10/10
Once Upon a Time in America de Sergio Leone - 1984
Un monument tout simplement, alors c'est pas mon Leone préféré car j'aurai toujours plus d'affinité avec le western mais c'est clairement le plus grand film de Leone, son film le plus ambitieux. C'est un film unique, vraiment, si on a eu beaucoup de simili Godfather, personne s'est véritablement attaqué à ce Leone, un film si ample qu'il fait passer Casino pour un petit film, et le Parrain c'est pas forcément un gros projet quand ça sort Coppola est pas un grand nom à cette époque tandis que Leone ben c'est Leone quoi. On sent vraiment Leone fasciné par tout ça et après avoir revisité le western il donne sa version du gangstérisme, de la prohibition et de la mafia. On est toujours dans la mythologie avec lui et il magnifie tout ça sous fond de nostalgie avec surement une des plus belles et tragiques histoires d'amitiés du cinéma.
Une nouvelle fois il ouvre son film sur une très longue séquence avec quasiment aucun dialogue avec des tueurs à la recherche Noodles (meilleur blaze de perso ever) et Leone te dilate le temps comme il sait si bien le faire avec ce talent inégalable et inégalé (oui toujours utile de rappeler que le GOAT c'est Leone). Et alors que jusque là il avait toujours fait des films linéaires (avec du flashback) ici il opte pour une narration plus éclatée qui apporte un réel plus au film avec De Niro tellement parfait dans le rôle de ce vieux gangster revenant sur les lieux de son enfance et de sa tragédie. Et clairement la partie enfant c'est la plus ultime, y a jamais eu mieux alors on a eu des trucs comme Sleepers qui peut nous y faire penser mais cette partie est tout simplement grandiose et je pense que c'est en grande partie pour ça que le film est si bon car il prend le temps de tout développer. Et tout les gamins sont géniaux, on croit à leur amitié et y a tellement de moments marquants. Et quand ce flashback se termine on a encore 2h de film, et pas 2h de Villeneuve où on regarde sa montre toutes les 10 minutes non 2h de vrai cinéma, 2h de grand cinéma. Il signe son film le plus violent, alors y a toujours eu des morts chez Leone mais là ça prend une certaine dimension graphique et c'est jamais fun, et puis il filme un viol quoi (et c'est autre chose que la merde de Noé qui voulait juste faire du voyeurisme de tocard), on s'attendait pas à ça de sa part.
Le casting est forcément génial et porté par un De Niro ( dans un rôle ou Depardieu et Gabin étaient prévu et autant Gabin je dis oui mais alors Depardieu jeune je dis non ) qui livre une fois de plus une performance d'exception (le mec reste plus grand acteur de sa génération entre le Parrain 2 et Jackie Brown), Noodles un personnage vraiment complexe qui ira jusqu'à violer la femme qu'il aime (ce qui devrait le rendre clairement détestable mais Leone aime tellement son personnage qu'on arrive pas à le détester), le reste du cast c'est du haut gamme : James Woods dans son rôle le plus marquant (ce pote qu'on apprécie qui devient un enculé), Jennifer Connelly forcément inoubliable, William Forsythe, Joe Pesci, Burt Young, Danny Aiello, Treat Williams, James Russo... Y a aucune fausse note et y a même des gars qui ont lancé leur carrière grâce à ce film. Et y en a un qui a pas fait carrière (mort juste après le film) mais pendant tout le film je me demandais à qui il me faisait penser et c'est à Hugh Jackman quand il se déguise dans Prestige.
La zic de Morricone est une nouvelle fois mythique, et il a des thèmes parmi ses plus emblématiques et quand on s'appelle Morricone on a une liste de chef d'oeuvre interminable et ici le Jennifer Theme est tellement mythique.
Un monument du cinéma, très haut dans mon panthéon ( je préfère même ce Leone au Godfather ), la perfection a un nom : Sergio Leone, et pis le plan final tue. Un des seuls films pour laquelle la note acceptable est 10, mettre moins c'est aimer la merde.