Gangsta Cop Michael Rymer - 1999
Le film vaut bien mieux que son titre fr pourri : Gangsta Cop, ici on se retrouve avec un ersatz de Dernière Limite, film dont il partage les mêmes défauts ( tous au niveau du script ).
Donc comme
Dernière Limite on se retrouve devant un
Donnie Brasco version black ( et épuré, ça va à l'essentiel, un peu trop d'ailleurs ) et ici à priori c'est aussi une histoire vraie ( enfin le film l'annonce ) on suit donc l'infiltration de Omar Epps pour faire tomber le caïd du coin joué par un surprenant LL Cool J. D'entrée on se tape un mauvais choix narratif : le film est construit en flahback, ce qui ne laisse aucun doute possible sur la fin mais bon on passe au dessus.
Le film évite de tomber dans l'écueil des films gangsta souvent too much et stéréotypé ( et puis ça fait bien d'avoir un film black où on nous sort pas le manuel Spike Lee du parfait petit film dénonçant le racisme ) et ici c'est plutôt correctement raconté bon y a des grosses ficelles ( God qui prend Epps comme bras droit un peu comme une envie de chier ), God est censé un big caïd et il a 4 pélerins sous ses ordres et puis le film est un peu trop court aussi ( 1h30 qui passe vite alors c'est bien on s'emmerde pas mais un peu plus de développement de certains trucs aurait pas été du luxe, pour une fois que je trouve un film trop court dans ce qu'il veut raconter ), ça s'accélère un peu trop dans les 20 dernières minutes sans que ce soit plus développé que ça, y avait moyen de faire mieux pour le personnage de Epps notamment du coté du dilemme moral qui finalement ici ne se pose pas vraiment.
En fait désormais tout polar de ce genre souffre de la comparaison avec The Wire qui est THE référence pour l'éternité, alors oui c'est une série avec plein de saison donc c'est forcément plus développé donc c'est pas comparable mais voilà c'est tellement ultime que c'est devenu une norme et ici au lieu d'avoir 15 minutes de love story bidon qui sert à rien le scénariste aurait mieux fait de bosser l'approfondissement de l'infiltration ( le Too Deep du titre ) du coup le film pâtit de sa courte durée. On a forcément tout les passages obligatoire de ce genre de film : peur d'être découvert et tout ce qui va avec.
La réal est plutôt surprenante ( mieux branlé que Donnie Brasco ), alors par rapport à Dernière Limite on a pas la magnifique photo de Bazelli, mais Rymer ( réal de la Reine des Damnés ce qui situe le bonhomme ) s'en sort très bien et filme tout ça dans un scope très classieux et sans effets à la con ( ce qui est plutôt rare pour un polar avec plein de gros black), ça manque quand même d'assurance dans les scènes importante ( la séquence de torture, le deal final ou bien encore la scène chez les latinos un peu foireuse dans son exécution ) mais c'est jamais plan plan ou 2 de tension.
Omar Epps depuis
Aniki j'aime bien cet acteur et c'est triste de le voir cachetonner dans des séries alors que c'est clairement un bon acteur, ici il est aussi bon en flic qu'en gangsta, LL Cool J dont je suis pas spécialement fan est ici plutôt bon dans son rôle de big boss qui faut pas faire chier, ça lui change de ses rôles de comique pas drôle, Nia Long a beau être mignonne son rôle sert à rien, elle parasite le film et en plus elle est mauvaise, Stanley Tucci apporte la prestance que demande le rôle, Pam Grier ne sert strictement à rien, les caméos de Nas et Jermaine Dupri passe plutôt bien et pis on a du black de The Wire et de Oz et ça c'est toujours bien et on retrouve aussi les latinos habituelles, quand il faut de la gueule tatoué vénère.
La BO est oubliable, par contre le soundtrack est excellent ( mais pas envahissant genre si on aime pas le rap bein ça agresse pas les oreilles ) : Nas, Method Man & Redman, Jill Scott, Miles Davis, Mobb Deep enfin du lourd quoi.
Petit polar très agréable qui ne révolutionne en rien les undercover movie mais qui se révèle efficace, ça sortirai aujourd'hui ce serait genre le polar de l'année.
6/10