Le Cavalier noir (film, 1961) (The Singer Not the Song) - film britannique réalisé par
Roy Ward Baker sorti en 1961 ma note 7.5/10
« Éruption à Sumatra : l'alerte rouge déclenchée pour une semaine » : voici une information qui passe ce jour sur le Net et qui me fait penser a deux films que vous ne connaissez vraisemblablement pas !
"Le Diable à 4 heures" de Mervyn Le REoy et "Le Cavalier noir" (film, 1961) (The Singer Not the Song) - film britannique réalisé par Roy Ward Baker sorti en 1961(deux films au caractère désenchanté)…
SynopsisUn prêtre, le père Keogh, arrive au Mexique dans le village isolé de Quantano pour y établir une congrégation catholique. Il ignore que le pays est dominé par un criminel, l’impitoyable Anacleto. Celui-ci, athée, interdit toute forme de culte et, lorsque le père Keogh veut tenir ses offices, il exerce des représailles en faisant assassiner ceux qui s’y sont rendus. Keogh résiste à ses menaces, ce qui provoque un intérêt inhabituel d’Anacleto envers le prêtre. Le bandit engage même un dialogue métaphysique avec celui-ci en voulant lui faire admettre que ce qui est louable c’est « le chanteur (le prêtre) » et non pas « la chanson (la religion) »… Parallèlement, l’une des ferventes pratiquantes, Locha, s’enfuit de chez ses parents pour échapper au mariage que ceux-ci ont arrangé avec un homme qu’elle n’aime pas car elle est amoureuse du prêtre. Anacleto va saisir cette occasion pour séquestrer Locha en voulant encore éprouver le père Keogh qui fait bien plus que de l’impressionner : il libérera la jeune femme si le prêtre reconnaît l’échec de sa congrégation…
Autour du film Mylène Demongeot (actrice française) livre un aperçu du tournage dans son autobiographie, «
Tiroirs secrets »
« Nouveau film anglais, avec le metteur en scène
Roy Ward Baker (qui a dirigé
Marilyn Monroe dans
Troublez-moi ce soir). Ma carrière est au zénith en Angleterre à ce moment-là…
Le film — The Singer Not the Song — Le Cavalier noir, en français, est censé se passer au Mexique. On tournera les intérieurs en studio à Pinewood, mais les trois quarts du film se feront en extérieurs, dans le sud de l’Espagne, aux environs de Torremolinos, près de Malaga. Je suis très contente. Le script est original et un peu scabreux pour l’époque : deux personnes, Dirk Bogarde, qui joue le bandit et moi, une jeune fille assez enfantine, sommes amoureux du prêtre, le très beau
Charlton Heston. Les situations sont souvent ambiguës et un peu glauques. Cela devrait donner, au final, un film intéressant…
Je pars à Londres pour préparer et essayer les costumes et là, très mauvaise surprise, je dirais même catastrophe, j’apprends que Charlton Heston a été choqué par l’homosexualité du sujet et s’est retiré du projet à trois semaines du début du tournage. À la place, on nous donne un charmant petit homme, le comédien John Mills. Autour de la cinquantaine probablement que nous retrouverons dans « La fille de Ryan », petit, le cheveu rare, un joli sourire… Un grand acteur très réputé, mais sur le plan du charisme sexuel… Bonjour !
Je suis horriblement déçue. Dirk aussi. Cela va enlever beaucoup de crédibilité à l’histoire… Comment peut-on abîmer à ce point un sujet en ne respectant pas l’histoire que l’on veut raconter au public ? (Aujourd’hui, j’aurais tendance à penser que les producteurs du film et le metteur en scène l’ont fait exprès pour que le film puisse passer la censure de l’époque… avec John Mills, il n’y avait pas de problème à craindre, aucun risque d’être interdit ! Ca m’arrivera encore d’être indignée dans ce métier et c’est tant mieux… Je ne serai jamais, je l’espère, quelqu’un d’indifférent.) […]
Retour à Londres pour les scènes d’intérieur. […] J’ai hâte que le film soit fini. Je suis déçue et j’ai trop de mal à paraître amoureuse de John Mills. Je fais de mon mieux, mais je crois que je suis plus sensible au personnage de bandit que joue Dirk Bogarde.
Le film, à l’arrivée, n’est évidemment pas du tout ce qu’il aurait dû être. Je me souviens de la grande première au Leicester Square, dans cette même salle où j’avais assisté au « désastre » de la Rivière Kwaï… ça se vaut comme soirée, sauf que notre film sera loin de connaître la même carrière. Pour nous, ce sera un bide. Tout le monde est déçu… on ne croit pas du tout à l’histoire d’amour triangulaire et c’est bien dommage.
Le sujet était fort hardi pour l’époque, d’ailleurs c’est un de mes films préférés très apprécié par Les Cahiers du cinéma, notre bible intellectuelle en ces années-là. »
superbement interprété dans un Scope couleur de grande qualité ce sera un film passionnant injustement méconnu...