Super 8 de J.J. Abrams
Super 8 montre toutes les limites du cinéma de JJ Abrams, le réalisateur se révélant un faiseur à l’efficacité indéniable en redonnant du peps à des franchises qui battaient de l’aile, ici il choisit pour son troisième film un hommage à tout l’univers de Spielberg, un projet qui au premier abord semble personnel portant le nom d’une passion pour le cinéma fait maison en super 8. En réalité, Super 8 se révèle rapidement être une sorte de menu maxi best of 80's bien calibré de tonton Spielberg avec la troupe d’enfants et son ET le tout dans un petit film catastrophe.
Au départ le réalisateur semble réellement vouloir filmer ces enfants tous relativement attachant qui s’épuisent à faire leur propre film de zombie mais en 1h40 cela passe vite à la trappe, Abrams applique sa technique show télé en concoctant toute les 10 minutes un passage à suspense/action souvent très appuyé pour garder un rythme soutenu, Abrams sacrifie son propre film sur l’autel de l’efficacité à tout prix.
A l’image de la rayonnante Elle Fanning tout le potentiel du film n’est qu’effleuré au lieu de cela Abrams insiste sur un trauma totalement inutile à son histoire, accumule des incohérences pour pouvoir absolument délivrer régulièrement des attaques Alien, le réalisateur a beau faire tout exploser en CGI, clignotés ses lampadaires et rajouter du flare = la marque de fabrique Abrams mais il garde précieusement hors champ son monstre pour ne le révéler que lors d’un final témoin de l’absente totale de gestion espace et tension nécessaire à ce type de passage. L’alien repart aussi vite qu’il est venu laissant un arrière-gout de "tout ça pour ça ?" bien que la séance soit passé à toute allure, on oubliera le film tout aussi vite.
Abrams plus qu’un faiseur se révèle être de plus en plus comme un bel opportuniste sa carrière se résume à du reboot de franchise maintenant il n’hésite plus à flatter l’égo de Spielberg en faisant de l’hommage sans âme pour pouvoir être produit.
6/10