Toy Story 3 de Lee Unkrich (2010) : 6,5/10
Toy Story, la saga composé de deux chefs d’œuvres du cinéma d’animation (des vrais ceux-là) se voit, en cet été 2010, doté d’un troisième épisode attendu de pied ferme par un grand nombre de fans des premiers opus. Pour ma part, je dois avouer n’avoir ni pour ni contre cette suite, et je me suis donc rendu en salles avec aucun a priori, ne demandant qu’a voir ce que le studio Pixar avait concocté pour son onzième long-métrage.
Le mot qui vient de suite à la bouche en sortant de la projection est déception. En effet, le film ne parvient jamais à se hisser au niveau de ses prédécesseurs. Pourtant, tout semblait être réuni pour permettre au métrage d’être une franche réussite. Le point fort du scénario est de prendre en compte l’âge actuel des premiers enfants à avoir découverts les deux films précédents en prenant comme contexte le départ d’Andy, le fameux garçon propriétaire des jouets, pour l’Université. Qui dit départ, dit trie dans les vieilles affaires et la fameuse question : que faire de ces jouets désormais inutiles ? Le film évoque donc le passage à l’âge adulte et la peur de ne plus être utile, que les jouets ressentent, on le comprend, depuis de nombreuses années. Des thématiques sombres et ô combien intéressantes mais malheureusement plombées par un manque d’audace, ou tout du moins une peur excessive, des scénaristes qui, ne voulant pas déplaire aux enfants, leur public premier après tout, traitent ces thématiques par-dessus la jambe et affichent une volonté navrante de vouloir contrebalancer la noirceur du récit par des touches d’humour souvent mal amenées (le personnage de Ken est une très mauvaise idée). On ne retiendra d’ailleurs que le passage ou Buzz est reprogrammé en Espagnol, seul moment réellement drôle pour un personnage beaucoup trop en retrait dans cet épisode. De plus, il est évident que l’histoire se rapproche beaucoup du second volet, notamment avec le « méchant » qui semble une copie conforme de Papy Pépite. Au final, l’émotion tant attendue arrivera tout de même dans une poignante scène à la décharge et lors de l’ultime scène où Andy, regardant ses jouets, lance un « Merci les gars » lourd de sens mais qui ne parviendra toutefois pas à faire oublier les 80 précédentes minutes.
Toy Story 3 s’impose donc comme un divertissement familial de qualité et parfaitement recommandable (voir un pigeon affronter une tortillas vivante, ça vaut le coup d’œil), qui me touche tout de même car il me rappelle, ayant l’âge d’Andy, que mon enfance est derrière moi, mais qui ne peut que décevoir en comparaison des ses illustres prédécesseurs.
Ca y est, je suis un vieux con.