9.5/10
Goodfellas de Martin Scorsese - 1990
"As far back as I can remember, I've always wanted to be a gangster"
Scorsese dans le genre qu'il maitrise le mieux (bon revoir les Affranchis c'est aussi se dire que Irishman c'était quand même pas terrible) : le film de gangster dans sa ville : New York ( ville qu'il aime tellement qu'il en a raconté la
génèse dans sa superbe fresque épique ).
Toujours aussi plaisant a revoir ( la marque des vrais classiques), bon j'ai toujourss une petite préférence pour Casino qui amha a quelques séquences plus marquantes et une mise en scène encore plus virtuose ( même si c'est vrai que le coté baroque de Vegas s'y prête plus facilement que les petites rues de NY ), enfin ça se joue a très très peu de chose c'est comme pour Il était une fois dans l'ouest et Le Bon la Brute, les films sont parfait mais on a toujours une petite préférence pour l'un ou pour l'autre.
J'adore cette démystification de la mafia qui a été maintes fois copier depuis ( on est loin de la vision du Parrain, en même temps dans le parrain ça parle du boss des boss, les truands ici c'est du menu fretin ) et cette approche chronique sociale avec le film qui se déroule sur quasiment 30 ans, ici les mafiosos sont juste des truands un peu beauf qui s'entretuent ( vision que l'on retrouvera tout au long de la série Sopranos ), y en a aucun a sauver, y sont tous psychotiques, paranoïaques, violents, menteurs ( et le fameux code d'honneur des gangsters c'est du pipeau, dès qu'il y en a un qui sent en danger y a plus de code d'honneur qui tient ) et ne pensent finalement qu'a leur gueule, ils se prennent pour des gros caïds alors qu'au final c'est tous des losers.
Sur le schéma pourtant éculé du ascension/gloire/chute, Scorsese livre un film parfait ( merci quand aussi au script de Nicholas Pilleggi ) où l'humour noire fonctionne à merveille ( j'adore le repas chez la mère à Pesci ) et je suis vraiment friand de tout ces films ou on découvre des jeunes qui veulent devenir des caids. Le rythme est trépidant et nous laisse peu de moment répit, c'est vraiment le genre de film qu'on est incapable de faire aujourd'hui.
L'utilisation de la voix-off fonctionne parfaitement et n'alourdit jamais l'image, c'est jamais de l'explicatif bidon et il se permet même de ne pas avoir une seule voix off, le truc tellement casse gueule sur le papier mais ici c'est peut être même la meilleure voix off ever.
La réalisation de Scorsese est comme d'habitude sans faille, les plans séquences sont toujours aussi réussis : celui de l'entrée au Coppabacana a depuis été mainte fois copier mais jamais égalé, seul De Palma le concurrence d'un point de vue technique ) et les excès de violence toujours aussi cash avec les pétages de plombs de Pesci et le headshot que se prend Pesci est toujours aussi violent, et pis putain quel montage la journée de Hill pfff comment c'est un gros morceau épique avec un Liotta habité et un montage monstrueux. Et puis il y a tout le passage en prison où ils cuisinent, un truc tout simple mais qui fonctionne tellement à merveille que ça donne faim.
BO magnifique ( comme quoi ça aide d'avoir des bons gouts en matière de zic quand on est réalisateur )
Ray Liotta trouve vraiment le rôle de sa vie ( même si il a fait quelques bon trucs à part Narc y a rien qui arrive au niveau de Henry Hill et il courra tout au long de sa carrière après ce rôle ), il passe vraiment par toutes les émotions et la dernière demi heure pfff il est juste bluffant ( franchement il aurait vraiment mérité un oscar à la place de Hopkins ), Robert De Niro a un rôle plus en retrait et fait dans la sobriété, son charisme faisant le reste, Joe Pesci la sobriété c'est un truc qu'il connait pas et il en fait donc des tonnes mais ça tue ( oscar amplement mérité ) et c'est sûrement son rôle le plus marquant, celui où son surjeu constant fait des merveilles.
Paul Sorvino en petit caid de quartier qui se croit important assure bien et quel plaisir de voir tout plein d'acteurs qu'on retrouvera plus tard dans les Sopranos Lorraine Bracco en tête (qui est loin d'avoir un rôle de potiche) et mention au pauvre Imperioli.
Scorsese le seul réalisateur de la génération dorée des 70's a ne pas avoir de film honteux dans sa filmo ( y a des films moins bien mais il a pas fait de Hook, de Twixt ou de
Mission to Mars ) .
Et le film a le gout de s'ouvrir sur une phrase qui tue et de se terminer aussi sur une phrase qui tue :
"I get to live the rest of my life like a schnook"