Rocky John G. Avildsen - 1976
"You're gonna eat lightnin' and you're gonna crap thunder! "
Un film qui ne perdra jamais rien de sa puissance et ça c'est la marque des classiques, les vrais, ceux qui traversent les générations sans prendre une ride.
Plus qu'un film de boxe ( qui est surtout là en toile de fond ) c'est surtout le portrait de l'américain plus que moyen un vrai anti héros, un gars un brin pathétique (mais attachant), limité intellectuellement mais qui reste conscient de son statut (et sur ça que le film est intéressant car du on ne se moque pas de ce personnage), un bon gars un peu seul contre tous, tout le monde se fout de sa gueule ( même les gosses le prennent pour un débile ). Ce combat lui fera gagner la reconnaissance qu'il a jamais eu, le regard de son entourage changeant plus le film avance.
Le script de Stallone ( qui selon la légende a eu l'idée du film en voyant un inconnu tenir tête à Mohamed Ali ) se révèle très fin et jamais ça ne sombre dans la pathos ou la caricature ( comme peut le faire Aronofsky avec son Wrestler, comparer les 2 films est assez marrant tant y en a un qui sait pas quand s'arrêter ) et pourtant y avait moyen avec ce script ou tout les persos sont soit des ratés ( Rocky, Paulie, Mickey, Adriane ) soit des grandes gueules ( Gazzo, Creed ), les passages romantiques ( qui me soulait énormément quand j'étais gosse ) sonnent ici terriblement vrai et finalement avant d'être un film sur le rêve américain c'est surtout une vrai et belle love story ( ce final inoubliable ).
Le film prend vraiment son temps, la boxe arrive assez tard dans le film (l'annonce du combat c'est après une heure de film), la première partie c'est donc juste le quotidien miteux de Rocky, c'est assez lent mais jamais ennuyeux, on a clairement le temps de s'attacher à ce personnage sans envergure, juste un loser qui en a dans le ventre et qui saisira la chance qu'on lui donne non sans montré qu'il n'est pas si bête que ça quand il refuse l'offre au préalable.
A a fin du film le nom du vainqueur est donné dans un bordel terrible et du coup on l'entend à peine ce qui reste couillu comme fin.
La réal de Avildsen se révèle très académique ( dans le bon sens du terme ) et il laisse ses acteurs faire le boulot ( y a pas mal de long plan séquence ) et le combat de boxe reste approximatif dans l'ensemble genre y a des moments y a Rocky il enchaine 2 coups tu vois Appollo qui recule et se protège pas hop l'enchainement ne continue pas ( enfin c'est mieux comme ça que les trucs surdécoupé de maintenant ) c'est plus l'énergie déployé qui vaut le détour que la technique, d'ailleurs lors du combat on voit la steadycam au bord du ring.
Par contre la partie entrainement monté sur la zic de Conti garde toute sa force et dès les premières notes résonnent ça donne le sourire aux lèvres et la fin de l'entrainement donne lieu au plan culte de la sage avec Rocky qui termine sur les marches de Philadelphie (la ville est rentré dans l'inconscient collectif grâce à ça d'ailleurs, Detroit c'est la ville de Eminen et Motown, Chicago de Capone et Jordan, bein Philadephie c'est la ville de Rocky). Le training montage est génial, c'est simple la saga Rocky c'est ce qu'il y a de mieux pour ça même dans les autres films plus faible de la saga ça reste les passages obligatoires et surtout réussit.
Avilsen film Philadelphie à la perfection ( ville pas trop représenté au cinéma ) la photo du film a un coté cheap qui amplifie la misère locale, c'est du film qui sent le bitume et la crasse.
Quel plaisir aussi de redécouvrir le film en VO non parce que bon la VF de Stallone c'est un vrai supplice le doubleur est quand même incompréhensible, dans un rôle que le studio aurait bien aimé donner à une grosse star, Stallone fait des merveilles et il y trouve ici le rôle de sa vie et il est très convaincant dans les scènes intimistes. La scène avec Mickey qui vient lui faire de la lèche pour l'entrainer est génial, par contre j'ai souvent lu que Mickey voulait se servir de Rocky, c'est un peu plus complexe que çà, car plutôt dans le film on voit que Mickey est déçu par les choix de vie de Rocky et qu'il aurait surement aimer l'entrainer et en faire quelqu'un.
Talia Shire elle aussi trouve ici son rôle le plus marquant en vieille fille accédant à la sensualité ( enfin un peu, elle partait de tellement loin faut dire ), Burt Young en Paulie c'est mémorable (et il a rien fait d'autre en fait), Burgess Meredith en vieux coach à la dure qui sait tout sur tout, Carl Weathers en boxeur arrogant ça le fait forcément et pis y a ce bon vieux Joe Spinell.
Outre le thème principal la partition de Conti est vraiment mythique, c'est bien la seule BO qui donnerait presque envie d'aller courir (ou taper dans des quartiers de viande mais ça c'est plus difficile à faire), ce qui est un putain d'exploit.
Un film qui plus de 30 après garde tout son impact mais le fait d'avoir grandi avec cette saga doit énormément jouer sur l'appréciation générale même si c'est évidemment un grand film dont la qualité principal est son authenticité (tout ce que n'est donc pas The Wrestler, ouais je suis un connard de terminer ma critique en balançant sur ce tocard d'Aronofsky).
9/10