Alien 3de David Fincher (1992-2003)
Premier long de Fincher, qu'il a depuis totalement renié et désavoué, film maudit par excellence,
Alien 3 livre pourtant au final une bien belle copie, tout à fait digne de ces prédécesseurs.
Après un nombre incalculables de moutures du scénario (scénaristes virés les uns après les autres), avec Sigourney Weaver qui ne voulait pas reprendre le rôle, Fincher débarque enfin et doit commencer dans la précipitation son tournage sans script fini. Avec une pression de tous les instants de la Fox qui lâchera ses exécutifs sur le plateau pour brider Fincher dans ses exigences et lui réduire le budget initialement prévu, tout était chaotique. Au final la version sortie en 92, que Fincher ne montera pas puisqu'il aura claqué la porte avant, est intense, claustrophique et renoue avec le premier Alien dans l'esprit. Cependant pas mal de lacunes s'y faisaient sentir.
La nouvelle version sortie en 2003 (environ 30 mins de plus) n'est pas un montage refait par Fincher (il n'a pas changé d'avis et ne souhaite toujours plus aucun rapport avec ce film), mais à partir de copies de travail, on a là un montage certainement plus proche de ce que Fincher avait en tête au départ. De plus, il ne s'agit pas seulement de scènes rallongées ou de certaines coupes, mais d'une version vraiment différente dans son déroulement, avec des sous intrigues inédites, des personnages secondaires beaucoup plus développés, etc...
Le côté religieux et mystique est omniprésent dans le film, que ce soit par la foi qui anime les prisonniers, la musique de Goldentahl (Agnus Dei), le parcours de Ripley et sa fin.
On retrouve déjà la patte de Fincher, son soucis du détail, le côté visuel très poussé, un vrai talent qui alterne le suspense, l'action et l'intimiste.
Ripley est toujours là et c'est tant mieux, tant elle parait indissociable de cette lutte contre l'alien. Mais c'est une Ripley fatiguée, malade, sur la fin, usée par un combat qui dure depuis trop longtemps et les épreuves (la mort de son équipage dans le 1, de sa vraie fille qu'elle n'a quasiment pas connu - extended cut du n°2 - puis de Newt au début du 3). Avec le crâne rasé, affaiblie et nauséeuse, Ripley puise au fond d'elle ses ultimes ressources pour en finir. Son sacrifice final empreint de myticisme est superbe et bouleversant.
Quelques différences entre la version ciné et l'édition spéciale:
8.5/10