La Vengeance aux Deux Visages Marlon Brando - 1961
Film précédé d'une grosse réputation suite à tout les noms prestigieux qui ont bossé sur le projet et aussi parce que c'est le seul film de Brando.
Je vais être un didactique pour une fois car la genèse du film est intéressante, alors à la base il y a un roman de Charles Neider The authentic death of Henry Jones ( qui s'inspirait lui même de The Authentic Life of Billy le Kid écrit par le shérif Pat Garrett ), les droits ont été acheté par un certain Rosenberg qui refilera le boulot de scénariste à un inconnu à l'époque : Sam Peckinpah.
Brando lit le script et conquis, il achète le script et confit la production à Rosenberg, pour le réalisateur son choix se porte sur Stanley Kubrick, ce dernier accepte mais il veut retoucher au script ce que Rosenberg accepte mal, pendant ce temps Brando impose Malden au casting et une mexicaine inconnu pour le premier rôle féminin, Kubrick est officieusement viré par Brando, la version officiel étant qu'il a lui même quitter le projet pour allez réaliser Spartacus ( un film ou Mann a lui aussi été évincé par la vedette principal ), du coup le film se retrouve sans réalisateur et Brando décide de le réaliser lui même, mais ça reste Brando la tête dur et lui les délais il en a rien à foutre, aussi bien comme acteur comme réalisateur il est perfectionniste et du coup le film prend un retard monstrueux de 6 semaines ça passe à 6 mois et le budget est explosé de 1,8 millions ça passe à 6 millions, Brando livre un premier montage de 4h40 ( j'imagine bien la gueule du studio à la vue du film)
Bon western dans un décors atypique pour le genre, ça se passe en bord de mer ce qui donne certains plan carrément jamais vu pour le genre et très proche du contemplatif ( Brando attendait des heures entières pour avoir les vagues parfaites pour son plan ) :
Le film souffre de quelques petites longueurs ( j'ose même pas imaginer le premier montage de près de 5 heures, vu la simplicité de l'histoire je pense pas que des coupes soient une mauvaise chose mais là y manque quand même 2h30 de film, curieux de savoir ce qui a été coupé ) mais dans l'ensemble c'est un bon script bien mit en image par Brando qui se révèle aussi talentueux derrière la caméra que devant ( bon plus devant quand même ).
Le film repose vraiment sur le duel Malden/Brando, leurs retrouvailles est une sacrée grande scène où chacun ment à l'autre et chacun sachant que l'autre ment ( enfin Malden il a un peu plus de doute mais il connait suffisamment son ami pour se douter de quelque chose ).
Le rythme général est plutôt lancinant surtout à partir de la longue scène de la fête avec une histoire d'amour qui prend beaucoup de place ( elle est pas trop chiante et s'avère nécessaire à l'intrigue ), très peu d'action et une belle histoire de vengeance et quelques scènes sont précurseur des films spaghetti à venir ( la scène de torture publique surtout ), de même que niveau look et la personnalité de Brando rappelle Clint chez Leone, par contre la fin est un peu décevante ( surtout que la fin original était nettement plus couillu pour l'époque mais le happy end a été imposer par la Paramount ).
Brando film ça très sobrement et son film techniquement vieillit très bien notamment au niveau des séquences de tension et le 1 vs 1 plutôt court est bien foutu ( même si assez basique ) et les paysages naturels inédit pour le genre permettent quelques compo de plan sympa.
Le rôle de Malden a clairement influencé Clint pour
Unforgiven mais l'ordure interprété par Hackman est quand même plus ambigu que Malden qui ici se révèle quand même une belle pute ( d'ailleurs le thème de l'amitié trahis à donner lieu 3 ans avant à un excellent western avec
L'homme aux colt d'or mais la rivalité entre les 2 préfigure aussi le chef d'oeuvre Peckinpah :
Pat Garrett & Billy The Kid ) mais malgré tout il a un coté attachant, Marlon Brando bein c'est Brando il est jamais mauvais et là sans livrer la prestation de sa vie il est très convaincant en pistolera revanchard qui va tomber amoureux, il dégage toujours autant de charisme et sa performance toute en retenue est vraiment sans faille, Brando est vraiment bon dans ce genre de personnage peu bavard, Pina Pellicer est à tomber et pis on a une tête incontournable du genre avec Ben Johnson ( je balance un chiffre au hasard mais je suis certain que sa filmo c'est à 80% des westerns et ironie du sort il deviendra par la suite un acteur récurrent de chez Peckinpah ) qui campe une fois de plus un beau salaud libidineux et sans foi
Comme tout les westerns réalisé par un acteur c'est du tout bon ( pas besoin de citer les plus connus mais une petite citation pour Posse de Kirk Douglas ).
7,5/10