Last Action Hero |
• Date de sortie : 13 juin 1993 • Réalisé par John McTiernan • Film américain • Avec Arnold Schwarzenegger, F. Murray Abraham, Charles Dance, Anthony Quinn, Tom Moonan • Durée : 2h11 |
8.5/10 |
Last Action Hero (1993)
Résumé : Danny Madigan est passionné de cinéma et en particulier des aventures de Jack Slater, son héros de film d’action préféré. Grâce à un billet magique, il est entraîné de l’autre côté de l’écran, pour vivre en direct les aventures de son héros…
Mais pourquoi ?
J’aimerai poser cette question aux critiques qui ont laminé ce film, ainsi qu’aux spectateurs qui l’ont boudé lors de sa sortie en salles. Que les majors hollywoodiennes n’aient pas apprécié, que toutes les grosses ficelles et défauts scénaristiques des films d’action soit mis à nu, je peux le comprendre. Mais comment les critiques et les cinéphiles ont-ils pu passer à côté du fabuleux potentiel de ce film ? Etait-ce trop novateur un film d’action qui se parodiait ?
Heureusement le marché du vidéo club, puis de la vidéo, et enfin du DVD/BR ont depuis réhabilité ce film qui le méritait bien.
« Last Action Hero », c’est à la fois une comédie qui se moque des codes et des ficelles scénaristiques du cinéma d’action et un véritable hommage à ce genre cinématographique qu’affectionne McTiernan. Jack Slater est l’archétype du héros du cinéma d’action avec ses muscles, ses répliques à deux balles et son visage inexpressif. On a Schwarzenegger à l’écran, mais on pourrait mettre Stallone ou Willis à la place.
McTiernan et Shane Black, ce sont associés pour créer un scénario original et ingénieux, qui nous propose de passer de l’autre côté de l’écran. Woody Allen avec « La Rose pourpre du Caire » nous avais déjà convié à une ballade sur le même thème, emprunte de poésie, de romantisme et de mélancolie. Cette fois la ballade est totalement différente, rythmée et bourrée d’actions improbables.
Monde de pelliculeD’un côté le « monde du film » avec ses courses poursuites rocambolesques, ses explosions gigantesques, son héros indestructible mais marqué par un drame familial (forcément il faut un pathos), ses méchants caricaturaux aux plans alambiqués, ses armes jamais à court de balles et ses innombrables clins d’œil et références au cinéma d’action.
Dans ce monde là, Stallone à joué dans Terminator 2, toutes les filles sont belles, même la caissière du vidéo club, on peut croiser Catherine Tramell , les lieutenants de police ne sont jamais contents et hurlent à longueur de journée comme dans « l’Arme fatale », on peut avoir un chat cartoonesque ou un adolescent comme équipier, les gentils gagnent toujours à la fin et les répliques nanardesques fusent à chaque instant.
Je ne résiste pas au plaisir d’un petit florilège de répliques :
Jack : "Pour qui sonne la glace ! Celui-là je l'ai refroidi !"
Lieutenant Dekker : "SLAAATEEER !! Y'a les gars de la sécurité routière qui veulent me carrer une fanfare dans le fion parce que vous avez bousillé la radio ! Y'a le maire et le conseil municipal qui me broute les roustons à cause du foutoir que vous avez mis sur la place. Tout l'monde me tombe dessus, on m'demande où et qui comment et quoi !! Est-ce que jme fais bien comprendre ?"
Jack : "J'fais juste mon boulot, c'est pas toujours simple"
Lieutenant Dekker : "À cause de vous notre commissariat à la plus mauvaise réputation de toute le comté. Y'a les empafés de la chambre de commerce qui se sont donnés le mot pour danser la lambada dans le couloir à lentilles..."
Benedict : "Vraiment ! Personne n'est parfait. Dites moi j'espère que vous supportez la vue du sang. Je vous conseille d'être très prudent ils m'obéissent au doigt et à l'œil. Il me suffirait de claquer encore des doigts pour que demain vous soyez aspiré par une motocrotte sur le trottoir d'en face. Je ne saurait donc trop vous conseiller ainsi qu'a votre toutou de rentrer à la niche vous avez d'autres questions ?"
Jack : "Oui. Deux, très brèves. Primo : Pourquoi est-ce que je perds mon temps à discuter avec un branquignol dans ton genre, alors que je pourrais faire des choses beaucoup plus risquées ? Comme ranger mes chaussettes par exemple... Deuxio : Comment comptes-tu claquer des doigts pour tes molosses une fois que je t'aurai fait bouffer les pouces des deux mains ?"
Monde réelDe l’autre côté le monde réel, beaucoup moins « plaisant » pour les héros. On se blesse à la moindre cascade ou scène d’action, on doit manger et dormir. La police ne débarque pas toute sirène hurlante au moindre coup de feu ou meurtres. Les méchants peuvent gagner et les héros mourir. Dans ce monde là, le héros peut avoir une vraie conversation avec une femme et Arnold Schwarzenegger est une star qui saisie la moindre occasion de faire de la publicité pour Planet Hollywood, à la plus grande honte de sa femme.
Mais quelque soit le côté de l’écran (monde fictif ou monde réel) le héros reste un héros.
Quant à la Mort, celle du « Septième sceau », elle se moque bien des contingences du réel ou de l’imaginaire. Elle règne sur les deux mondes.
« Last Action Hero » est donc tout à la fois un décoiffant film d’action et une tordante comédie d’action qui mérite largement d’être vu et revu.
Le petit plus génial de ce film : Hamlet version Jack Slater… un moment de franche rigolade et il fallait oser détourner cette scène interprétée par Laurence Olivier.
Y'a quelque chose de pourrie au royaume de Danemark... et Hamlet va faire le ménage !
Retiens ta main, mon doux prince.
Moi, doux ? Tu veux rire ?
Être, ou ne pas être? ... [Explosion] Ne pas être
8,5/10