Les Incorruptibles Brian De Palma - 1987
SPOILERDe Palma sort de 2 gros bides au BO, l'excellent
Body Double et la comédie inconnu Wise Guys, il décide donc de faire un film de studio ( et tout ce que ça implique, il calme ici ces penchants violent et voyeur, mais ça saigne quand même pas mal pour un film "grand public" ), son attention se porte sur le script David Mamet et bien lui en prend puisque ce film sera un succès public et critique, mais pas de chance pour lui il enchainera ensuite sur 2 autres bides ( Outrages et le bucher des vanités ).
Comme toujours chez De Palma la star c'est pas les acteurs ( même si on retrouve ici des grands noms ) mais bien De Palma qui de part sa mise en scène vole la vedette à tout le monde.
Le script de Mamet se révèle efficace, c'est simple mais ça fonctionne, la relation vieux loup/jeune flic c'est du classique, Mamet livre ici un des ces meilleurs taf de scénariste ( il est capable du meilleur comme
Hannibal ou du pire comme
A Couteau Tiré ) et il soigne vraiment ces dialogues ( Malone et Capone se réserve les meilleurs punchlines ), bon on pourra reproché certaines facilité qui font que le récit file à 100 à l'heure notamment avec les bouquin de comptes qui sont rapidement entre les mains de Ness, et les passages avec la petite famille de Ness font un peu trop passage obligatoire et s'insère pas très bien dans l'histoire.
Et sinon pour Way qui disait que le film avait un happy end, c'est pas si happy que ça le dernier plan du film c'est Ness tout seul qui fait écho à sa première scène ou il était en famille, il a coffré Capone mais il est loin d'en sortir grandit, d'ailleurs l'arrestation de Capone marque un peu le début de la fin pour Ness qui n'arrivera pas a coffré le serial killer de Cleveland ( voir le super comics de Bendis ).
La reconstitution historique de Chicago a bien de la gueule et l'opulence dans laquelle vit Capone fait penser à
Tony MontanaDe Palma nous sort toute sa panoplie à base de double focale ( scène de l'église avec Costner et Connery )
, contre plongée, y a même une scène de dialogues avec la caméra qui fait un 360 qui nous rappelle que De Palma est un des cinéaste préféré de Tarantino.
Après avoir posé son intrigue et ces perso ( et buter une gamine, on est chez De Palma ici ), De Palma sa lâche et la 2 ème heure est une succession de scène choc : la scène au canada tout droit sorti d'un western de John Ford avec du gunfight qui déchire et Wallace qui devient une machine a tuer avec son pompe, la scène de l'interrogatoire c'est du pur De Palma aussi avec un peu de cervelle qui gicle.
On enquille ensuite avec la mort de 2 incorruptibles, 2 scènes vraiment marquante.
L'intrusion dans l'appart de Malone en vue subjective et plan séquence ( second gros plan séquence du film après le passage de l'ascenseur, qui si il paye pas de mine et quand même un bon petit plan séquence ) c'est juste de l'art, De Palma maitrise tout ( le suspens c'est un truc qui s'apprend pas soit tu sais le foutre en scène soit tu sais pas ) et j'adore la conclusion de la scène avec Nitti qui va rendre compte du devoir accompli et le visage de Capone qui s'illumine.
Puis arrive le gros morceau du film ( à la base dans le script de Mamet on devait avoir des explosions de train avec une course poursuite, mais le film était déjà hors budget donc De Palma a opter pour un truc plus simple : un escalier, un landau et une horloge, sa virtuosité faisant le reste ), la séquence de l'escalier au ralenti est grandiose, gestion de l'espace et dilatation du temps sans faille ( putain de ralenti ! ), l'attente avec tout les petits détails et la tension qui monte petit à petit puis d'un seul coup ça explose et on se prend le talent de De Palma en pleine tête et chaque détonation est une preuve du putain de talent de Brian.
L'idée du landau dévalant les marches De Palma l'a prise dans le Cuirassé Potemkine.
La fin de Nitti en comparaison de tout ce qu'on a vu avant pourrait paraitre anecdotique mais elle est là pour montrer que Ness est devenu comme les hommes qu'il combattait.
Kevin Costner y trouve ici son premier grand rôle ( avant ça il avait juste fait
Silverado, Gibson a été envisagé pour le film mais il est parti sur l'Arme fatale ), il s'en sort très bien ( bon c'est pas sa meilleure prestation loin de là ), Andy Garcia lance lui aussi sa carrière avec ce film et en 2 secondes son perso est immédiatement attachant ( a noté qu'a la base il auditionna pour le rôle de Nitti ), pareil pour Charles Martin Smith ( qui a commencé chez
Peckinpah ) qui joue un perso drôle ( qui pourrait vite se transformer en sidekick bas du front chez un tacheron ) dont la fin sera terriblement poignante, Robert De Niro incarne un Al Capone qui en fait des tonnes mais ça rend bien et ce mélange de bonhommie et psychopathe fonctionne bien ( a noter que Bob Hoskins avait été engagé mais que De Palma voulait une star pour Capone et son choix s'est vite porté sur De Niro avec qui il avait bossé au tout début de sa carrière ) et la scène de la batte de baseball est devenu mythique, dès son introduction De Niro en impose bien aidé par une caméra de De Palma qui sait le mettre en valeur, Sean Connery fait du Connery et gagne un oscar, pourquoi pas, sa perf est bonne mais y a rien de génial quoi, et mention à Billy Drago dans le rôle le plus marquant de sa carrière il est génial en Nitti toujours habillé en blanc qui en impose et son physique si particulier fait ici des miracles ( par contre sa fin est changer par rapport à la réalité )
Et pis quel score de Morricone qui pour sa première participation avec De Palma livre une BO inoubliable ( comme d'hab quoi ) qui alterne le score épique et les moment intimiste.
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Oeuvre baroque ( De Palma prend plaisir a filmé ces décors qui en jette ), épique, touchante, finalement le seul défaut du film c'est d'être trop court, j'aurais pas craché sur 3 heures de films, avec les incorruptibles qui galèrent un peu plus au début par exemple.
Peut être bien le plus grand film de commande jamais réalisé ? c'est d'un tout autre niveau que son autre commande qu'est
MI, en tout cas c'est sans aucun doute possible le plus grand film se passant pendant la prohibition ( même si j'aime beaucoup le
Mendes, qui est bien le genre de film que je revois à la hausse après chaque vision ).
Hate de recevoir mon blu ray de l'impasse qui est un cran au dessus quand même dans mon panthéon De Palma.
10/10
Le Blu ray est magnifique !!