The Princess Bride |
Réalisé par Rob Reiner
Avec Cary Elwes, robin Wright, Mandy Patinkin, Chris Sarandon, Peter Falk, Fred Savage, Christopher guest, Billy Crystal Fantasy, USA,1h38 - 1987 |
9/10 |
Résumé : Cloué au lit par la grippe, un petit garçon accepte à contre-coeur que son grand-père lui raconte une histoire de princesse...Le film de Rob Reiner est une adaptation en tout point réussie du roman de fantasy de William Goldman. Un vrai film coup de cœur capable de générer une bonne humeur communicative. Un must dans la catégorie de ces films qui racontent une histoire dans l’histoire.
Ce petit garçon quelque peu blasé, plus habitué aux jeux vidéo qu’à la lecture, c’est le miroir dans lequel se reflète le spectateur qui a déjà tout vu et qui trouve que cette histoire de princesse laisse une impression de déjà-vu avec ses personnages stéréotypés…. Et puis, comme cet enfant, il se fait berner par l’art de ce grand-père (et donc du scénariste), de détourner les codes de ces genres éculés que sont le conte de fées et le film de cape et d’épée, pour en faire un pastiche anachronique, bourré d’inventivité, aux dialogues ciselés et aux rebondissements improbables et inattendus. Un bon conteur et un bon scénariste doivent savoir manier l’art de surprendre et de tenir en haleine leur public, même si celui-ci sait que le conte se termine invariablement par l’incontournable : « Happily ever after ». Derrière son aspect de comédie ironique et délirante, le film met en avant un talent essentiel et précieux à mes yeux, celui du conteur : même l’histoire la plus convenue, la plus banale, peut devenir palpitante et rocambolesque, si celui qui la narre y met toute sa passion. Le personnage du grand père incarné par Peter Falk est un bien bel hommage à tout ces conteurs, ces écrivains, ces scénaristes qui consacrent leur temps à faire vivre des histoires pour le plus grand plaisir du public.
Prenez un conte classique avec une jolie princesse naïve comme il se doit, ajoutez une valet de ferme amoureux de la dites princesse qui devient un pirate redouté de tous, au look très
Zorro,
un géant plus poète que redoutable, l’incontournable scène de sables mouvants des films d’aventures, quelques monstres, un prince narcissique, arrogant, aux talents de limier, un homme de main à six doigts, une fine lame espagnole, agrémentez de duels dignes des meilleurs
Swashbuckler, avec joutes verbales courtoises, parades et bottes secrètes, d’un zest de magie avec un couple de sorciers décatis, d’un soupçon de torture inventive, d’un duel de cerveaux autour d’une coupe empoisonnée, d’une attaque de château où disposer d’une brouette devient un atout indéniable, saupoudrez d’une bonne dose d’humour et de quelques miracles au nom de l’amour véritable et vous obtenez la recette de
Princess Bride, un conte fantaisiste, une comédie ironique qui explose les codes du genre pour mieux les réinventer, d’ailleurs, le film commence pratiquement par le baiser final !
Rob Reiner et William Goldman, nous livre leurs secrets pour transformer un conte romantique gnan gnan, en épopée surprenante. Car, la première fois que l’on visionne ce film, on ne sait jamais, ce qu’il adviendra dans la scène suivante, tout au plus peut-on deviner un « happy end » final, mais les péripéties qui conduiront à cette incontournable conclusion, sont impossibles à imaginer, tant le narrateur fait preuve d’ingéniosité. Ce film réconcilie toute la famille avec les histoires de princesses, en ajoutant tout ce qui fait le sel de l'aventure, les pirates, les géants, les combats à l'épée façon Errol Flynn, un prince bien retors...pour les plus jeunes et le côté satirique et rocambolesque pour les parents. Un hommage parodique à l’humour décalé, mais jamais grossier. Nul besoin de rot ou de pet pour faire rire et emporter l’adhésion des enfants et des parents.
Cette histoire de princesse, à nulle autre pareille, doit aussi son succès à des interprétations inspirées.
Peter Falk excelle dans le rôle du grand-père narrateur et
Fred Savage est parfait dans le rôle de ce jeune garçon dubitatif face à cette histoire de princesse.
Robin Wright joue très sérieusement son rôle de princesse Bouton d’Or,
alors que tous les autres acteurs jouent avec délectation sur un registre satirique ce qui accentue les effets comiques de toutes ces aventures. On retiendra surtout les prestations de
Chris Sarandon vil à souhait dans le rôle du prince machiavélique et
Mandy Patinkin, fabuleux en escrimeur espagnol, à la réplique devenue culte :
« Bonjour. Je m’appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépares toi à mourir ».
Ajoutez des décors en cartons pâtes au charme désuet qui alternent avec de splendides décors naturels, une musique envoutante et vous obtenez un film simple et pétillant de drôlerie, dans la lignée duquel s’inscrivent avec plus ou moins de réussite Il était une fois et surtout Stardust .