire.
Même si le film est sublime, l'ambiance visuelle n'est pas contemplative ni relavant d'un pur documentaire à l'image aseptisée. Ici, les acteurs transpirent, les vêtements sont criants de vérité, déchirés, les visages luisent sous la chaleur cuisante du Soleil et la jungle est étouffante. Tourné entièrement en décors naturels, le Pont de la Rivière fait partie de ces films à l’authenticité indémodable où le travail des créateurs connotaient une véritable passion pour un art qu'ils chérissaient par-dessus tout, n'hésitant pas à affronter des gros soucis au pour une scène de 30 sec qu'ils auraient pu tournées en studio avec maquette pour 10x moins cher et moins de jours de travail (la scène de l'explosion du pont).
Assez statique, le film n'en possède pas moins de bons travellings et de bonnes scènes bien montées (comme le final où s'alternent à la fois la joie des soldats British fêtant l'ale pont achevé ; les soldats ne mission commando pour exploser le pont, le sourire d'Alec Guiness et Saito préparant dans le calme et la solitude son futur harakiri (c'est largement suggéré). mauvais point pour les musiques bien trop "fanfare" à mon goût et qui , même si ça correspond au ton de départ (l'armée British qui débarque en tant que prisonniers dans le camp de Saito en sifflant un air joyeux), reste en décalage avec le reste du film plus sombre (à partir du moment où William Holden et les deux autres reviennent dans la jungle). Malgré tout,ça correspondant plutôt bine car le message du film tend à montrer que les deux hommes qui s’affrontaient pour leur propre "image" n'ont fait que savourer un combat pacifistes et rhétorique alors qu'atour d'eux , les autres font la guerre. L'ennemi des British vient d'eux-mêmes avec ce commando réunit pour battre le pont tandis que tout les autres se tuent à la tâche avec amour , patriotisme et respect pour leur général...
La paire d'acteurs n'est pas assez prononcé ni exposé pour atteindre des sommets mais dans l'ensemble c'est excellent. L'écriture est vraiment bonne même si on sent que le film n'est pas bien équilibré. Les ellipses entre le camp et l'évasion d'Holden puis son retour au QG de l'armée et le retour à la jungle c'est bancal. Ça casse un pue le film et le film est justement trop "scindé" en 3 parties ce qui est assez dommage.
Formellement c'est intense , magistral et l'usage du scope permet un décor vu sou un angle vraiment large , l'immersion est renforcé sans avoir besoin d'une mise ne scène très mouvementé. Le film signe là un académisme léché qu'on retrouve de moins ne moins au cinéma. Il faut dire que les photos à l'ancienne (les regards qui ressortent bien, les perles de sueurs sur les visages, le technicolor etc...).
Entre l'ambition démesuré du film (sans aucune scène de batailles malgré ça
), son duel ethnique/code de conduite (voir l’Anglais qui aborde les conventions de Genève pour défendre sa positon et le Japonais rétorquer sur le Bushido ça exprime bien la direction que prend le l’œuvre).