Runaway, l'évadé du futurde Michael Crichton
image Amazon.frCe film écrit et réalisé par Michael Crichton en 1984 met en scène Ramsey (Tom Selleck) un flic d'une unité spéciale chargé de neutraliser les robots déviants. Situé dans un futur proche, les robots domestiques sont entrés dans les moeurs, et parfois des comportements étranges ou dangereux les animent. Le vicieux Luther (Gene Simmons) un terroriste proxénète assassin voleur et j'en passe, va faire mettre au point des puces pour provoquer chez les robots des déviances meurtrières.
Crichton est un auteur réputé, auteur de best-sellers (Jurassic Park) et de quelques films sympas (Mondwest, avec Yul Brynner). Mais son Runaway n'a pas survécu au passage des années 90 (pt'être même au passage de l'année 85 en fait). C'est assez consterné qu'on voit défiler ce nanar, insipide jusqu'au dernier bout de pellicule.
Le cast n'est pas très inspiré, Tom Selleck et ses partenaires féminines ou ses copains flics sont médiocres. Le méchant lui, est à hurler de rire. Gene Simmons cabotine à outrance, nous glorifie de rictus diaboliques et de gros yeux tout ronds. Son jeu pitoyable est à ranger au panthéon des performances les plus ridicules...
Mais le vrai gros problème du film, c'est son scénario. Ecrit par un Crichton peu inspiré, qui recycle beaucoup, apporte peu de bonnes idées, et accumule les invraisemblances. Les comportements des personnages sont souvent peu crédibles, les dialogues insipides...
Comme ce passage où le méchant, alors recherché par toutes les polices du coin, se pointe au commissariat avec un simple uniforme d'agent, et se branche sur l'ordi de Selleck pour savoir où il habite, grâce à un faux oeil: comment peut-il avoir une reproduction de l'oeil de Selleck pour l'empreinte rétinienne... Crichton s'en fout, et nous sort comme ça nombre de raccourcis faciles.
Ou encore la police qui laisse entrer un civil avec une caméra dans une maison où se trouve un robot assassin et armé... comme si des flics en temps normal allaient laisser un journaliste se faire descendre (ce qui ne manque pas d'arriver bien sûr). Ou encore le flic qui se permet de faire un échange de prisonniers sans sourciller en envoyant la fille se faire tuer... Ou encore après avoir fouillé la suspecte 10 fois, l'avoir fait passée au scanner pour trouver les émetteurs planqués sur elle (une floppée!), ils en oublient un dans son sac à mains...
Bref, beaucoup d'incompréhensions, de raccourcis, de facilités, d'incohérences... sans compter les scènes d'une niaiserie renversante entre Ramsay et son fils.
Pour courroner le tout, la musique au synthé de Goldsmith n'arrange pas les choses et renforce le côté kitch et nanar.
Quelques bonnes scènes ou idées jalonnent quand même le film, comme les mines poursuivantes en voiture, ou la scène de l'ascenseur à la fin. Mais c'est quand même bien peu.
2.5/10