Bien... c'est donc un espace de liberté. Je ne suis pas Serge Daney, je le sais, je n'ai donc pas son talent et ne chercherai pas à l'imiter. Mais j'ai un gros avantage sur lui, je suis encore en vie. J'inaugurerai donc ce topic par un pied-de-nez avant de poster des avis peut-être plus "conventionnels" mais qui ne se prendront jamais pour des mètres étalons. A ceux qui trouvent ça trop lourd, mes excuses d'avance, pour les autres you're welcome. Voici :
Gorge profonde (deep throat) de Gerard Damiano (1972)
avec Linda Lovelace, Dolly Sharp et Harry Reems Durée : 61 min (c'est suffisant)
Résumé : Pour faire court, une femme qui se croit frigide, consulte un médecin qui après divers tests lui confirme que son clitoris est au fond de sa gorge.
Avis :
"Ceci n'est pas une pipe" René Magritte "En sortant du cinéma, j'ai tout de suite appelé deux journalistes du Washington Post pour tout déballer" Mr X "Almost two thumbs up !" Roger Ebert "La performance d’un gros aspirateur. Et aucune perte d’aspiration... ça me donne une idée." James Dyson "ça a quand même beaucoup vieilli, et techniquement c'est dépassé." Waylander
Pour ma part, si on excepte un ou deux faux raccord... 10/10
Mais j'ai un gros avantage sur lui, je suis encore en vie.
Ta critique est atypique, c'est délirant Les citations sont au top. Je connais le film par sa réputation et je serai curieux de le voir pour son scénario hors norme et pas que(ue!)
Finalement, le film de la journée a été l'intelligent et indispensable The hunt for red october du réalisateur hors normes John Mc Tiernan. Mais ce n'est pas ce film que je voudrais traiter en seconde critique. Il s'agit plutôt du déstabilisant :
Grizzly Man un documentaire de Werner Herzog (2005)
Durée : 103 minutes (un poil trop long) Résumé : Timothy Treadwell, croisement improbable entre Christopher Mc Candless, Jeremiah Johnson, Owen Wilson et Mickey Mouse (pour la voix) est un inadapté social qui se prend de passion pour les ours, passe 13 étés parmi eux en Alaska et s'est filmé durant les 5 derniers. Il s'était donné pour mission de les étudier afin de sensibiliser la population sur leur conditions de vie et aider à une meilleure protection de l'espèce. Jusqu'au jour où il s'est fait boulotter en compagnie de l'inconsciente qui l'accompagnait.
J'ai vu ce film sur un malentendu qui aura en fait servi la façon dont j'ai perçu le film. En effet, après avoir lu diverses infos en diagonale, j'étais convaincu qu'il s'agissait d'un documentaire-fiction destiné à montrer que la frontière était fine entre l'un et l'autre. Je pensais donc assister à une leçon indirecte sur la manière de traiter de la réalité, de la manipuler, et du coup d'éduquer le regard pour qu'il devienne critique à l'égard du flot d'informations déversées par les médias. C'est un peu ça mais pas de la manière dont je l'aurais crû.
Herzog construit son film en menant un reportage regroupant des témoignages divers sur le parcours de Treadwell, montés en parallèle avec les images tournées par le défunt.
Où l'on voit donc un mec totalement déconnecté des réalités (une spécialité chez Herzog) jouer avec les ours et les renards et dont on sait qu'il va crever; Une ex totalement amortie et au physique ingrat qui reçoit des mains d'un légiste semblant sortir d'un film des frères Coen la montre à Quartz (qui marche encore!) de Treadwell; Le pilote d'avion qui l'amenait tous les étés nous montrant où et comment il s'est fait bouffer; le réalisateur écoutant au casque de dos, l'air apeuré, la bande son du massacre sans la livrer à la curiosité malsaine du spectateur; Treadwell écrasé par la pluie battante sous sa tente hurler contre Dieu pour que ça s'arrête (et ça s'arrête)...
Beaucoup de scènes qui sur le coup faisaient trop construites, too much, trop longues. Un ensemble desservant finalement le propos que j'avais préalablement attribué au film. Pour la simple raison que tout était fictif... croyais-je... car j'ai appris lors du débat qui a suivi, et à ma grande stupeur, que tout était rigoureusement vrai mais monté avec tout le talent qu'un grand réalisateur peut apporter. Tout ou presque puisque le légiste est un acteur qui joue le rôle pour reconstituer certaines scènes.
En sachant cela, en me repassant le film et ces scènes "trop...", le film a pris une toute autre ampleur, une gravité impressionnante et m'a finalement renvoyé au sujet que je croyais être celui du film, à la façon dont je reçois les images lorsqu'elles me sont projetées.
7/10
En info complémentaire, voici le site de l'association qui avait été crée par Treadwell. Et la bande annonce :
Harry Brown un vigilante movie de Daniel Barber (2009)
Durée : 1h43 Résumé fictif : Dans le futur, les banlieues n'ont toujours pas changé, c'est rempli de jeunes, donc de racailles. Maintenant retraité, Eric Zemmour, vit dans un appart miteux de la tour Z. La vue des racailles l'insupporte, tout comme son pote Eric Naullau. En fait, ils ne supportent plus que le prénom Eric soit devenu désuet. Suite à une mauvaise critique sur l'habillement d'une des racailles, Naullau meurt. Zemmour pleure un peu,mais il est surtout ravi de trouver une bonne raison pour éliminer la racaille. Il écrit donc un article en freelance dans le Figaro madame sous le pseudo Eric Jaurés. Son pote Besson (on se fout du prénom) lit l'article et renvoie toutes les racailles dans leur pays, en Racaillerie. Maintenant qu'il n'y a plus que des vieux cons, Zemmour peut enfin prendre la passerelle pour acheter sa baguette française, à la croûte croquante et à la mie molle. Happy End.
Le vrai résumé (copié/collé sur Allociné fautes comprises) : Harry Brown, ancien militaire vivant dans un endroit remplis de mauvaises types sans foi ni loi, va jouer les justiciers.
Avis : Vous l'aurez compris en lisant le faux résumé, ça pue bien du slip au niveau idéologique. Attention, dans le film, le processus d'expulsion est bien plus radical et les racailles sont plutôt blanches de peau mais l'idée y est. Et c'est bien dommage, parce que lorsque vous regardez le trailer ci-dessous, ça sent bon le vigilante flick hard boiled des familles. Comme c'est british, hard boiled ça l'est et deux fois plutôt qu'une, même si le sang numérique est trop visible. Regardez Pluto (je sais c'est l'ami de Mickey) :
Alors voilà, la photo est nickel, l'ambiance est dark à souhait, les méchants sont super méchants (ils disent aux flics que c'est des pédés et aux fliques qu'ils vont les baiser) il y a le grand Michael Caine qui est toujours excellent, même ici. On dirait bien qu'il ne reçoit plus une pelletée de scénars dans sa boîte, et qu'il accepte les propositions trop rapidement. Donc voilà, il y a deux choses à sauver dans ce film : l'acteur principal et une putain de scène tendue comme une corde soutenant un pendu chez un dealer revendeur d'armes bien flippant. Si l'ensemble avait eu cette tenue et si la morale était plus ambigüe, on aurait eu un bon film ce qui n'est malheureusement pas le cas ici. Revoyez Death sentence ou The exterminator ou Vigilante ou Rolling Thunder plutôt que ce Justicier dans la ville des temps modernes si vous souhaitez vous taper un bon film dans le genre. Jus de groseille garanti 100% fait main. Une dernière chose. Si vous aimez les courses poursuites, passez votre chemin. En effet, la singularité de ce film étant que le vengeur soit un vieillard coupe court à toute velléité de la sorte.
Durée : 100 minutes soit 99 de trop. Résumé : Un ange doit protéger le bébé de Sarah Connasse de l'armée de démons que Dieu à envoyé tuer afin que John Connasse ne sauve pas l'humanité ou un truc dans le genre. Heureusement, il sera aidé par une bande de losers caricaturaux qui lui permettront de mener à bien sa mission, du moins jusqu'à un Legion 2 ou 3 si vous viendez voir le premier.
Quand on n'y connait rien en psychologie, on évite de faire de long tunnels de dialogues sans intérêt qui sont censés révéler les motivations profondes des personnages alors qu'on n'en a rien à foutre. Quand on ne sait pas diriger des acteurs, écrire un scénario, monter des scènes, éclairer le plateau, avoir des idées... on ne fait pas de film. Scènes d'action et rythme au rabais. Et Nicolas Cage, pardon Dennis Quaid semble s'être engouffré dans une longue période d'alcoolisme grimaçant depuis quelques films.
Apparemment Paul Bettany ne s'est rendu compte de rien pour avoir signé de nouveau avec Stewart pour Priest. La question est : mais où le réalisateur va-t-il bien pouvoir écrire le scénario (voir photo) ?
ben le manga est peut etre bien , mais putain entre les mains d'un tacheron comme ca ... legion aussi hein sur le papier le pitch ca peut le faire , et pis quand ont voit le resultat ....
C'était une boutade. Comme tu as cassé, ici ou sur rama des réalisateurs qui ont bercé mon enfance (Carpenter and co) au motif que leurs oeuvres étaient vieilles ou ringardes. Je les ai vengés Et pour ton absence de coolitude dans les quelques mp que nous avons échangés. A prendre au seconde degré, la citation comme ce post.