HARAKIRI
J’ai eu l'impression de regarder 1984 version chambara. Du blabla incessant, statique à souhait (ok il y a quelques mouvements fluides, lents et bien pensés mais les plans qui ne bougent pas et qui s'éternisent franchement c'est soporifique) surtotu quand la scène elle-même est déjà très apathique.
Bon tout ça est voulut mais j'ai pas du tout accroché. Je préfère de loin Goyokin et le Sabre du mal qui sont beaucoup moins poussifs et plus épiques.
HARAKIRI c'est solennel, superbement interprété (Nakadai je pense même que c'est son meileur rôle), ça dépeint la fin des samouraïs comme jamais par un tête à tête entre un Ronin et un Shogun le tout en une sorte de joute verbale magistrale dont l'écriture (c'est vraiment LE point fort du film les dialogues sont exceptionnels)n'a d'égal que la finesse et la subtilité du fond.
Par conte, je trouve le scénario et sa construction bancale. Le suspens est peu présent, dès le départ on sait très bien que le personnage principal n'est pas là pur simplement se faire Harakiri et ya aucun cliff alors que les éléments dévoilés petit à petit le supposait. On aurait pu avoir un film où on découvre la vérité au fur et à mesure et surtout à la fin mais là dans les 20 premières minutes c'est réglé on devine que le type était lié au jeune qui s'est fait Harakiri avec un sabre en bois donc du coup je comprend pas trop pourquoi faire durer jusqu'au bout du film la discussion vu que l’élément le plus important on le connait (devine plutôt) dès le départ. Alors on devine pas que le jeune avait un enfant malade et une femme sur le point de mourir mais bon ce qui émane de lui ne pouvait que nous éclairer c'est pour ça que je trouve le personnage et l'acteur très cliché. Le jeune, pur, élégant qui veut se faire Hara kiri et demande à avoir 2-3 jours devant lui ça m'a paru bancal en terme d'écriture...J'ai pas trop cru à cette histoire (Nakadai dit qu'il fallait demander au jeune pourquoi il voulait quelques jours de répits avant de se faire harakiri mais il faut pas pu le dire lui-même?) C'est hyper mou en terme de narration et d'ambiance alors qu'au final bah yavait rien à révéler de bien transcendant pour justifier ce faux-crescendo.
Je vois plus le film comme un requiem sur les Samouraïs avec une histoire qui développe pour une fois vraiment bien le thème du ronin, de la pauvreté et de la misère de leur vie, et pour une fois le "guerrier " on le voit rarement se battre, ce n'est pas quelqu'un de sacralisé, pas de plans iconiques , la déchéance du samouraï et les valeurs qui foutent le camp, le Shogun qui part en couille et évolue dans les directions qui lui chantent (à la fin les fusils le prouvent)et le duel final franchement c'est du masterpiece par contre. L'ambiance, le décor...
mais alors le combat est vraiment vite torché et très brouillon. Les sabres s'entrechoquent 3-4 fois et c'est réglé. Nan vraiment Harakiri ne possède pas de scène vraiment "marquante".
Il y a une sacré aura qui entoure le long-métrage mais pour pas grand chose finalement. D'ailleurs, le final..Poussif comme celui du Sabre du Mal mais bien moins impressionnant, bien moins violent, et bien moins crédible. Je trouve ça poussif de faire durer ces 1 contre 100 pendant 15 plombes alors que ça passe pas du tout à l'écran quoi.
Et oui bon les Chambara plus j'en mate plus en fait j'ai l'impression de voir le même film tant le fond est le même ; tant Nakadai interprète un peu toujours de la même façon ses personnages, ya pas de grands changements entre les trois Chambara que j'ai vu à part la couleur sur Goyokin.
Harakiri est un film très sombre, pessimiste et violent mais je n’ai pas pris une claque du tout.
Bon la mise en scène est de qualité , c'est de l'académisme maitrisé avec quelques plans excellents.
Les rares musiques sont inaudibles et inécoutables tant c'est strident et insupportable sauf le thème final (le 3 dernières minutes).
Je reste pas convainque par Harakiri malgré des qualités indéniables mais vraiment ce qui me gène le plus c'est l'histoire et l'ambiance du film. tout le reste c'est respect. Parce qu'ok la lenteur ça fait partie du genre mais là c'est extrême quand même. C'est pas que le film est long mais ce genre d'ambiance un peu pesante me lasse vite sauf quand c'est vraiment utile au récit.
Je suis pas objectif sur ces deux aspects vu que c'est personnel.
7.5/10