Zatoichi : Voyage Meurtrier Kenji Misumi - 1964
Ce 8ème épisode marque le retour de Misumi sur la série. L'histoire se révèle un peu plus originale en s'éloignant un peu du schéma habituel, bon il bute toujours des méchants yakuza mais ici il arrive pas dans une ville pour faire du bizness, ici il se retrouve avec un bébé sur les bras suite à la mort de sa mère par sa faute, du coup il se s'en redevable et va tout faire pour ramener ce petit à son fils. Je sais pas si c'est essentiellement dut à la présence du bébé mais le personnage gagne ici un supplément d'âme, on est loin du Ichi rigolard et une vrai mélancolie se dégage du personnage et l'épisode se révèle plutôt poignant ( ce qui est surprenant au vue des épisodes précédents ) car le personnage se rend compte qu'il ne pourra jamais être père et qu'il est voué à vivre dans la solitude ( il se montrera très dur avec la voleuse alors qu'il l'aime vraiment ), on est souvent à 2 doigts de tomber dans le mauvais mélodrame mais ça tient la route quand même. Ainsi derrière la bonhomie naturel de Ichi se cache un homme triste de son sort qu'il sait éternel, sa vie se fera toujours dans le sang, ainsi le court moment de répit pendant lequel il joue avec le bébé prend une tournure dramatique car à ce moment il comprend tout ça. La famille éphémère de parias qu'il forme avec la voleuse est toute symbolique, les 2 n'auront jamais de famille de part leur statut mais le temps de cette aventure ils partagent des moments de bonheurs et s'adoucissent au contact de ce bébé.
Bon y a bien des passages légers habituels ( Zato qui tue des méchants en changeant les couches du bébé ou Zato donnant le sein au bébé et le duo avec le bébé rappelle bien entendu le chef d'oeuvre du genre qu'est Baby Cart, alors que sur le fond ce sont vraiment 2 personnages bien différent ) mais ici c'est pas comme d'habitude, le personnage est devenu plus humain, moins super héros. Le rythme est toujours aussi lancinant sans que jamais ce soit chiant.
Niveau réalisation c'est un peu décevant ( pour du Misumi ) on l'a connu plus inspiré en composition de cadre et en idée ( l'intro très western est sympa tout de même ), ici c'est juste bien réalisé mais sans la saveur habituelle d'un bon Misumi, bon Zato qui maitrise 2 sumo à main nu c'est marrant mais c'est tout et le climax final tant attendu est pas mal mais faut faire comme Ichi et fermer les yeux sur les nombreux faux raccords, Misumi quand il fait dans la sobriété ça a un peu tendance à m'emmerder en fait. Ceci dit les mises à mort rapide ont toujours autant de classe, mais c'est plus grâce à la posture de Ichi que de la mise en scène.
Le thème musical
Un bon épisode qui change un peu des clans à dessouder, et dont le ton volontairement grave est plutôt réussi.
7/10