Django de Sergio Corbucci
Attention spoilers
Après avoir découvert le cinéma de Corbucci avec « Le Grand Silence », Django paraissait être un second choix judicieux.
Le postulat de départ est simple : un homme solitaire tirant un cercueil (symbolisant son fardeau : la mort de sa femme, assassinée) arrive dans un village plongé dans la boue, où deux bandes rivales s’affrontent. D’un coté, les révolutionnaires mexicains dirigés par le Général Rodriguez, et de l’autre, les Sudistes aux cagoules rouges (référence directe au Ku Klux Klan) dirigé par le Major Jackson. Django, est totalement guidé par sa soif de vengeance, puisque c’est Jackson qui aurait tué sa femme.
Le rôle du héros solitaire est interprété par l’excellent Franco Nero, sa caractérisation est proche de celle d’Eastwood dans la trilogie du dollar (Django étant clairement inspiré par « Pour une poignée de dollars ») : cynique et expéditif, il conclue souvent ses phrases par un coup de feu. Nero assure parfaitement son rôle et sait lui donner lors de scènes plus intimistes, la dimension tragique nécessaire.
Les autres acteurs s’en sortent également très bien, notamment José Bodalo dans le rôle du chef révolutionnaire mexicain, dans un jeu proche de celui d’Eli Wallach.
La mise en scène est plutôt bonne, et certains excès de violence peuvent surprendre pour ce genre de film (Un prisonnier se fait couper une oreille puis doit la manger, Django laissé pour mort avec les mains mutilés). Les scènes d’actions sont toujours lisibles sans être transcendantes (même si l’introduction de la mitrailleuse dynamise clairement l’ensemble), Corbucci ayant visiblement du mal à donner de l’ampleur à sa mise en scène.
Le final, sans être aussi magistral et définitif que celui du Grand Silence, est tout de même assez rude : Django, dont les mains ont été massacrés, doit encore abattre Jackson et ses sbires, dans le cimetière où gît sa femme. L’histoire se conclura dans le sang et la douleur.
Django est clairement inférieur au Grand Silence, mais reste suffisamment sombre et techniquement réussi pour constituer une alternative de qualité aux chefs d’œuvre de Leone.
8/10