Non mais c'était pour déconner, on en discute souvent avec Scalp, et c'est vrai qu'il a souvent des attentes plus élevées que moi sur des films qui n'en méritent pas beaucoup.
Sérieusement, ca me dérange pas qu'on soit élitiste, mais pas avec certains genres de film. En matant du dtv tourné en Bulgarie, tu sais bien que tu vas pas tomber sur une performance d'acteur hallucinante ou sur une mise en scène qui décoiffe (quoique les surprises sont toujours possibles). Par contre, être super exigeant avec des réals qui ont un statut de grand réalisateur (ou qui se prenne pour), ça me parait normal
Presque 10 ans après les Sept Samouraïs, Kurosawa réalise une suite à Yojimbo et signe un chambara loin des "crépusculaires" comme Hara-Kiri ou le Sabre du mal et amuse son public avec un long-métrage au ton léger, divertissant, souvent drôle , rythmé et court : le ton et l'esprit correspondent parfaitement aux 7 samouraïs mais au lieu d'avoir des professionnels qui aident tout un village Sanjuro met en scène un seul rônin à l'allure proche de "Kikuchiyo" que jouait aussi Toshiro Mifune : un marginal aux manières vulgaires et grossières sous couvert d'un homme attachant, doué et lucide mais aussi très dévoué et sévère. Le scénario et la narration linéaire n’empêche pas l'intrigue d'être passionnante et ludique malgré un manque cruel d'enjeux distincts et de personnages profond : à part "Sanjuro" le reste est relégué au second plan : même Nakadai est en retrait malgré des scènes une interprétation assez bonne.
Loin d'être une fresque épique et historique, ce chambara tout public (les combats sont vite expédiés et on sent que Kurosawa n'est pas intéressé par ça : le sang est inexistant comme sur les westerns de Leone , ici, les fights sont trop peu graphiques et ça fait un peu mal après avoir vu les scènes grandioses en plan-séquence du Sabre du Mal par exemple) surprend par sa qualité d'écriture et la caractérisation de son "héros" à l’apparence trompeuse dont il a totalement conscience vu le discours et l'expression "l’habit ne fait pas le moine" qu'il balance aux jeunes Samourais encore inexpérimentés qui les rejettent au début pour finalement le considérer comme un maitre, un homme à part, solitaire et charismatique qu’ils porteront en exemple. En parallèle , Kurosawa dresse une critique de la violence et des duels radicaux dont les sabres s'élèvent tels des juges au-dessus des condamnés. En filigrane, Sanjuro est traité comme un anti-héros car lui aussi l'avouera à la fin "Je suis un sabre nu" , rapport à ce que lui avait dit la femme sur son caractère souvent radical le sabre à la main.
Digne d'un film d'action avec des scènes de combats succinctes et un suspens qui tient en haleine, le film est jonché d'atout typique du genre comme l' intrigue à rebondissements teinté d'espionnage, d'infiltration et de complots. La mise en scène est tout de même moins inspirée et possède moins d'ampleur que les Sept Samouraïs (pas les mêmes ambitions non plus) mais on reconnait tout à fait le style Kurosawa grâce à quelques plans. Le gros atout du film reste Sanjuro , ses guenilles et ses postures blasées et nonchalantes qui passent presque pour de la fainéantise. pourtant, il cherche toujours à éviter aux jeunes une confrontation directe avec leurs ennemis et les protègent en quelque sorte contre ce qu'il n'arrive pas lui-même à totalement abandonner. Le coup des camélias et le nom qu'il se donne rapport aux jeunes fleurs du jardin ça offre un petit moment poétique et mélancolique très féminin (ce sont les femmes qui en ont l'idée) et plaisant.
Le duel final est concis, surprenant, grand-guignol mais effroyable, un coup de taille d'une rapidité incroyable et qui provoque un geyser de sang démesuré qui contraste totalement avec la sobriété du film. Ce plan sert à montrer aux jeunes samouraïs la nature même de ce qu'ils fantasment au départ (les valeurs de combattants, le combat, la violence largement critiqué par le réalisateur) Sanjuro veut rester seul et vagabonder tout en étant devenu une icône devant laquelle ses "élèves" s'agenouillent en signe de respect.
Belle critique, comme très souvent ! ça m'intéresse cette fin qui contraste avec les fantasmes des apprentis samouraïs. Je l'avais en DVD dans une qualité moyenne, mais je voudrais bien le racheter dans l'édition criterion bientôt. Tu sais que les samouraïs, ça me fait le même effet que toi pour les arbres et les dinosaures !
Richard Donner n'étant clairmeent pas un très grand réalisateur, cela ne l'a pas empêché de livrer quelques divertissements forts sympathiques et attachants (les goonies ou les armes fatales ) dont la force s'est certainement amoindrie avec le temps. Pour les générations touchés, ses œuvres restent touchantes par le côté nostalgique qu’elles provoquent. Ladyhawke ne déroge pas à cette règle : le film possède des enjeux d'une banalité affligeante et malgré un background loin d'être tout rose, le ton est trop souvent niais alors que l'aura du film se veut assez sombre et fataliste. L'histoire d'amour a un petit charme mais celui-ci est vite rompu par l'écriture pitoyable qui dresse deux portraits minables : la femme dont on fait tout pataquès caisse sur sa beauté son charme et sa gentillesse alors qu’elle a 10 lignes de dialogues et ne fait absolument rien d'important de tout le film (hormis la fin et encore). Rugter Hauer signe une de ses interprétations les plus fades possibles dont il a certainement du se venger dans la Chair et le Peau dans lequel toute la mode des films de capes et d’épées/fantasy gentillets et conte merveilleux sont chamboulés par les thèmes de Verhoeven (sexe, violence).
Même si la photographie du film possède quelques plans assez jolis et un tournage en décor naturel souvent saisissant (belle profondeur de champ), le film en pâtit par son fond assez creux, des acteurs absents et des protagonistes transparents : l'aventure épique est inexistante (le combats sont ridicules, le montage très moyen : on croit jamais à ce qu'on voit tellement c'est bâclé, lent et parfois trop découpé), tout est centré sur une malédiction dont on ressent à peine la souffrance dans le regard des deux tourtereaux alors que pour l'acteur ça méritait un rôle bien torturé et ténébreux mais non : la femme on la voit presque pas du film (pourtant son nom c'est le titre du film) et son rôle n'a aucun impact : on sent lequel le concept manque d'une écriture plus recherchée et plus organisée. Ça manque cruellement d'émotions et de rythme. L'univers intemporel on y croit à peine tant tout ressemble à notre univers (les châteaux, les ruines, l'ambiance, l’évêque). Plus que de la fantasy, Ladyhawke penche essentiellement vers le médiéval fantastique au mélange improbable entre la magie , le Moyen-âge et une musique affreuse totalement à côté de la plaque (rien que ce choix artistique fait largement descende la note du film tellement c'est incohérent avec ce qu'on voit à l'écran. A se demander comment le réalisateur a pu croire que ça collerait aux images ). Du film plan-plan nostalgie style parfois mignon mais pas loin d'être culte pour pas grand-chose (l'idée de départ est pourtant sympa: le mec qui se transforme en loup la nuit tandis que le faucon redevient femme au même moment ce qu iles empêche de se voir, de se toucher et de niquer en gros) : concept sous-exploité au possible tout comme Alfred Molina, sensé jouer le "méchant" crasseux et chasseur de loups qui poursuit nos héros: on le voit 3 secondes et se fait buter comme une grosse merde mais alors vraiment quoi on se demande à quoi aura servit son intervention et sa présence dans le film alors qu'on le présente comme un chasseur professionnel ).
Pour finir voici le thème sublime du film (vers la 48ème seconde on va se fendre la gueule ) :
Ah la B.O.d'Andrew Powell, compère d'Alan Parsons... Je suis fan d'Alan Parsons, mais c'est vrai que ce choix musical sur un film médiéval est totalement à côté de la plaque. Et en plus faut pas croire que ça marchait dans les années 80 (même si on avait des goûts bizarres à l'époque), déjà au moment de la sortie du film on trouvait ça douteux
George Lucas produit et "invente" l'histoire de Willow, film de fantasy tout public divertissant , bien après les échecs de quelques œuvres du genre (dont Legend de Scott) et longtemps après Conan et Excalibur, précurseurs barbares et violents dont le film de Ron Howard s'écarte radicalement par un ton bien plus accessible, un rythme presque effréné et une musique inoubliable sur fond d'intrigue très simple, très linéaire et qui propose un fantastique voyage à travers un monde imaginaire crédible, riche en peuples et en dépaysant grâce aux matte paintings et aux SFX pour l'époque géniaux (ils vieillissent très bien). La réalisation se cantonne à rester assez simple, très statique (il me semble qu'on ne voit pas un seul travelling , pas de plan-séquences, pas de mouvements de shacky ou steady et souvent un découpage limité à du champ contre-champ (ce ne serait pas Lucas le réalisateur ?! ) mais l'ensemble possède son lot de scènes entrainantes et énergiques grâce au montage et à l'humour fort plaisant du film.
Très épique mais pas "grandiose", Willow met surtout en scène tout un ensemble de personnages, de situations et d’ambiance qui ont peut-être du influencer Peter Jackson et son équipe pour quelques plans et visuels du Seigneur des Anneaux alors même que Willow s'inspire des écrits de Tolkien (le "petit" peuple des Hobbits est ici remplacé par les Nelwyns interprétés par de vrais nains). L'aura culte emprunte de nostalgie reste pertinente et pas volée du tout tant le film est une réussite : tournage extérieur (dont Nouvelle-Zélande), travail artisanal à l'heure où les CGI commençaient à émerger, charme indéniable et l’atmosphère féérique est admirable à plusieurs reprise mais clairement, le tout manque d'une vraie recherche artistique plus poussée (sur ce plan le chef d'oeuvre de l'époque et du genre reste Legend de Ridley Scott qu'on le veuille ou non - car bien plus radical dans son concept conte fantasy à l’univers quasiment impossible à identifier) et d'une forme moins conventionnelle. Quelques combats à l'épée (avec de bonne ambiance sombre, pluie et orage, boue , mais l’ensemble est trop posé pour vraiment se démarquer.
Malgré ça, l’histoire fonctionne, c'est pas très profond et surtout pour les enfants mais ça divertit, on "voyage" et on se laisse porter par les situations cocasses où Val Kilmer (excellent en Madmartigan !!) prend un pied jouissif à se battre à l’épée, à courir, à conduire des charrettes et à embrasser fougueusement Sorcha. Son personnage est vraiment le meilleur du film par son ambivalence : à la fois voleur et mercenaire il est aussi sensible, loyal, fine lame, aventurier né, drôle... Les autres acteurs sont sympas (les Brownies ) mais c'est surtout Warwick Davis le plus important, attachant et pour une fois qu'un nain à un vrai premier rôle on ne s'en plaindra pas , surtout que c’est seulement 20 ans plus tard qu'un autre nain connaitra ça alias Peter Dinklage , Tyrion dans le Trône de Fer. Pas si manichéen mais tout de même simpliste (Sorcha qu passe du coté des gentils en un claquement de doigts, Madmartigan et son background level zéro auquel on croit plus par son jeu que l’écriture du perso, Burglekutt et la troupe de Nelwyns qui accompagnent Willow sur une courte partie du voyage : dommage que ces protagonistes ne soient pas plus présent car l'exposition laissait suggéré une suite plus trépidante qu'lle ne l'est déjà etc...).
Notons quelques moments savoureux comme la poursuite avec la charrette, Madmartigan déguisée en bonne femme, le coup de la luge et de Val Kilmer transformé en grosse boule de neige qui dévale une pente et la bataille du château abandonné avec les trolls et l'Hydre , la transformation en cochons assez glauque et le combat finale des sorcières assez convaincants (et puis burné quoi sérieux avec ça se tape vraiment, il y a même deux bons coups de poings dans la tronche et quelques plans font penser au fight Gandalf/Saroumane du SDA : d'ailleurs dans même style celui de Voldemort/Dumbledore reste le must dans le 5ème opus de la saga Harry Potter). Reste quelques facilités et ellipses du même ordre que pour The nerverending story où le voyage initiatique parait durer 2 heures alors qu'il s'étale sur des jours et des jours. La notion de temps dans le genre fantasy n'aura eu ses meilleures scènes et transitions que sur Conan de Milius et le Seigneur des Anneaux avec ses plans de cartes, ses panoramas majestueux des paysages de la Terre du Milieu.
Willow se dresse comme une récréation résumé et enfantine des écrits de Tolkien mais jamais cheap, authentique , agréable , légère, jouissive et fun ! Clairement dans le top 10 des films de fantasy.
Super analyse de mon film d'héroïque fantasy préféré après la trilogie du Seigneur des anneaux et Conan, le barbare. Comme je ne l'ai pas revu depuis fort longtemps, je n'avais pas remarqué le lien évident entre certains plans de Willow et du Seigneur des anneaux bien mis en exergue par certaines de tes captures.
Moi j'ai vraiment du mal avec Willow... déjà à sa sortie il me plaisait pas Sinon la béo de Horner, le fameux thème que tu as mis en extrait est un plagiat (c'est Horner quoi ) d'une symphonie de Schumann.
Jeepers Creepers alias le film qui met 15 plombes à démarrer tandis qu'on suit une frère et sa sœur dans une bagnole, sur une route perdue dans le Dakota du Nord. Discussions pourries et intéressantes, dialogues écris avec les pieds, des péripéties vue milles fois (le camion qui poursuit la voiture, lui tape dedans , les héros flippent un coup et tout revient à la normal etc...). Une fois dans la "cave" on a même l'impression que le film n'a toujours pas démarrer. Malgré quelques pans sympas et une ambiance correcte mais fainéante (le film est limité et ça se ressent clairement lors de la scène hommage à Terminator où on ne voit fichtrement rien , même l'ambiance sonore des policiers qui se font tuer un par un c’est bidon).
Les acteur sont pas trop mal (enfin juste les deux gamins quoi) et les personnages sont parfois issus de nulle part comme la femme qui les aide à comprendre le background du monstre : c'est une grosse facilité. le monstre bah il est pas effrayant pour un sou , on se demande ce qu'il fout, pourquoi et comment. C'est pas gore, c'est à peine violent, le coté survival est pas exploité du tout, la scène de la voiture qui écrase plusieurs fois le démon c'est nullissime . C'est de la course poursuite pourrie sans tension ni suspens. Bourré de clichés su genre (les bouseux du coin tous enfermés dans une station service à bouffer et regarder avec inquisition les deux jeunes, la grand-mère qui en sait plus que les autres : sérieux cette scène elle est ridicule et inutile alors qu'on insiste dessus 3 plombes mais bon la grand-mère se fait buter c'est col on payera moins de retraite). Reste les cadavres qui servent de décors façon chapelle Sixtine, quelques plans, le design final du monstre (sympa mais encore une fois une de ses capacités est camouflée mais quand on apprend qu'elle a des ailes ça change quoi ? Bah rien ). Tu remplace la bête par un tueur en série c'était pareil tant la storyline du monstre est absente (apparemment il est gay ).
Waylander a écrit:Ouais ya à peine 30 secondes de plagiée. C'est plus un hommage qu'autre chose.
C'est carrément toute la structure du morceau, l'orchestration... c'est pas juste la mélodie qu'il a repompé... Enfin de toute façon avec Horner, quand c'est pas de l'auto-plagiat il pompe chez les autres Bon y'a quand même des partoches de lui que j'aime beaucoup