Impitoyable Clint Eastwood - 1992
Une fois de plus le titre français est un peu à l'ouest, bon alors Impitoyable c'est jolie comme titre mais ça a pas le même sens que le titre anglais quand même et pis Unforgiven ça claque plus.
Le film qui a réhabilité Clint auprès des critiques et des ignorants et d'un seul coup suite à ce film aimer Clint c'est devenu hype alors que c'est un film qui colle parfaitement avec le reste de sa filmo et Dirty Harry si critiqué entre autre.
Quand Clint touche quasiment la perfection ( j'ai un tout léger bémol sur l'enchainement de plan du gunfight final un poil trop lent mais c'est un gunfight que j'ai tellement idéalisé que je le revois forcément à la baisse mais bon la scène déchire toujours autant et quand Clint se sert son verre de whisky c'est tout simplement ultime et la séquence de dialogue avec l'écrivain assure bien : "I was lucky in the order, but I've always been lucky when it comes to killin' folks " et à la fin c'est devenu le Boogeyman ultime ) mais tout ce qu'il y a avant c'est modèle de mise en scène alors qu'on a juste du champ contre champ, l'entrée de Clint dans le bar c'est ce qu'on appel du cinéma : champ réaction de tout ceux qui découvre Clint, contre champ plan ultra iconique sur la tronche badass au possible de Clint et là il balance The punchlines : "Who's the fellow owns this shithole?" et lance les hostilités en butant un mec désarmé.
Le terme crépusculaire a jamais aussi bien porté son sens avec ce western, ici pas de vision baroque à la Leone, non comme chez Peckinpah, et les autres réal de Clint, l'ouest c'est sale, tout le monde a des sales tronches ( même du coté féminin avec des vieilles putes pas appétissante ), on marche dans la boue, sous la pluie, on souffre longtemps et tuer quelqu'un c'est pas quelque chose de cool ( "It's a hell of a thing, killin' a man. Take away all he's got, and all he's ever gonna have" ), c'est même difficile ( on rate sa cible, l'arme s'enraille, on a pas les tripes pour tirer ) ici pas de vision manichéenne de l'ouest, chacun a sa propre vision de la justice et de la morale, les persos sont vraiment bien écrit et nuancé, tout le monde est un peu salaud, tout le monde a un bon coté. La violence est pas fun, jamais, elle corrompt l'âme et chaque personnage doit vivre hanté par ses actes et le perso de Clint c'est juste un homme qui voudrait être un homme comme les autres, mais qui ne peut pas, ne peut plus.
Alors c'est sur ici on a pas un script d'une originalité folle, le déroulement est linéaire ( mais l'intermède avec Richard Harris qui permet de montrer que Gene Hackman c'est pas un rigolo est excellent ) mais c'est carré, prenant, poignant, violent, grandiose, porté par une photo à tomber ( et donne encore plus d'ampleur au coté crépusculaire du film ) et un score de toute beauté
Le casting c'est du lourd de chez lourd quasiment ce qui se fait de mieux dans le genre ( bon sauf Morgan mais bon pour une fois qu'il joue pas un vieux flic ou Dieu on va pas se plaindre ) : Clint dans un de ces tout meilleurs rôles ( un de plus ) et génial dans son rôle de vieux cow boy fatigué au lourd passé dur à assumé de tueur légendaire qui effraye les foules, enfin son passé il s'en souvient même pas ( il était tout le temps soul ) mais qui redeviendra le badmotherfucker quand il faut ( son perso rappelle un peu
Josey Wales ) et le temps d'une courte séquence il retrouve sa dextérité des Leone mais en plus méchant pour marquer les esprit il shoot direct le barman désarmé histoire de poser le décors de montrer que le salaud ultime c'est lui et personne d'autre et malgré cela Eastwood réussi en 10 secondes à nous rendre son personnage attachant ( enfin par sur que le même rôle joué par un autre acteur rendrait le perso sympathique, là le capital sympathie qu'on a de Clint fait forcément qu'on l'aime malgré tout ) , Morgan Freeman qui joue autre chose que d'habitude ( mais si y joue encore un gars qui a tout vécu il le joue pas pareil ) et l'alchimie avec Clint fonctionne, Richard Harris campe un génial English Bob et ce bon vieux Gene Hackman en alter ego de Munny campe un salaud pas si salaud que ça ( il est convaincu d'oeuvrer pour le bien de sa ville ( enfin il se cache derrière son étoile pour mener la vie qu'il aime ) et ce rôle a tellement marqué qu'après ce film le bad guy il va en faire sa spécialité ) et tout ces acteurs campent des figures mythiques en bout de course qui n'ont plus leur place dans ce monde.
La réalisation pour une fois est pas si académique que ça et Clint utilise même a plusieurs reprises la double focale chère à De Palma, comme toujours chez Clint le scope est magnifique et y a des plans de toute beauté :
Et quand la violence arrive elle est sans concession : on balafre des femmes sans défense, on tue un homme entrain de chier, on s'acharne sur un homme à terre et Clint la retranscrit à merveille à l'écran.
Et comme ça a été dit si souvent à raison, c'est THE western définitif, Clint a tué le genre avec ce film, les échecs des 2 Wyatt Earp et de Mort ou Vif ( seulement échec publique celui là ) ont enterré le genre ( bon y a eu un soubresaut sans lendemain avec le magnifique
Open Range mais on dirait que le grand western c'est mort et enterré, parce que bon j'ai beau aimé
Appaloosa et
3h10 c'est carrément pas du même niveau ).
Merci Clint.
"Yeah well, a lot of folks did call him "Two-Gun" but that wasn't because he was sporting two pistols. That was because he had a dick that was so big it was longer than the barrel of that Walker Colt that he carried."
10/10