DésirMadeleine de Beaupré, belle voleuse internationale, réussit à subtiliser en France un collier de perles et s’enfuit vers l’Espagne. Sur la route, elle croise un ingénieur de Detroit en vacances, Tom Bradley, au moment de franchir la frontière. Craignant d’être fouillée, elle glisse le collier dans la poche du touriste. Après être passés tous deux sans encombre en Espagne, Madeleine entreprend la conquête de Tom afin de récupérer son butin.
Ce film est typiquement ce que l’on peut appeler une belle surprise : inconnu au bataillon, réalisateur dont je n’ai vu aucun film, je suis même allé le voir sans en connaitre le sujet.
Ce qui frappe d’abord dans cette comédie, c’est qu’elle est drôle. Ca peut paraitre bateau, mais des comédies drôles du début à la fin, ca ne court pas les cinémas. D’une redoutable efficacité, ce film se démarque car il est diablement bien écrit, et sans temps mort. Les dialogues sont un pur régal. Il est intéressant de noter qu’à l’époque, un grand soin était apporté aux dialogues (les scénaristes / dialoguistes modernes devraient en prendre de la graine…). On en oublierai presque le scénario, certes efficace, mais assez classique.
Mais ce qui porte ce film au panthéon du genre, c’est l’improbable duo Marlene Dietrich / Gary Cooper. Elle, séduisante voleuse qui feint l’amour, et Lui, ingénieur plein de bonté et de naïveté, qui croit aux sentiments. Marlene Dietrich, qui tourne ici sont premier film américain, trouve fraicheur et spontanéité, loin de l’austérité de son réalisateur fétiche Joseph von Sternberg. Le couple force le respect par leur incroyable complicité. Je n’ai pas souvenir d’un duo à l’écran créant une telle alchimie.
Au final, entre un film merveilleusement bien écrit et deux acteurs en parfaite osmose, on a une petite pépite, malheureusement trop méconnue. Il serait dommage de passer à côté de ce film léger, mais mené de main de maitre.
9/10