Mission : Impossible - Protocole fantôme de Brad Bird
Brad Bird réalise la meilleure mission de Tom Cruise concentré en son centre via une cascade mémorable sablonnée gonflée à l'IMAX, le reste un jeu d'équipe rythmé et calibré.
La grande force du film est son rythme effréné et la précision de son découpage, on ne voit absolument pas les 2h passer, Brad Bird enchaine les scènes d’action, dès l’intro on sait que le voyage va être palpitant et que les gadgets vont être pour une fois utilisé à bon escient. Matela gonflable, écran mirage, lentille scanneur, gants ventouse .... offrant toute une panoplie de situations variées. Ce mission impossible numéro 4 écrase n’importe quel James Bond (en attendant l’essai de Sam Mendes) en déjouant les codes de sa propre saga exit les masques, tous se dérègle, Tom Cruise l’invincible fini par douter et doit se reposer sur l’esprit d’équipe. Pour la première fois de la saga un réalisateur a su retranscrire sur grand écran tout l’intérêt de la série TV originelle, le travail d’équipe qui le démarque des autres espions solitaires.
Tout le casting est impeccable de Simon Pegg offre le soupçon d’humour bien placé, le faire valoir sexy Paula Patton apporte pour une fois un peu d’émotion, seul Jeremy Renner semble sous exploité. Le quatuor fonctionne du tonnerre durant son grand morceau de bravoure central alterné, un voyage en haute altitude à Dubaï en pleine tempête de sable, Brad Bird amplifie la sensation de vide avec le format Imax pour délivrer une grande séquence d’action mémorable qui se finit en course poursuite à l’aveugle. On est prit de bout en bout à tel point qu’on aurait aimé prolonger l’expérience, la suite du film rentre bien plus dans le rang classique de la saga. Le défaut majeur du film avoir placé en plein milieux du film son meilleur passage tout ce qui suit semble bien plus fade malgré un duel de carrosserie bien chorégraphié.
En défaut plus mineur on pourra noter un méchant en carton (le meilleur reste Philip Seymour Hoffman dans le N°3), un générique raté sous forme de bande annonce, un scénario toujours aussi prétexte et improbable, une explosion du Kremlin hideuse, des personnages sacrifiés sur l’autel de l’action les deux tentatives d’apport d’épaisseur s’obligeant à faire un lien avec l’épisode 3 (merci Abrams) Jeremy Renner qui se confesse et surtout l’épilogue final vient plus plomber ce MI 4 qu’autre chose.
Ce Protocole fantôme signe un tel renouveau d’une saga oubliable qu’on est impatient de voir la même équipe rempiler pour un épisode 5.
7.5/10