Apocaplypse Now de Francis Ford Coppola
L’apocalypse en pleine jungle Vietnamien, la folie humaine le long d’un fleuve sinueux, la démence d’un réalisateur qui signe le plus grand film guerrier de l’histoire du cinéma tout en rédigeant son testament artistique.
Everyone gets everything he wants. I wanted a mission, and for my sins, they gave me one. Brought it up to me like room service. It was a real choice mission, and when it was over, I never wanted another.
Francis Ford Coppola a la folie des grandeurs, Apocalypse Now est son exutoire, les hélices résonnent dans la tête d’un homme au bord de la démence, imbibé d’alcool, de sueur, le soldat étouffe dans son propre subconscient ou défile les images en fondu enchainé d’une guerre au Napalm. La fin est proche, mon ami … Une mission vient le sauver, la chasse d’un colonel, la voix d’un homme qui le hantera durant tout son périple, le mystère reste entier.
We must kill them. We must incinerate them. Pig after pig... cow after cow... village after village... army after army..
Toute la grandeur du film est de servir des passages épiques avec une pléthore de personnages aussi dingue qu’attachant, plus le bateau s’enfonce dans les méandres d’un pays à feu et à sang plus le film plonge dans une divagation psychédélique ou les fumigènes, le brouillard, l’humidité viennent s’entrechoquer avec les explosions, les rafales et la drogue. Apocalypse Now peigne une ambiance de psychose décontracté qui devient de plus en plus hallucinogène, un environnement délétère ou l’homme n’a plus conscience de ses actes, préférant planer pour oublier les horreurs dont il a été témoin.
Disneyland? Fuck, man, this is better than Disneyland!
La réalisation grandiose de Coppola offre des moments de bravoures qui marquent la rétine de manière indélébile d’une chevauchée arienne à un assassinat sauvage, sanglant tout en délivrant des situations décalées entre trip mystique et délires incontrôlés. La situation échappe aux plus hauts gradés, la meute en profite pour se défouler. Chacun trouve une occupation pour combler l’enlisement d’un conflit grotesque, le surf, la musique, les playmates, le lsd ou la lecture du dossier d’un homme dont la carrière militaire semble irréprochable, trop parfaite.
Everybody wanted me to do it, him most of all. I felt like he was up there, waiting for me to take the pain away. He just wanted to go out like a soldier, standing up, not like some poor, wasted, rag-assed renegade. Even the jungle wanted him dead, and that's who he really took his orders from anyway.
Le Colonnel Kurt profite du foutoir sans nom pour imposer son règne, un fanatisme sauvage. Blotti au fin fond des temples cambodgien centenaires, Kurtz s’érige en figure sacré, il n’a plus qu’à réciter des poèmes vagues et disloquant pour convertir une meute de cinglé porté par un Dennis Hooper totalement foutraque qui craint et hait autant qu’il vénère son seigneur. La confrontation tant attendue se révèle oppressante, malsaine, Marlon Brandon offre tout son charisme à un personnage présenté dans une peine ombre dégoulinante, il délivre les horreurs qu’il a vu qu’ils l’ont menée ici que son impuissance à faire machine arrière, il n’attend plus que le coup de grâce qu’il le délivrera des ses propres horreurs.
The horror... the horror...
10/10