Memories of Murder |
Réalisé par Bong Joon-Ho |
9,5/10 |
- D’un côté, un détective quelque peu oisif, peu dégourdi qui croit disposer d’un don intuitif pour débusquer les criminels et les meurtriers, un brin égocentrique et pas mauvais dans le fond, qui symbolise l’incompétence d’une police mal formée et disposant de peu de moyens. Il a bien consciences des limites d un système archaïque, lorsqu’il tente vainement de conserver intact les scènes de crimes. Persuadé de tenir à chaque fois le coupable, il use de tous les moyens, avec l’aide de son coéquipier porté sur la violence pour les faire avouer : fabrication de preuves, interrogatoires musclés, aveux forcés… S’ensuivent une série de scènes insolites, telle la dégustation de nouilles ou les commentaires du générique d’un feuilleton TV après des interrogatoires plus que musclés où malgré la violence des situations, on se prend à rire du comique de la situation. Le réalisateur réussit à dynamiter la violence par l’absurde. Et l’on rit franchement de cette scène totalement burlesque où Park Doo-Man mènent l’enquête dans les bains publiques à la recherche d’un suspect sans poil.
De l’autre côté un inspecteur venu de Séoul qui suit des pistes, étudie les faibles indices, réfléchit et mène son enquête en s’appuyant sur une méthode scientifique venue des USA. Le film repose en partie sur l’opposition de style entre les deux enquêteurs et sur leur affrontement sur le terrain, notamment lors d’une fabuleuse course poursuite nocturne . On pourrait croire que l’enquête va progresser, grâce aux méthodes nouvelles venues de la ville et lorsque les deux détectives s’associent, mais si cela semble être le cas un temps, il n’en est rien en définitif. Lorsque les preuves scientifiques viennent contredire les indices réunis par les enquêteurs, l’inspecteur de Séoul sombre dans la violence.